19/04/2017 – 06h00 Paris (Breizh-Info.com) – 100 millions d’Africains supplémentaires bientôt en Europe ? Si l’on en croit les déclarations récentes de Bernard Lugan, historien spécialiste de l’Afrique, c’est tout à fait possible puisque c’est le chiffre de ceux qui prétendent effectuer la grande traversée de l’Afrique vers l’Europe.
Il s’agit d’un chiffre trois fois plus important que les 30 millions d’immigrés évoqués le mois dernier par le président du Parlement européen, Antonio Tajani, dans la presse allemande.
Comment a été possible une telle croisière, illusoire et folle à destination de l’Europe ? Il s’agit, selon Bernard Lugan (entretien à visionner ci-dessous) , d’une conséquence, encore et toujours, du renversement du régime de Kadhafi, qui a provoqué une déstabilisation massive en Libye, après l’Irak, après les printemps arabes, et donc, la transformation d’une frontière étatique (entre l’Europe et l’Afrique) en véritable gruyère migratoire.
M. Lugan laisse entrevoir toutefois un espoir – qui ne satisfait pas l’ONU : en redonnant les clés du pays au fils de Mouammar Kadhafi, Seïf al-islam Kadhafi, les choses pourraient changer. Les tribus qui detiennent le pouvoir en Libye ont désigné, via leur Conseil, le fils du colonel comme seul représentant légal autorisé à parler au nom des tribus.
Pour Bernard Lugan, la reconnaissance de cette autorité pourrait amener à une sortie de crise. «C’est cette réalité tribale que l’ONU refuse de voir, préférant s’enfermer dans une logique totalement désincarnée et coupée des réalités», explique le chercheur. Pour lui, les pays d’Europe occidentale ne sont pas mus par la realpolitik mais par des considérations idéologiques : «Universalisme et impérialisme démocratiques empêchent de voir la réalité». «La solution c’est de laisser les Libyens régler leurs problèmes eux-mêmes», note Bernard Lugan, qui déplore l’ingérence turque et qatarie dans le conflit.
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