18/04/2017 – 07H15 Quimper (Breizh-info.com) – Le frelon asiatique est une espèce invasive, originaire d’Asie tempérée et introduite en Europe. Cette espèce se développe en Bretagne et met en péril les populations d’abeilles déjà fragilisées par les insecticides.
Son cycle de vie est annuel. Le Muséum national d’histoire naturelle précise que la jeune reine des frelons dits « à pattes jaunes » hiverne à l’abri des intempéries : « elle se réveille au printemps, recherche des liquides sucrés pour se nourrir, puis un emplacement où fonder son nid (arbre creux, intérieur d’un bâtiment, etc.). Elle élèvera ses premières larves en les nourrissant avec des proies : abeilles, guêpes et mouches.
À son apogée, le nid peut dépasser 80 cm de diamètre et contenir plus de 2000 individus. Les individus sexués quittent le nid en automne. Seules les futures reines passeront l’hiver. Elle n’est pas agressive si son nid n’est pas menacé mais elle pose souvent problème aux activités apicoles ».
Alerté par une progression fulgurante depuis 10 ans, et par l’inquiétude montante de la filière agricole, le monde scientifique s’est penché sur les méthodes de lutte contre l’insecte envahisseur. De nombreuses stratégies de lutte ont été expérimentées et les scientifiques n’en retiennent qu’une, celle de la capture des nids selon une méthode bien particulière : la détection du nid en journée puis l’élimination du nid après le coucher du soleil, quand les milliers de frelons s’y reposent. La méthode de capture des reines au printemps a été étudiée et jugée inefficace, et même contre productive, mais est testée en Morbihan et dans deux autres zones françaises sous contrôle scientifique.
Quel frelon a donc piqué la Ville de Quimper ?
La municipalité finistérienne s’est lancée contre l’avis du monde scientifique et de l’ensemble des associations de protection de l’environnement, dans une vaste campagne de piégeage des reines asiatiques. Fin mars, elle lance par la presse une campagne de distribution de pièges à frelon sur Quimper et les communes limitrophes.
Le temps clément et printanier favorise la réception de la campagne de presse auprès des habitants. Mais tout le monde n’est pas d’accord : le conseiller municipal quimpérois, Dominique Lambert, se fend d’un long mais passionnant et documenté « Communiqué public » et déconseille le piégeage des frelons.
Les arguments avancés sont limpides : il faut détruire les nids la nuit quand les frelons sont concentrés et non quelques frelons qui se baladent le jour à la recherche de nectar printanier. En plus, précise l’élu dont les avis sont en règle générale écoutés en matière d’environnement et d’écologie, ces pièges capturent 99% d’insectes souvent pollinisateurs et 1% de frelons asiatiques.
Dans une incroyable campagne médiatique, la municipalité de Quimper s’enfonce quelques jours plus tard, en recommandant aux habitants de placer dans leurs pièges un cocktail « de grand-mère » à base de « bière et de vin » (sic).
Une semaine de controverses plus tard, l’ancien conseiller municipal de Quimper et le très influent président de la Fédération Nature Environnement, Denez L’hostis, apporte son soutien à Dominique Lambert dans un communiqué de presse à peine relayé localement.
Il faut dire qu’il devait être chagriné : la semaine même où la FNE et l’Office pour les insectes publiaient un communiqué déconseillant le piégeage , son ancienne mairie faisait exactement le contraire.
La mairie contre les recommandations scientifiques
Sur un sujet pourtant sérieux, les élus de la majorité quimpéroise, soutenus par la gauche, campent sur leurs positions, face aux spécialistes des mondes scientifique et associatif, pourtant unanimes. L’élu quimpérois, Jean marc Quiniou, agriculteur syndiqué FNSEA et présenté comme le conseiller en politique agricole du maire (LR) Ludovic Jolivet, montre sur les réseaux sociaux les résultats de ses piégeages.
La FNSEA derrière ?
Tout est dit, la boucle est bouclée : à défaut de lutter contre les pesticides et autres insecticides qui ravage les abeilles, des membres de la FDSEA locale, qui font la promotion de l’agriculture industrielle, piègent quelques frelons pour se donner une bonne conscience.
Et pour lutter contre un « complot » qui regroupent les scientifiques et des associations de référence. La campagne sauvage aura coûté un minimum de 3000€ aux contribuables quimpérois.
Le site de référence est http://frelonasiatique.mnhn.fr .
Maelys Lecor
Crédit Photo : DR
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7 réponses à “Frelon asiatique : bad buzz à Quimper”
Je suis vraiment scandalisé par cet article!
je vous invite à prendre l’avis unanime des apiculteurs de France regroupés au sein de l’UNAF et plus particulièrement le dossier hors série de la revue « Abeilles et fleurs » de mars 2017 qui traite exclusivement de ce sujet. Il faut absolument piéger les frelons, et en particulier les reines au printemps, n’en déplaise aux écolos politisés et à des pseudos scientifiques qui depuis douze ans, n’ont mené aucune action efficace contre cette espèce classée nuisible.
En tant qu’apiculteur, sur le terrain, je salue l’initiative de toutes les communes et personnes qui organisent le piégeage et la destruction du frelon asiatique. IL FAUT LES SOUTENIR!
Pour développer le sujet du frelon asiatique je souhaite rappeler deux vérités:
1-Le frelon asiatique est arrivé en gironde 33 en 2004, par bateau vraisemblablement;
En l’absence scandaleuse de politique nationale de lutte, il s’est propagé à l’ensemble de notre pays.mettant en péril de nombreuses espèces dont surtout les abeilles, et aussi dévorant les fruits et raisins avant les récoltes au détriment des agriculteurs,. Si les responsables politiques avaient réagi des le début nous n’en serions pas là. Ils ont seulement classé cette espèce en nuisible de catégorie 2, au lieu de la catégorie 1 demandée par les apiculteurs, qui implique l’Etat financièrement dans la lutte contre ce nuisible…
2- signale plus d’une vingtaine de morts par piqures depuis 2004, sans parler des blessés, car l’insecte et très dangereux quand on touche au nid, qui est souvent perché mais parfois au niveau du sol.
Il est grand temps que les politiques prennent leur responsabilité sur ce sujet de santé publique curieusement absent de la campagne.
« écolos politisés » ou « pseudo scientifiques »………..
Apiculteur amateur depuis 45 ans, je confirme que le piégeage printanier est actuellement le seul moyen de lutte efficace pour empêcher la prolifération du frelon asiatique. D’avril à juin, on capture les fondatrices (reines), c’est à dire qu’une reine détruite, c’est un nid en moins. En 2016, j’ai capturé 55 reines, et je n’ai eu aucun nid dans mon secteur. Et contrairement à ce qu’affirment les ignorants, on capture très peu d’insectes « utiles »,(jamais d’abeilles ni de bourdons). On prend surtout des guêpes, des frelons communs, des mouches vertes ou des mouches à damier, quelques papillons de nuit. Et lesdits ignorants ne savent peut-être pas que chaque colonie produit au moins 15 à 20000 frelons par saison, et que pour nourrir les larves et les adultes, ce sont des milliers d’insectes utiles qui sont détruits, surtout des abeilles. Et l’espèce est aussi très dangereuse pour l’homme (plusieurs morts chaque année) Les pseudo-scientifiques peuvent revoir leur copie.
Laisser les reines s’étriper entre elles au printemps puis aller détruire les nids de la survivante avec 2000 frelons et des 10zaines de futures reines à l’intérieur, me parait, ma foi, logique.
Faut pas abuser des mélanges alcoolisés.
pseudo-scientifiques….lol.
Je piège depyis 3 ans. Toujours avec le mm mélange. 1/3 vin blanc, 1/3 bière brune, 1/3 sirop de fruits rouges
Résultat de mon dernier relevé , au bout de 10 jours de pose: 17 frelons asiatiques, 2 frelons communs, 4 guêpes, 2 noctuelles et des mouches.
Ce mélange ne tue aucune abeille !!!!
ça ne tue aucune abeille mais ce n’est pas le sujet. tout le monde dit qu’il faut détruire les nids et que ça ne sert à rien à long terme de piéger quelques frelons.. C’est aussi ce que dit cet article si j’ai bien compris.
pat ben les petits malins dis moi donc comment on les trouve les nids. allez donc voir sur le site de( UNAF apiculture ). Le frelon est là depuis 2004 et qu’à fait l état RIEN il y aurait un impact sur l’agriculture il y a longtemps que des solutions auraient été trouvé et les pesticides ils n’ont pas d impacts sur la bio diversité pas d’aide financière pour la perte de rendement pour les apiculteurs et pas de PACS