14/04/2017 – 06h55 Nantes (Breizh-Info.com) – Dans l’affaire Troadec, les informations sur le contenu des déclarations d’Hubert Caouissin aux enquêteurs commencent à sortir. Plongée dans un récit sur la nuit d’horreur à Orvaul. Aux limites du supportable.
« Peut-être qu’Hubert Caouissin avait besoin de parler »
Dans des propos recueillis par Ouest-France, un enquêteur de la police judiciaire de Brest se confie sur le déroulé de la garde à vue du présumé meurtrier.
Il rappelle tout d’abord qu’au moment de l’interpellation du couple, les enquêteurs ne savent pas si Charlotte Troadec est vivante ou non. Les forces de l’ordre doivent donc être prudentes. L’enquêteur de la police judiciaire affirme que la Brigade de recherche et d’intervention (BRI) surveille déjà le domicile des Caouisssin depuis plusieurs jours.
Interpellés à 6h du matin, le mari et la femme ne sont pas interrogés avant d’être assistés par un avocat. 7 heures plus tard, l’entretien commence. Il ne reste alors que 19 heures de garde à vue car le couple avait déjà été entendu pendant 22 heures la semaine précédente.
Le policier raconte à Ouest-France : « Peu après 13 h, les auditions démarrent vraiment. Il se met à table rapidement. De 15 h à 19 h, il ne va pas s’arrêter de parler. Le collègue qui l’interroge n’a presque pas besoin de poser de question…
Peut-être qu’Hubert Caouissin avait besoin de parler. Il est un peu surexcité. Il raconte les choses sans trop d’émotion. C’est assez bizarre. »
Après ces aveux, le policier participe à la macabre recherche des restes des victimes. « C’était atroce » déclare le membre de la PJ.
Une soirée digne d’un film d’horreur
Le récit glaçant du drame nantais a de quoi impressionner, sans doute même les policiers les plus aguerris. Le Télégramme dévoile de nouveaux éléments sur cette soirée digne d’un film d’horreur.
Le vendredi 16 février dans la soirée, Hubert Caouissin est à Nantes afin d’espionner son beau-frère. Ce n’est pas la première fois qu’il agit de la sorte, animé par la volonté de trouver la trace d’un trésor volé. Profitant d’une porte restée ouverte, il s’introduit dans la maison vers 23h30 et se cache dans la buanderie. Le couple Troadec l’entend et descend. La confrontation est virulente. Selon Hubert Caouissin, Pascal Troadec se saisit de lui et lui hurle qu’il veut « le tuer ». Toujours selon le présumé meurtrier, c’est d’abord Pascal Troadec qui se saisit d’un pied de biche pour en frapper Hubert Caouissin.
Après une lutte violente, Hubert s’empare du pied de biche et frappe le couple. Les enfants, attirés par le bruit, se précipitent dans la buanderie. Le fils, trop souvent présenté comme le coupable potentiel par beaucoup de médias, se fait frapper à la tête. Sa sœur, Charlotte est poursuivie jusque dans sa chambre où elle est tuée. Alors qu’Hubert Caouissin retourne dans la buanderie pour achever son beau-frère, Brigitte Troadec tente de se barricader dans la salle de bain familiale. Sans succès.
En quelques minutes, la famille Troadec a été anéantie par Hubert Caouissin.
La disparition des corps des Troadec
Couvert de sang, Hubert Caouissin retourne à son domicile. Il revient à Orvault avec sa femme, Lydie. Pendant qu’il nettoie complètement l’intérieur de la maison, elle monte la garde avec un talkie-walkie.
Pendant plus de 3 jours, il démembre les corps afin de les faire disparaitre. Il en brûle une partie dans le chauffage central à bois de la ferme. Il enfouit une autre partie dans une zone marécageuse. Enfin, il éparpille une troisième partie dans sa propriété de 27 hectares pour que les renards fassent disparaitre les restes.
Il ne reste presque rien de ces corps. Le pied de biche, aurait été jetée depuis le pont de 800 mètres surplombant la rade de Brest. Les flots ont donc recouvert l’arme du crime… Jusqu’aux reflux des grands marées.
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