13/04/2017 – 08H00 Morlaix (Breizh-info.com) – Le 22 avril prochain, le Stered Festival – festival de musique bretonne – se déroulera à Morlaix, à Langolvas. En tête d’affiche, le groupe Wig A Wag, groupe qui a fait danser des milliers d’amateurs de Fest-Noz depuis la fin des années 90 (le groupe s’est formé en 1996).
A quelques jours du festival, nous avons interrogé Cyrille Bonneau, l’un des deux membres du groupes.
Breizh-info.com : Par quelle mouche des Tourangeaux ont ils bien pu être piqués pour s’éprendre de musique bretonne ?
Wig A Wag : Ce projet est né de ma rencontre avec Loïc Chavigny. Tous les deux d’origine bretonne, nous avons finalement passé beaucoup de nos vacances en Bretagne, en « famille ». Loïc, près de Crozon, et moi-même au Faouët (56).
Loïc, pour retrouver ses racines, a appris la langue et s’est épris du chant breton. De mon côté, je me suis mis à la musique bretonne via des associations « divroët », et cursus classique de la cornemuse écossaise.
Breizh-info.com : Vous jouez depuis plus de 20 ans. N’est ce pas difficile de se renouveler à chaque fois ?
Wig A Wag : Il est évidemment difficile de se renouveler… Mais si la démarche est honnête, sincère… C’est juste le même chemin qui mène chaque individu à perpétuellement essayer d’être lui-même. On change chaque jour un peu, la musique suit.
Breizh-info.com : Vous revenez ces dernières années à une musique plus traditionnelle (proche d’Ar re Yaouank ?) après une interlude un peu plus « musique du monde ». Pour quelles raisons ?
Wig A Wag : Pour quelles raisons ? Je vais me permettre une métaphore. Wig a Wag, ce fut un peu comme un adolescent qui quitte le nid…. On ne peut pas nier que le succès a été au rendez-vous avec notre album « An naer o nijal » sorti en 1999. C’était confort.
100 dates par an, on fait ce qu’on aime et puis l’envie d’aller voir ailleurs arrive. L’adolescent prend un appart, prend son envol.. et comme pour couper le cordon, il fait autrement que ses parents. Finit même par ne pas aller les voir très souvent, les mois passent, les années, les évènements aussi, comme nos disques (au nombre de 6), nos concerts. Et puis on grandit, et on se rend compte que pour être bien avec soi, il ne faut pas renier. Alors, on accepte qui on est grâce à l’acceptation de celui qu’on a été. Et voilà.. retour aux sources !
Breizh-info.com : Ne trouvez vous d’ailleurs pas qu’il y a parfois un gros risque d’égarement (voir une déception de l’auditeur) lorsque les musiciens « partent dans tous les sens »…j’ai en tête quelques albums particulièrement ratés (notamment « an douar ») d’Alan Stivell par exemple …
Wig A Wag : L’égarement ne fait-il pas partie du chemin ? Nul ne s’égard si nul ne bouge. Et en ce qui me concerne, je crois que ce qui ne bouge pas finit toujours par mourir. Quand vous dites « ratés », quels sont vos critères ? Les vôtres ou les siens.
Breizh-info.com : Quel est votre programme cet été ? On vous annonce au festival Stered de Morlaix…. Vous allez donc tourner dans toute la Bretagne ?
Wig A Wag : Eh bien non, nous n’allons pas tourner dans toute la Bretagne. Mais vous pourrez suivre la musicalité des musiciens qui font cette musique wigawaguienne avec d’autres artistes comme par exemple Denez, avec lequel Jérôme Seguin et moi-même travaillons depuis très longtemps.
L’équipe : Loïc Chavigny au chant, Gaël Sérandour à la guitare, Jérôme Seguin à la basse, Sabrina Calvo aux percussions, Nicolas Deletang au Biniou coz, et moi-même à la bombarde dans ce projet… Musiciens à suivre donc.
Breizh-info.com : Quoi de neuf au niveau de vos productions ?
Wig A Wag : Le dernier album date de 2013… Pas de nouvel album pour l’instant. Nous prenons notre temps.
Breizh-info.com : Quels sont les souvenirs qui vous ont le plus marqué en vingt années de carrière ?
Wig A Wag : Il y en a trop ! Ah si, nous jouions dans les campings et festivals « off » pour nous faire connaître en 1999 (juillet- août). Et, en Novembre de la même année, on lisait un article sur notre premier disque dans Télérama, signé de ffff…. Un groupe de Tours qui fait de la musique bretonne de qualité, c’est possible !
Finalement, perpétuer cette culture, c’est la faire vivre à sa façon, d’où qu’on vienne… Le tout est qu’elle vive. !
Breizh-info.com : Petit quizz breton pour finir :
– Les 3 endroits qui vous plaisent le plus en Bretagne
Wig A Wag : 3, c’est trop peu ! J’adore La chapelle Sainte Barbe près de chez ma tante !
– Les 3 groupes de musique que vous préférez en Bretagne ?
Wig A Wag : Il y a des groupes qu’on a écoutés qui n’existent plus. D’autres qui naissent avec des copains dedans… D’autres qui continuent… Alors pas de noms à donner. Juste, c’est cool qu’on crée et innove toujours dans cette culture bretonne !
Propos recueillis par Yann Vallerie
Crédit photo : DR
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Une réponse à “Morlaix. Rencontre avec le groupe Wig A Wag [Interview]”
Pour Alan Stivell, précurseur en world music, ce n’est pas une oeuvre ratée ; il est fier d’avoir réussi à réunir les artistes qu’il voulait (enregistré dans 12 villes) pour la cohérence des messages d’un album univercelte. Il suffit de lire ce qu’il en dit pour comprendre: https://fr.wikipedia.org/wiki/1_Douar