10 Avril 1917 : Yann-Ber Calloc’h quitte sa patrie terrestre pour sa patrie céleste

Cet article est reproduit intégralement à partir du site d’origine AR GEDOUR, le blog des actualités spirituelles et culturelles bretonnes, avec l’aimable autorisation de l’auteur.

Via Ar Gedour.

Mardi de Pâques 1917, la Bretagne vient de perdre une de ses plus belles figures bretonnes, un de ses plus grands poètes, une de ses plus belles élites, Jean-Pierre Calloc’h, tué par un éclat d’obus sur le front de la Somme ; il avait 29 ans, c’était il y a cent ans …

Né le 21 juillet 1888  sur l’île morbihannaise de Groix, il en sera le chantre indépassable, se faisant connaitre sous le nom de Bleimor (loup de mer). Cet attachement à sa terre natale, il va le chanter dans son admirable « Me zo ganet e kreiz er Mor » (Je suis né au milieu de la mer), qui plus qu’un chant, en est presque un cantique qui dans une dévotion filiale, pleine de reconnaissance, rend hommage à l’humble vie de pécheur de son père : « un matelot, traîneur de filet, qui a vécu une vie obscure et sans gloire – Le pauvre dont personne ne chante ses gloires », de « sa mère aux cheveux blancs qui travaille pour gagner le pain ».

Jean-Pierre Calloc’h est un grand mystique, à vif, qui entend consacrer sa vie à Dieu et à la Bretagne. Sa devise sera celle de son compatriote morbihannais, le chef chouan Georges Cadoudal, «Doue ha mem Bro » (Dieu et mon pays). Une devise, un idéal, qui sera aussi celle de son ami l’abbé Yann-Vari Perrot avec sa variante « Feiz ha Breiz » (Foi et Bretagne). C’était ainsi à cette époque, où toute une élite bretonne profondément enracinée dans la Foi, ne pouvait concevoir la défense de la patrie bretonne sans s’y référer. Jean-Pierre Calloc’h en fera, tout comme l’abbé Perrot, la colonne vertébrale de son œuvre littéraire, de sa vie. Toute sa pensée spirituelle, bretonne, éclate dans son œuvre-titre la plus importante « An Daoulin » (A genoux). C’est toute sa foi chrétienne et bretonne qui, telle à l’image d’un vitrail, illumine chaque page, chaque poème qui sont autant de prières, de suppliques, voire  de plaidoiries à l’adresse de Dieu pour la Bretagne.

Nous voudrions ici pouvoir en citer dans leur intégralité, tant aucun ne souffre d’être réduit à de simples extraits de textes, qui leur feraient perdre toute leur profondeur spirituelle. Aussi, le lecteur ne pourra tirer que profit à se plonger, se mettant « en condition », dans la méditation de ses Lais Bretons d’An Daoulin.

Nous retiendrons cependant cette citation-maîtresse du Lais « Tri neved, ter Beden » (Trois Sanctuaires, trois Prières) :

 « Deskit din va Doue ar geriou – A zihun ur bobl, ha mont a rin kannad a oanag d’o adlarez d’am breizig kousket » (Apprenez-moi, mon Dieu les mots qui réveillent un peuple. Et j’irai, messager d’espérance, les répéter sur ma Bretagne endormie. )

En effet, Jean-Pierre Calloc’h, de tout son être, aspirait au sacerdoce, et par ce saint ministère, entendait réveiller spirituellement et culturellement – nous dirions aujourd’hui : réveiller dans leur identité – les Bretons endormis. Endormis ? Plus exactement, anesthésiés, décérébrés par un Etat  français ultra jacobin, n’ayant de cesse de faire la guerre à tout ce qui faisait du Breton un être bien différent du Français, à commencer par sa langue. Une guerre qui se doublait en ces premières années du XXe siècle, d’une autre, la guerre faite à la Foi par des gouvernements anti-chrétiens et franc-maçons, en dignes héritiers de la Révolution. Comme beaucoup de ses contemporains, il va souffrir profondément de ces guerres spirituelles et culturelles.

Malheureusement, pour diverses raisons, il ne pourra accéder à la prêtrise. Gageons, que si cela avait été le cas, et que la mort ne l’avait pris à la Bretagne, Jean-Pierre Calloc’h, avec un abbé Perrot, des moines comme Dom Alexis Presse, Dom Godu, auraient été l’élite d’une Eglise vraiment bretonne. Mais, si notre poète donna sa vie au «Champ d’Honneur», les trois autres furent par leurs hiérarchies, maintenus dans les humbles taches des ouvriers de la Vigne du Seigneur, certes, indispensables et honorables, mais qui n’étaient pas à la mesure de leur personnalité de «géants  de la Foi et de l’âme bretonne». Son désir brûlant d’être à l’autel trouvera toute sa force dans ce passage de son Judica Me :

 « Ô douster en overenneu én ur chapél –Ur chapélig didrous é mezeu Breiz-Izel – Bout,dré ur galon glan  er houleuen distér – E luh bepred en Osti, Ô douster – Bout er béleg gredus ar saù doh en aoter – E kenig en aberh, Ô douster ! …Ô douster ! … »

(Ô douceur des messes dans une chapelle – Une petite chapelle silencieuse sur les campagnes de Bretagne ! – Etre par un cœur pur, la lumière frêle – Qui brille sans cesse devant l’Hostie, Ô douceur ! – Etre le prêtre ardent debout contre l’autel – A offrir la Victime, Ô douceur ! Ô douceur !)

Cet appel à connaître, à apprendre les mots qui réveillent un peuple, mais aussi la personne, va être également la priorité des fondateurs  des  Scouts et Guides Bleimor, Perig et Lizig Géraud-Kéraod, tant et si bien, que l’image souvenir du premier camp Bleimor (1946) reprendra intégralement cet appel-prière. Perig Géraud-Kéraod, lui aussi morbihannais, sera un fervent admirateur du poète groisillon, d’où son choix à reprendre pour son mouvement de jeunesse bretonne le pseudonyme de Bleimor.  Il ne fera d’ailleurs que prendre la suite de l’Urz Goanag Breiz  (Ordre de l’Espérance de Bretagne) fondé en 1943 par Herry Caouissin, et qui se référait également à Jean-Pierre Calloc’h.

Jean-Pierre Calloc’h, dans sa Prière du Guetteur, ne dit-il pas « Je sais ce que je suis et je sais ce que je fais », entendant ainsi démontrer toute la lucidité de son combat. Etre lucide dans ce qu’on est, être lucide dans le ou les combats engagés pour la Foi et la Bretagne sera la boussole bretonne brandie  par ce fils de la mer, et dans ces combats être sur la durée transgénérationnelle.

L’AVOCAT DES BRETONS AUPRES DE DIEU

S’il est impossible de se risquer à citer tout Jean-Pierre Calloc’h, citons, au moins encore, sur le plan spirituel  ces trois suppliques, presque des reproches, voire des « mises en demeures » à Dieu dans lesquelles il s’autorise à « rafraîchir la mémoire » de son Divin Maître et Seigneur :

 « Vous aviez ouvert un sillon (la Bretagne) au couchant du vieux monde, un sillon sur la mer – Et dans ce sillon, Vous aviez semé des Celtes – Là étaient les meilleurs grains, et Vous preniez chaque année – Une poignée d’entre eux pour les semer par l’univers – Les uns tombaient dans les rochers, et ils mouraient ; les autres tombaient dans les épines, qui les étouffaient – D’autres dans la terre labourée … les fils de ma race étaient vos grains, et en chaque terre  où Vous les semiez, germaient des chrétiens fort …

Le fardeau de Votre Croix sainte sur les épaules, le Celte a fait le tour de la terre – Pour Vous, Seigneur, il a traversé chaque mer ; et il a atterri dans toutes les criques – Et si nombreux sont les pays où nous avons élevé Votre arbre du Salut, que nous ne savons plus leurs noms – Où est la vague qui ne soit pas soumise aux hommes de ma race ? l’île sauvage où ne dorment pas les os d’un Celte ? Ils attisent le feu de l’Apostolat dans tous les pays …il n’y a que le leur qu’ils oublient … Eh bien ? N’est-ce pas pour Vous seul qu’ils ont oubliés leur pays natal ? N’est-ce pas pour Vous seul qui avaez pris leur pensée et leur cœur tout entier ?

Ainsi, puisque Vous enlevez à ma race ses meilleurs enfants, personne autre que Vous ne doit les remplacer par ici – Puisqu’ils conquirent à Votre Doctrine les terres sauvages, Vous devez, pour eux et les leurs, garder leur terre. Autrement les impies diront en se moquant : « Mais où donc est leur Dieu ? »

Vous serez bien plus avancé quand il n’y aura plus de Bretagne ! Nous avons gardé Votre flamme ; ainsi gardez notre Patrie – La Bretagne tombée, ce sera un cierge de moins dans Votre Eglise Catholique, sur les rivages de l’Occident, un phare de moins pour les peuples, une étoile de moins sur le chemin de Bethléem et de Rome »

calloc'hCette supplique, écrite dans une époque de persécution religieuse et bretonne, est étonnamment d’actualité ; d’une part elle rappelle une évidence, la Bretagne fut une terre de prêtres et de missionnaires qui donna sans compter ses fils, mais aussi ses filles, pour les Vignes  lointaines du Seigneur. Quand nous voyons désormais à quel niveau est descendue la Foi, la pratique religieuse, quand nous constatons le vide des séminaires et des églises de Bretagne, nous pouvons méditer sur la faillite de ceux qui avaient en charge de porter à leur tour la Croix du Christ et de la transmettre intacte aux nouvelles générations.

Le Celte, ayant tant donné au Christ, au monde, ne pouvait qu’en retour espérer que Dieu garde sa patrie contre les forces qui n’avaient de cesse de l’assaillir, de chercher à la détruire dans son âme chrétienne et bretonne. C’est bien cette juste récompense que réclame le cri de Jean-Pierre Calloc’h. A vue humaine, en effet, que gagnerait Dieu et sa Sainte Eglise à une Bretagne tombée, à une Bretagne qui ne serait plus chrétienne, qui ne serait plus bretonne, qui ne serait plus ce cierge, mieux encore ce phare à la pointe de l’Occident ? N’est-ce pas cependant, dans notre Europe nihiliste, au bord de l’apostasie et mûre pour toutes les subversions ce  qui est en train d’advenir, emportant dans sa chute de renégat, la Bretagne et ses Bretons ? Nous pouvons même, sans trop d’exagération, nous interroger : aujourd’hui, y a-t-il encore, au-delà des apparences festives illusoires et mercantiles, une Bretagne véritablement chrétienne, véritablement bretonne ?

 Jean-Pierre Calloc’h aurait-il en vain crié vers Dieu les malheurs de son infortunée patrie ? Mais en chrétien, il  ne veut pas désespérer de son  Divin Maître :

« Ma Race est devant Vous comme un menhir écroulé – Froide, muette, morte … mais Votre bras peut la relever, et Vous la relèverez – Nous Vous prierons avec tant de force que Vous consentirez enfin – Et à l’heure marquée par Vous toute la terre se taira – Pour écouter les cloches de Pâques sonner le réveil de la Celtie ! »

Il écrit encore :

« Notre Patrie abattue se réveillera enfin – Dans sa force renouvelée et son génie retrouvé – Elle vous offrira ses chaines brisées – Et elle étonnera le vieil univers par sa foi ! »

Jean-Pierre Calloc’h savait, tout comme l’élite bretonne chrétienne de cette époque, que ce réveil de la Celtie était conditionné par une fidélité sans faille au Christ, à sa Sainte Doctrine, sinon il était vain d’espérer, vain de combattre. Il savait que « c’est en vain qu’on bâtit la maison si elle ne se construit pas avec le Christ, la Pierre angulaire de toute patrie »  Aujourd’hui, nous pouvons nous interroger sur la voie que suivent les Bretons. Ils avaient pour eux la voie royale du Christ. Tout semble indiquer, qu’à l’instar de  la France, ils aient préféré  l’impasse mortifère d’une Europe apostate, et tout indique que si nous persistons à faire (défaire) notre avenir en nous mettant à la remorque des idéologies et des cultures de mort, nous ne risquons guère  par notre foi morte, « d’étonner le vieil univers »

LE PATRIOTISME BRETON DE JEAN-PIERRE CALLOC’H

Nous serions bien en peine de définir, non pas le patriotisme breton de Jean-Pierre Calloc’h, qui est indiscutable, mais plutôt le degré de son patriotisme français, pourtant, en le lisant, évident. Il appartient à une génération formée dans un ultra-nationalisme français sur fond de haine du Germain, ce « barbare », et cela se ressent quelque peu dans certains passages de son œuvre. Non pas une  haine  contraire à son âme de chrétien,  mais tout au moins la conviction profonde  qu’il défend, sur le front,  la civilisation face à la « barbarie d’outre-Rhin » : « La ruée éternelle des Germains vers l’Ouest, qui l’arrêtera si le Celte ne se lève pas encore cette fois ». On sait ce que ce patriotisme au service d’une aventure guerrière, affaire française, mais non bretonne a coûté à la Bretagne : 240.000 morts, une société bretonne bouleversée et davantage francisée.

Il aura des écrits très durs  sur cette France ingrate, renégate, destructrice d’elle-même et des autres nations, dont sa Bretagne, et qui rejoue en cette première décennie du XXe siècle  la Révolution française :

« Nous savons ce que le service de la France nous coûte »

« Nous voulons et coûte que coûte bâtir le foyer breton qui nous manque. Si ce n’est pas avec l’Etat français, ce sera contre lui. Cela dépend de son attitude uniquement. Même pour l’honneur de nous appeler Français, nous ne pouvons accepter que la Bretagne meure. L’unité française, nous en voulons bien, mais qu’on ne nous force pas à choisir entre elle et le salut de l’âme bretonne. »

Il n’hésite pas à brandir la menace d’un séparatisme, la mauvaise solution estime-t-il, mais qu’un peuple opprimé et désespéré est en droit de choisir :

« Dans cinq ou six ans, si ce régime de pourriture maçonnique et de charogne latine (sic) n’est pas crevé, nous serons absolument tous séparatistes. »

Jean-Pierre Calloc’h s’en prend violemment à la décadence morale, culturelle  et spirituelle de la France :

« Le séparatisme s’explique surtout chez les Bretons catholiques sur qui agit, en plus d’indignations purement patriotiques très motivées, l’écoeurement de subir le contact journalier d’une nation païenne, la tyrannie d’une nation persécutrice des croyances ancestrales »

Sa colère s’élève encore d’un cran avec ce constat :

« Les institutions et les mœurs d’une France en décrépitude, le paganisme des villes, Paris la capitale pourrie, le régiment corrupteur de l’âme des Celtes, la race souillée sous les pieds des valets »

L’abbé Perrot ne dira pas autre chose quand il écrira « Que si la France est tombée si bas, c’est parce qu’en elle, toutes les vertus chrétiennes se sont éteintes les unes après les autres, et qu’à terme, elle risque de ne plus s’en relever. »

Jean-Pierre Calloc’h  et l’abbé Perrot écrivaient cela en 1908, dans une société bretonne encore profondément … bretonne et croyante. Que diraient-ils aujourd’hui ? …  Nous avons là deux pensées de « géants » de l’âme bretonne qui se rejoignaient et criaient d’une même voix chrétienne. Nous pouvons mesurer la perte que fut la mort de Jean-Pierre Calloc’h pour la Bretagne, ses combats, mais aussi pour l’Eglise de Bretagne. Imaginons un instant la perte qu’aurait  été la mort au front de l’abbé Perrot ou encore de Loeïz Herrieu, de l’abbé Job Le Bayon, autres  grands Bretons et chrétiens ; il manquerait alors quarante années d’histoire de Bretagne. Nous n’aurions que des pages blanches … ou des pages purement françaises …

Le patriotisme français de Jean-Pierre Calloc’h était en quelque sorte « sous condition » : celle  d’une reconnaissance de la France pour les droits historiques, culturels, linguistiques des Bretons.  Bien qu’il affirmera « Je ne suis pas français pour un sou ! », il n’en fera pas moins comme tous les Bretons, héroïquement, son devoir de soldat : « Si je suis tué, vous direz que je suis mort en Breton. »

Notre poète était bien  un fervent militant de la cause bretonne. C’est l’aveu, la lucidité que les combats pour la Bretagne et la Foi seraient des combats constants qui ne souffriraient aucun relâchement. Il n’était pas homme à se contenter de combats éphémères, de combats morts-nés dès les premiers engagements :

« Il faudra crier fort, hurler, rugir … Agitation non pas d’un jour, ni d’une semaine, mais sans limite dans le temps. 

PAS  SEULEMENT  UNE  PLAQUE  DE  RUE ! …

En Bretagne, beaucoup de bourgs, de villes ont des rues Jean-Pierre Calloc’h, et c’est une bonne chose, comme d’ailleurs des rues Xaviercalloc'h Graal, Angela Duval, Auguste Brizeux, mais au-delà d’un nom de rues, que savent vraiment les Bretons de lui ? Pas grand-chose, et surtout pas l’essentiel. Jean-Pierre Calloc’h fut plus que le poète de l’ile de Groix, il fut le Barde sans compromissions de Dieu et de la Bretagne. Non pas un barde de folklore, du festif éphémère, mais un barde qui entendait réveiller son peuple dans le cadre de sa foi et de son identité.

Achevons cette trop brève évocation en citant un extrait de sa « Prière pour la Bretagne »

« Notre Patrie était heureuse sous Vos yeux – Nous vivions en paix, notre loi était bonne, mais nos pères ont péchés, et vous nous avez oubliés – Nos pères étaient grands, ils n’avaient aucune chaine – Comme Maître, ils ne reconnaissaient que Vous, Seigneur Dieu – Et nous, une troupe de valets nous a pliés sous son pouvoir – Après nos libertés, ils ont opprimés notre Foi – Elle tombera sous leurs coups si Vous ne la présevez pas – Ils abattent les autels, de Vos paroles ils rient – La sombre nuit du paganisme, étend sur le vieil univers son effroyable manteau – Pour la conduire  dans la route pleine de ténèbres – Jésus restez en Bretagne »

L’abbé Perrot, Angela Duval, dans leur Prière pour la Bretagne diront la même chose, car ces Bretons ne pouvaient concevoir leur œuvre littéraire sans y inclure des prières pour leur patrie, des prières que nous serions bien aise de faire aujourd’hui notre dans nos églises.  Cette Prière de Jean-Pierre Calloc’h, méditons la, car  elle n’est que trop d’actualité, tant nous savons qu’aujourd’hui notre foi, la foi de tous les chrétiens,  est de par le monde, y compris en Europe, opprimée. Nos autels, nos églises sont en dangers d’êtres abattus, faute de chrétiens pratiquants ; des paroles du Christ, nos sociétés s’en rient, les tournent en dérision. La sombre nuit du paganisme, des idéologies s’étend déjà sur l’Occident. L’œuvre de Jean-Pierre Calloc’h dépasse la simple belle littérature : elle est à chaque page un appel à la fidélité chrétienne et bretonne et à la conversion.  Jean-Pierre Calloc’h est un homme du présent, comme savent l’être les grandes âmes.  En ce centenaire de son sacrifice, il serait dérisoire de ne considérer que le poète, en faisant l’impasse sur la dimension chrétienne de son œuvre, de sa vie, et en considérant que la Bretagne restera la Bretagne en s’amputant de ses racines chrétiennes, en se clonant sur  une France oublieuse de son baptême. Jean-Pierre Calloc’h suppliait le Christ de rester en Bretagne, qu’il s’y sente  encore chez Lui, sinon d’autres prendraient sa place, or aujourd’hui le grand problème est : quelle place donnons-nous au Christ en Bretagne, et dans nos constantes revendications bretonnes, jamais satisfaites ?

Périg Géraud-Kéraod, sous le pseudonyme de P.G Kervaudy écrira dans la revue Sked (N°7) :

« Jean-Pierre Calloc’h a su rappeler  la Bretagne au sens de sa vocation en lui donnant cette vision de l’avenir « sans laquelle, dit la Bible, le peuple périt » ne peut que triompher en définitive de l’envie des partisans et de la veulerie de ses frères. Les buts fixés par le Martyr ne sont pas atteints. Le prix du sang du juste n’a pas été payé. L’œuvre et la vie de Jean-Pierre, par cela même qu’elles restent inachevées, sont grosses de promesses pour demain. Elles appellent à la tâche une nouvelle génération d’hommes

Sources :

  • An Daoulin
  • Numéro 7 revue Sked, spécial Jean-Pierre Calloc’h, abbé Perrot, Cadoudal  (2èmetrimestre 1950)
  • Archives Abbé Perrot /Herry Caouissin / Rozenn Caouissin-Benoît / Ar Gedour

Reproduit avec l’aimable autorisation de la rédaction d’Ar Gedour.

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2 réponses à “10 Avril 1917 : Yann-Ber Calloc’h quitte sa patrie terrestre pour sa patrie céleste”

  1. Gillic dit :

    Que dirait il s’ il voyait la Bretagne d’ aujourd’hui !!!!! Paix à son Ame …….

  2. Ludo22 dit :

    Début de texte, une coquille: Jean-Pierre Calloc’h né le 21 juillet 1888 et non 1988. Les lecteurs auront rectifié d’ eux-mêmes.

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