MàJ 10/04/2017 – 14H15 Moscou (Breizh-info.com) – Akbardjon Djalilov, l’auteur présumé de l’attentat dans le métro de Saint-Pétersbourg, aurait été formé dans l’tat islamique. Les ingrédients de sa bombe artisanale le prouveraient d’après l’enquête : ils comprennent notamment du sucre brûlé, un composant qui est souvent retrouvé dans les bombes de l’EI en Syrie. Or il se trouve qu’en 2014, Akbardjon Djalilov est revenu en Russie depuis la Turquie. Il aurait tenté d’y retourner courant 2017, toujours via la Turquie. Selon l’enquête, il aurait trouvé la mort dans l’explosion du métro – lui pensait juste déposer la bombe et partir. Elle aurait été déclenchée à distance, à son insu, par ses complices.
08/04/2017 – 14H00 Moscou (Breizh-info.com) ‑ La Russie continue de payer le prix de son engagement en Syrie. Outre une possible confrontation avec les États-Unis suite aux frappes sur la base aérienne de Shayrat qui ont fait 7 morts, la Russie vient de connaître en deux jours deux actions terroristes : l’une dans le métro de Saint-Pétersbourg (14 morts, 49 blessés) lié à une filière islamique de Kirghizie (Asie centrale), l’autre dans le sud de la Russie à Astrakhan.
Le 4 avril peu après minuit, la police routière d’Astrakhan a reçu un appel pour un accident de voie publique. Deux policiers sont partis faire le PV. Quand ils sont arrivés, ils ont été tués par plusieurs inconnus, qui ont pris leurs armes et la fuite. Ils n’ont pas tardé à être identifiés : au nombre de huit en tout, tous d’origine musulmane à en juger par leurs noms (en Russie, le nom permet en général d’établir la minorité ethnique à laquelle appartient l’individu), ils ont été rapidement identifiés et un appel de recherche diffusé.
Deux d’entre eux sont issus du Kazakhstan – une autre république majoritairement musulmane d’Asie centrale, où les russes ethniques constituent tout de même 40% de la population, un autre est tchétchène, des environs de Gudermes, un autre du Daguestan – autre république irrédentiste et majoritairement musulmane du Caucase russe, où la Russie ne cesse de détruire des réseaux islamistes depuis les années 1990. Plusieurs d’entre eux étaient déjà connus localement pour des délits de droit commun et ont fait de la prison. L’un d’eux a été retrouvé le jour même au Kazakhstan et l’enquête a établi qu’il ne faisait pas partie des assaillants.
Dans la nuit du 5 au 6 avril, trois assaillants en voiture ont tiré sur un poste de la Garde russe à Astrakhan, blessant trois policiers dont deux grièvement. Ceux-si ont riposté et tué un des attaquants. Suite à cette attaque un dispositif anti-terroriste a été mis en place. Les attaquants ont été cernés dans une zone industrielle et ont refusé de se rendre : suite aux échanges de tirs, trois d’entre eux ont été tués, deux autres arrêtés. Il s’agissait bien du groupe armé qui avait tué des policiers à Astrakhan le 4 avril dernier.
La police recherche toujours une jeune fille qui servait d’agent de liaison au groupe. Plusieurs perquisitions ont été menées chez les membres du groupe terroriste et leurs proches ; l’une d’elles a permis de retrouver un appel à tuer des policiers.
L’Etat Islamique a revendiqué via son agence de presse Amaq l’attaque sur le poste de la Garde russe dans la nuit du 5 au 6 avril.
Le Caucase russe, une poudrière à ciel ouvert où les attaques terroristes sont fréquentes
Les attaques de policiers par des groupes armés terroristes se produisent régulièrement dans le Caucase russe. C’est arrivé notamment dans la nuit du 11 au 12 mars dernier au Daguestan (Khasavjurt, un policier blessé), le 25 décembre 2016 sur la route Makhatchkala – Kaspijsk, toujours au Daguestan (deux policiers tués, un blessé, quatre terroristes recherchés, l’Etat Islamique a revendiqué l’attentat), dans la nuit du 8 au 9 octobre 2016 en Kabardino-Balkarie (deux policiers tués), etc.
Le 17 et le 18 décembre dernier deux groupes de terroristes ont tué trois policiers en deux attaques diffèrentes à Grozny (Tchétchénie) ; sept d’entre eux ont été tués suite à des échanges de tirs avec les forces de l’ordre, quatre arrêtés, dont une jeune fille. L’Etat Islamique a revendiqué ces deux attaques.
Le 26 janvier 2017 un terroriste interrogé dans un commissariat de Grozny a réussi à s’emparer de l’arme de service d’un des policiers et a tiré sur les quatre agents présents dans le bureau avant d’être neutralisé. Tous les quatre n’ont été que blessés.
Rostov : fausse alerte terroriste pour l’explosion d’une torche piégée
Pendant ce temps, l’explosion d’une torche piégée a fait couler beaucoup d’encre à Rostov. Le blogueur Colonel Cassad publie le procès-verbal originel : le 6 avril au matin, un homme âgé de 46 ans a ramassé une torche par terre, rue Socialiste à Rostov-sur-le-Don. La torche a explosé, lui arrachant la main droite et un doigt de la main gauche. La victime a été transportée aux urgences, ses jours ne sont plus en danger. La torche était allumée pour attirer l’attention du passant.
Très rapidement, la rumeur publique a fait état de la découverte de deux autres torches en ville – qui se sont avérées sans danger puisque dénuées de charge explosive. Pendant ce temps la police avait établi qui a déposé la torche piégée – grâce à la vidéo-surveillance du lycée implanté dans la rue où a lieu l’explosion.
L’enquête a permis d’écarter tout lien avec un acte terroriste. L’homme qui a déposé la torche, un certain Edouard Sharapov, a été arrêté le jour même. Il a déclaré avoir déposé la torche exprès pour que la victime la ramasse ; le mobile serait un différend amoureux. Incarcéré dans l’attente de son procès, il sera jugé pour usage illicite de produits explosifs et tentative de meurtre avec préméditation avec un moyen dangereux pour tous (tel qu’incendie, explosif, empoisonnement d’un puits etc.). Il risque de 8 à 20 ans de prison ferme.
Louis-Benoît Greffe
Crédit Photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2017, dépêches libres de copie et diffusion sous réserve de mention de la source d’origine.
3 réponses à “Russie : l’État islamique revendique le meurtre de deux policiers à Astrakhan”
Ceux qui ont tendu une embuscade dans la région d’Astrakhan étaient d’origine kazakhe et caucasienne. D’origine musulmane, ça n’existe pas.
Il y a des kazakhs d’origine russe ou kazakhe (sans oublier les minorités kirghizes, ouzbèkes, turkmènes, tadjiks, les descendants des tchétchènes, tatars de Crimée, allemands de la Volga et ingouches déportés dans les années 40 etc.)
Il y a 300 peuples et une trentaine de nationalités reconnues (en Russie peuple et nationalité ce n’est pas la même chose) dans le seul Caucase, l’origine « caucasienne » n’existe pas en tant que telle.
Rien qu’en Tchétchénie il y a des tchétchènes, des russes ethniques (à diviser entre purement russes et cosaques, d’origine russe ethnique ou non), des ingouches, des ossètes, des kalmykes (les frontières ont vachement changé dans les années 30… englobant ça et là diverses minorités)… et au Daguestan + de 120 peuples dont des tats (les juifs des montagnes).
Ce que l’auteur voulait sûrement dire c’est qu’ils sont tous originaires de peuples caucasiens musulmans (car il y en a d’autres. Les ossètes ou les kalmyks par exemple, les adyghes etc. Sans oublier divers cosaques (ceux du Terek par exemple) qui sont tout aussi caucasiens… mais orthodoxes et même « tradis » chez les orthodoxes.
PS : en russe il existe le terme кавказцы qui se traduit comme « caucasien » mais il définit autant les ressortissants des républiques musulmanes du Caucase russe que ceux des Etats situés juste en-dessous (ossètes, abkhazes, géorgiens, arméniens, azéris, adjars etc.)
C’est un terme beaucoup trop vague…