08/04/2017 – 08H00 Rennes (Breizh-info.com) – A quelques semaines des élections présidentielle et législative, la Coordination Rurale (section agriculture biologique) présente une série de revendications pour améliorer la situation économique et sociale de la filière viticole. Ces propositions ont été adressées à l’intégralité des candidats.
Les voici dans le détail :
- Redonner de la rentabilité aux productions bio. « Pour cela, il faut un prix rémunérateur. Les prix à la production doivent couvrir les coûts de revient tout en permettant à l’agriculteur de vivre du fruit de son travail, plutôt que de passer par des aides qui s’apparentent à de l’assistanat.»
- Harmoniser le financement de ce secteur. « La section Bio de la CR demande que les aides à l’AB réintègrent le 1er pilier de la PAC pour éviter les inégalités entre les régions. En effet, en étant à charge des régions, le budget alloué aux aides est très différent en fonction des régions ; les plafonds sont différents et peuvent aller du simple au double ; par manque de financement certaines régions ont même supprimé l’aide au maintien. »
- Aider la conversion. Selon le syndicat, dans le cadre des aides à la conversion, les investissements en matériel neuf et d’occasion doivent être éligibles à des subventions à un niveau incitatif afin de permettre aux agriculteurs bio de travailler dans de bonnes conditions.
- Permettre aux agriculteurs de ressemer une partie de leur récolte de quelque espèce qu’elle soit et sans payer de redevance. Il s’agit aussi et surtout de redonner de la vigueur à la génétique de variétés très appauvries par les méthodes de sélection des semenciers.
- Rendre enfin possibles les circuits courts. La CR explique qu’afin « de maîtriser son système commercial et de favoriser une économie de proximité, la CR demande que les éleveurs bio, comme conventionnels (notre demande est historique et concerne tous les producteurs), puissent acheter leurs grains directement auprès des cultivateurs.»
- Limiter les distorsions de concurrence en : – refusant toute importation ne respectant pas le cahier des charges du Bio UE ; – apposant clairement la provenance des produits bruts ou transformés ; – limitant l’importation de produits hors saison par une taxe sanctionnant le bilan carbone.
- Appuyer le développement de filières au niveau local et donc de l’emploi. «Un emploi agricole génère, selon les estimations, de 4 à 5 emplois dans d’autres activités, notamment l’industrie agroalimentaire. 18% des emplois en France dépendent de ce secteur.» rappelle le syndicat.
- Recherche et développement : « la recherche publique et privée doit s’intéresser à l’agriculture biologique : variétés résistantes, techniques de lutte contre les mauvaises herbes (guidage GPS, caméras optiques), développement de solutions alternatives efficaces aux produits phytopharmaceutiques et aux médicaments vétérinaires, sélection végétale et animale pour obtenir des produits mieux adaptés aux contraintes et caractéristiques de l’agriculture biologique ».
- Appuyer et développer la formation professionnelle sur ce secteur spécifique par le renforcement du dispositif de formation concernant l’AB, en favorisant notamment la mise en pratique via des stages.
- Instaurer des synergies entre bio et conventionnel, avec l’agronomie comme pont entre les deux.
- Pluralisme syndical au sein de l’Inao. Le syndicat souhaite intégrer cet organisme.
Par ailleurs, la Coordination rurale a présenté une série de onze mesures générales au secteur agricole :
- Supprimer les distorsions de concurrence entre les pays européens (différences de droit du travail, de réglementation en matière de protection des plantes, d’irrigation, etc.) en supprimant les sur-transpositions françaises de la réglementation européenne ou en interdisant l’importation des produits ne répondant pas aux exigences françaises en matière de production.
- Préserver le vignoble français en stoppant le mitage par les constructions et la multiplication des zones de non-traitement et en intégrant également dans le Plan local d’urbanisme (PLU) une zone de protection de 100 mètres à charge des nouvelles constructions.
- Soutenir la relance de la pépinière française en développant les surfaces de vignes-mères, de pré-multiplication récentes et de bonne qualité en contrôlant systématiquement l’état sanitaire de toutes les importations (par lot) et en retirant l’agrément de certification en cas de fraude.
- Rendre plus lisible et visible l’origine des produits de la vigne en obligeant la mention de l’origine sur l’étiquette, qui devrait être au moins aussi grande que la contre-étiquette et d’une taille supérieure à celle de la marque.
- Revoir les modalités d’autorisation de plantation en limitant les transferts d’autorisation de plantation d’un bassin viticole à un autre par accord des 2 bassins.
- Favoriser la mise en place des Volumes complémentaires individuels (VCI) et améliorer les Dotations pour aléas (DPA) en ne les limitant plus à 25 000 € mais à 85 % du chiffre d’affaires, ce qui constitue une meilleure alternative à l’assurance-récolte pour les viticulteurs.
- Augmenter les échanges entre les viticulteurs en agriculture biologique et ceux en agriculture conventionnelle pour maintenir et améliorer la durabilité de la viticulture aussi bien d’un point de vue environnemental qu’économique.
- Améliorer l’éducation et la sensibilisation autour de la consommation de vin. Le vin fait partie du patrimoine culturel français et doit être distingué des autres boissons alcooliques.
- Faire évoluer le calcul de l’Indicateur de fréquence de traitements (IFT), notamment en ne prenant plus en compte les traitements obligatoires (comme ceux pour la flavescence dorée).
- Relancer l’aide aux moûts concentrés (MC et MCR). Le retour de cette aide serait bénéfique pour les producteurs de la zone méditerranéenne, et plus particulièrement ceux du Languedoc-Roussillon, actuellement en passe à de grandes difficultés économiques.
- Abaisser le taux des prestations viniques de 10 % à 7 %. Les techniques ont énormément évolué avec la généralisation de la machine à vendanger et le renouvellement des pressoirs. La quantité de bourbes et de lies produites a ainsi diminué. De plus, la filtration des lies pour l’extraction des arômes est devenue une technique oenologique très répandue.
Crédit photos : wikipedia (cc)
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