06/04/2017 – 08H00 Rennes (Breizh-info.com) – Lors du conseil municipal du 20 mars dernier, la ville de Rennes a voté toutes sortes de subventions à diverses associations. C’est l’occasion de revenir sur certaines d’entre elles, polémiques, notamment sur la Syrie, d’autant plus qu’à l’heure actuelle, persiste un flou concernant une attaque à l’arme chimique dramatique que les Occidentaux imputent immédiatement au régime de Bachar El Assad alors que les Russes notamment expliquent qu’il s’agit d’un entrepôt qui étaient visé par le régime syrien et qu’il contenait des armes chimiques.
La délibération n°114, consacrée aux Relations internationales, permet de découvrir une petite perle. Il y a bien sûr une subvention au comité de Rennes de l’Association française pour la Palestine, pour rembourser les frais de transport de Rennes à Paris d’une équipe féminine de basket ball issue de Jéricho (1820€) mais ce n’est pas la plus intéressante.
La ville de Rennes verse 440 € à l’association Tous pour la Syrie pour une « conférence à Rennes le 18 mars sur la situation actuelle en Syrie ». Constituée en 2012, l’association se donne pour objectif d’apporter de l’aide humanitaire et de développer amitié et solidarité entre les peuples français et syrien. Dès son site, elle prend clairement partie pour l’opposition armée syrienne – c’est en effet son drapeau, vert, blanc et noir, et non le drapeau officiel (rouge, blanc et noir) qui est sur le bandeau au-dessus du site… constitué avec des photos d’événements organisés par l’association.
Cela se confirme sur Facebook où l’association relaie les publications de la « révolution syrienne en France » et autres relais de l’opposition armée sur le réseau social. Elle dénonce aussi à longueur de post les « crimes de Bachar el Assad et sa bande » et commémore le 6e anniversaire de la Révolution syrienne.
Pas un mot en revanche sur les crimes de l’opposition armée syrienne, ces fameux « islamistes modérés » dont le principal bras armé, notamment dans le nord de la province de Hama où l’association a livré de l’aide humanitaire, est l’alliance HTS (Hayyat Tahrir al Sham) dont le noyau est le front al Nusra ou Fatah al Sham, qui n’est ni plus ni moins que la filiale d’Al-Quaida en Syrie. HTS est principalement financée par les pays du Golfe et vise à mettre en place un état islamique régi par la charia en Syrie, tandis qu’une alliance concurrente, Ahrar al Sham, est réputée plus proche de la Turquie – qui a utilisé 1500 de ses combattants dans l’offensive turque-ASL contre l’Etat Islamique à Al-Bab (Bouclier de l’Euphrate).
Les deux alliances règlent leurs comptes de façon très sanglante depuis le début de l’année 2017 en Syrie ; les combats ont fait plus de 2500 morts dans les deux camps, sans compter de nombreuses victimes civiles collatérales.
Il y aurait pourtant beaucoup à dire sur les crimes de « l’opposition islamiste modérée » syrienne. On se limitera à deux exemples très récents et néanmoins explicites.
Le 4 avril, l’opposition islamiste modérée syrienne a tiré deux roquettes sur une église chrétienne de la ville de Mahardeh – la plus grande cité chrétienne de Syrie, bastion loyaliste, a résisté avec sa milice populaire à une très violente offensive islamiste fin mars ; cette offensive soutenue par HTS (Al Quaida donc) a tourné court face aux efforts conjoints des milices chrétiennes (Suqaylabiyah, Mahardeh), alaouites (Maan, où les islamistes avaient massacré de 25 à 42 civils en février 2014 parce qu’ils étaient alaouites), sunnites (Qomhana) et de l’armée syrienne.
Et quelques jours avant que Tous pour la Syrie manifeste à Rennes pour le 6e anniversaire de la révolution syrienne, les rebelles islamistes l’ont fêté à leur façon en Syrie. Ils ont commis deux attentats le 15 mars, l’un dans l’ancien palais de justice de Damas (31 morts, 65 blessés), l’autre dans un restaurant de la capitale (au moins 24 blessés), tandis que quatre jours avant, HTS (Al-Quaida donc) a commis une double attaque à la bombe contre des pèlerins irakiens qui a fait 50 morts et 120 blessés dans la capitale syrienne. Bref, une triple boum pour une commémoration.
Louis-Benoît Greffe
Crédit photos : DR
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5 réponses à “La ville de Rennes subventionne une association qui défend l’opposition islamiste syrienne”
LBG : éviter de prendre partie car à force de vouloir nier l’évidence vous allez devenir ridicule, d’autant plud que ce type d’article orienté ne peut que discréditer votre site web.
Je m’explique : par exemple oser écrire que « la supposée frappe faite avec des armes chimiques était en fait la destruction d’un entrepôtoû les rebelles syriens stockaient des armes chimiques sur la base de publications russes » est quand même osé! Il n’y a pas besoin d’être un expert en armes chimiques pour démontrer que cette allégation est tout bonnement stupide. Le souffle d’une explosion terrrestre enraînant la dissemination d’agents chimiques par rapport à un largage de bombes ne peut pas conduire à un grand nombre de morts éparpillés sur plusieurs centzines de metres!!!!
Totalement idiot !
Les deux techniques d’ attaque par agent chimique sont les bombes d’ aéronefs ou les obus (artillerie et mortiers) contenant une charge d’ agent chimique qui se répand lors de l’ explosion ou bien l’ épandage par des rampes supportées par un aéronef.
Une bombe touchant un dépôt de stockage d’ agents chimiques contenant des bombes ou obus de mortier ou canons d’ artillerie chargés d’ un agent chimique provoquera la fracture d’ un certain nombre d’ entre eux (sans qu’ ils n’ explosent car stockés sans leur détonateurs) qui laisseront échapper leur contenu mortel. Si l’ agent chimique était contenu dans des barils sous pression servant à l’ épandage par aéronef le résultat est le même.
Le vent, dans les deux cas, s’ il dirige l’ agent chimique sur une zone habitée provoquera la mort de tout ce qui vit dans la zone touchée par le gaz.
Si, de surcroît, les propriétaires des agents chimiques n’ ont aucun respect de la vie et ont stockés ces agents chimiques en ville, l’ hécatombe est imparable, même sans la complicité du vent.
Qui, dans cette zone touchée n’ accorde aucune importance à la vie humaine si ce ne sont les djihadistes de l’ état islamique pour lesquels leur combat au nom d’ allah l’ emporte sur toute autre considération ?
Complètement faux. Bombarder un dépôt d’arme chimique entraîne sa destruction et la dispersion d’agents chimiques. C’est déjà arrivé, ailleurs dans le Proche-Orient.
A priori le stockage était en sacs et en bacs, comme dans le dépôt (des mêmes rebelles du front al Nusra, donc Al Quaida) découvert en novembre dernier à Alep-est, en pleine ville aussi. Une frappe ou un « obus perdu » sur ce dépôt aurait fait des dégâts autrement plus importants.
Les roquettes sur l’église de Mahardeh ont fait des dégâts matériels, mais aussi 3 morts et 5 blessés.
Y a-t-il eu explosion ? Une ou plusieurs ? A quelle distance ont-elles été entendues ? Combien d’ édifices en dur détruits ? Dans quel rayon ?
Seule l’ enquête internationale pourra peut-être répondre à ces questions en recueillant les témoignages des survivants.
Les vecteurs d’ armes chimiques, bombes ou obus, n’ ont pas d’ effets destructeurs contrairement aux bombes ou obus à effet brisant. Elles ne produisent qu’ une légère explosion à l’ impact.
Sur le plan sonore, on observe une différence qui équivaudrait à un pet de Cambadélis opposé à un pet de Phillipot si vous voyez ce que je veux dire.
Cela n’ a pas encore été fait. Personne ne détient la réponse. Uniquement des présomptions de culpabilité agitées par les deux camps.
Et l’ hypothèse d’ une action menée sous « false flag » ? A-t-on la certitude de la présence d’ un aéronef sur la scène du crime ? Sa nationalité a-t-elle été identifiée ? Syrien ? Turc ? Israélien ?
Les raisons qui ont poussé Trump, arrivé dans la banlieue d’ un « impeachment », à agir dans l’ immédiateté sont nombreuses:
1. Punir une grave violation du droit international ?
2. Contraindre Bachar al-Assad et ses alliés à revoir à la baisse leurs exigences pendant les négociations sur l’avenir du pays.
3. Reprendre à Vladimir Poutine le leadership militaire en Syrie
4. Montrer à Kim Jung-un, le dictateur de Pyongyang, que les récentes
menaces américaines de frappes contre des sites nucléaires nord-coréens doivent être prises très au sérieux
5. Faire savoir à son hôte chinois, le président Xi Jinping, qui est
actuellement en Floride, que l’Amérique est désormais prête à régler seule le problème nord-coréen
6. Montrer à Vladimir Poutine – auquel le secrétaire d’Etat Rex
Tillerson rendra une première visite la semaine prochaine – que, quelles que soient les interventions russes en faveur de Donald Trump pendant la campagne électorale et les éventuelles complicités dont le Kremlin aurait bénéficié dans son équipe, le nouveau président américain n’hésitera pas à s’opposer au président russe, y compris militairement.
7. Ce faisant, le chef de la Maison-Blanche rassure une fois pour toutes les alliés de l’Amérique
8. Il montre à son peuple que, malgré le fiasco de l’Obamacare qu’il n’est pas parvenu à abroger malgré ses multiples promesses pendant la campagne, il n’est pas un président faible.
(récapitulatif offert par « Président-Trump »)