05/04/2017 – 07H30 Paris (Breizh-info.com) – Certains parlementaires socialistes regardent avec amertume le départ ô combien médiatisé du ministre de la Défense. «A aucun moment Jean-Yves Le Drian n’est monté au créneau pour défendre François Hollande quend celui-ci était dans la difficulté et pouvait encore se représenter, persiffle l’un d’eux.
Il oublie que François Hollande lui a tout donné.» En l’occurrence un poste régalien, un budget sanctuarisé, la possibilité de cumuler la présidence de la région Bretagne avec ses fonctions de ministre, en dépit de la règle que le président avait fixée. D’autres soulignent une attitude qu’ils jugent « sale ». N’a-t-il pas manœuvré à l’automne 2013 contre Jean-marc Ayrault pour obtenir son remplacement à Matignon et pousser Manuel Valls ? N’a-t-il pas à l’automne 2016, indiqué qu’en cas de renoncement de Hollande, Valls s’imposait comme candidat ? » (Le Figaro, 29/03/2017).
Vieux copain de Hollande, Jean-Yves Le Drian a toujours soutenu celui qui allait devenir président de la république le 6 mai 2012. Au début 2016, Le Drian défendait la candidature de Hollande : « Le président de la République exerce sa fonction dans un contexte extrêmement difficile, à la fois en termes budgétaires, en termes de relance nécessaire de l’économie et en termes sécuritaires. Il est, du même coup, le candidat naturel de la gauche. » (BFM TV, 14/01/2016). A la mi-2016, il défendait encore le leadership de Hollande : « Il y a une chaîne de commandement dans ce pays, il y a un président de la République, il y a un Premier ministre. Il n’y a pas de « ménage à trois.» (RTL, 13/07/2016).
Mais tout change après la sortie du fameux livre Un Président ne devrait pas dire ça. « Le Drian lâche son ami de trente ans, considérant que « Hollande n’est plus en état de se représenter ». Il l’a dit à quelques uns de ses collègues ministres, en regrettant que le Président ait pu transmettre des documents relevant du «secret-défense »aux deux journalistes du « Monde ». Il n’a pas d’avantage apprécié que le chef de l’État ait avoué qu’il avait ordonné à la DGSE aux moins quatre homicides ciblés de terroristes. Une pratique illégale, selon les accords internationaux signés par la France. » (Le Canard enchaîné, 02/11/16).
Du coup, dans l’entourage du ministre de la Défense, la parole se libère et on juge sévèrement le président. « Honnêtement, Hollande ests médiocre. On cherche toujours une pensée, une ligne directrice », assène l’un de ses proches, assurant que « Jean-Yves » partage ce constat (Hubert Coudurier, Jean-Yves Le Drian, le glaive du président, Plon) Le désamour entre les deux hommes est total.
Bernard Morvan
Crédit photo : Frennes/Wikimedia (cc)
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