01/04/2017 – 08H00 Vannes (Breizh-info.com) – «C’est un petit con. Je vais le cogner. J’irai aux régionales pour ça. ». La remarque, acerbe, est de Jean-Yves Le Drian parlant de David Robo, le maire de Vannes (UMP –LR). C’est Hubert Coudurier, directeur du Télégramme, qui la rapporte dans le livre qu’il consacre au ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, le glaive du président (Plon).
Hubert Coudurier est plus à l’aise à évoquer l’Afrique que la Bretagne. Tombouctou le passionne, Brest l’ennuie. C’est le tropisme des journalistes parisiens qui préfèrent s’intéresser aux questions internationales plutôt que de creuser les dossiers régionaux. Ce travers est particulièrement regrettable chez Coudurier puisqu’il est officiellement « directeur de la rédaction » du Télégramme – en réalité plutôt grand reporter, mais la carte de visite ça compte ! Et comme Jean-Yves Le Drian semble n’avoir rien à lui refuser, il aurait pu, par exemple, nous raconter plus en détail dans son ouvrage précité le fameux lundi où, depuis Singapour, le ministre de la Défense avait empêché la fusion de la Bretagne (4) avec les Pays de la Loire que son « ami » Hollande mijotait dans le cadre de la « loi relative à la délimitation des régions » ( loi du 16 janvier 2015). «Jean-Yves bloque», indique Hollande à Manuel Valls et à Marylise Lebranchu qui se trouvent dans son bureau lors de la conversation téléphonique entre Le Drian et le Président (page 101).
Bien entendu, quelques anecdotes comptées par Coudurier méritent une seconde vie. L’une d’elle particulièrement. « Dans l’avion qui reliait N’Djamena à Niamey, Le Drian au dessus de la mêlée mais qui prépare sans le dire la campagne des régionales, multiplie les déplacements en Bretagne sous couvert d’activités de défense et s’emporte contre le maire de Vannes, David Robo, un centriste qui a refusé son invitation «consensuelle» à dîner à l’Hôtel de Brienne. « C’est un petit con. Je vais le cogner. J’irai aux régionales pour ça. » Sous ses airs bienveillants, le ministre n’aime guère qu’on lui résiste. » (page 142).
Résultat des courses à Vannes. Si, au premier tour des élections régionales, Marc Le Fur (LR-UDI) parvient à devancer légèrement Jean-Yves Le Drian (5920/5730), au second Le Drian lui règle son compte avec 8788 voix (46,19%) contre 7458 voix (39,20%), tandis que le FN engrange 2778 suffrages (14,60%).
Le Drian a «cogné» Robo qui est non seulement maire de Vannes mais encore candidat sur la liste de droite. Robo a été battu dans sa ville mais, grâce à la proportionnelle, il sera tout de même élu. La forte personnalité de Le Drian et sa popularité ont suffi pour venir à bout de Robo, sans avoir besoin de faire campagne.
Pour mémoire, David Robo est maire d’une ville à l’activité florissante : la drogue. Dans le quartier Kercado, de nombreux «éléments» ont créé leur petite entreprise qui ne craint pas la crise…
Bernard Morvan
Crédit Photo : DR
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Une réponse à “Quand Le Drian traitait David Robo, le maire de Vannes, de « petit c…»”
La violence est la seule culture des incapables !