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Prizioù 2017 : ultra gauche, musique du monde ….et langue bretonne

29/03/2017 – 08h30 Lannion (Breizh-Info.com) – Pour sa 20ème édition, la cérémonie des Prizioù se tenait cette année à Lannion, dans la salle du Carré Magique, le vendredi 24 mars dernier. En résumé, les Prizioù sont une cérémonie annuelle qui, dans différentes catégories, récompense aussi bien des associations que des entreprises mais également des artistes ou tout simplement des personnes ayant oeuvré pour la langue bretonne au cours de l’année passée.

Un prix d’honneur bien mérité

Une récompense inhabituelle a été attribuée à de jeunes lycéens de Carhaix. Ces derniers ont en effet reçu un prix d’honneur pour le combat qu’ils mènent afin de pouvoir, enfin, passer les épreuves du baccalauréat en breton. Une demande à laquelle l’Éducation nationale française, plutôt tournée vers la francophonie et l’enseignement d’autres langues plus en vogue, a opposé une fin de non-recevoir.

Maigre source d’espoir pour les jeunes brittophones, trente et un ans après le premier concours du Capes option breton, c’est désormais l’agrégation en breton qui voit le jour puisqu’elle a été annoncée par un communiqué du ministère de l’Éducation nationale jeudi 23 mars. Les étudiants bretons ne seront d’ailleurs pas les seuls à pouvoir accéder au diplôme phare de l’enseignement puisque les corses, les basques ou encore les catalans auront eux aussi la possibilité de préparer le concours dans leur langue maternelle.

Yann Tiersen, comme un air de réenracinement

N’étant pas seulement un auteur-compositeur mondialement connu en 2001 en réalisant la bande originale du film Le Fabuleux Destin D’Amélie Poulain, Yann Tiersen est aussi un breton. Et un breton qui s’intéresse au breton puisqu’il a décidé de l’apprendre avec sa compagne Émilie Quinquis via une formation intensive de six mois dispensée par Stumdi, organisme de formation en langue bretonne.

Le couple parti s’installer sur l’île d’Ouessant a donc reçu le prix de « Brittophone de l’année ». Une île où Yann Tiersen a par ailleurs réalisé un album intitulé Eusa, du nom breton d’Ouessant. Un album où Émilie Quinquis récite même, sur un des morceaux au piano, un texte d’Anjela Duval, la poétesse/paysanne du Trégor, auteur du célèbre Karantez Vro.

Même les Inrocks, habituellement peu sensibles à l’appel des patries charnelles, ont salué la sortie d’Eusa et le retour aux sources de Tiersen .

Le Kêr, quand l’entreprise s’empare du breton

Dans la catégorie « Entreprise », c’est le parc ludo-éducatif Le Kêr, représenté par Hervé Paquet, son énergique dirigeant, qui remporte le premier prix. Un parc ayant pour thème l’histoire de la Bretagne et basé à Vannes. Plusieurs brittophones y sont employés et l’intégralité des contenus (panneaux, films) ainsi que les visites guidées sont en langue bretonne.

Plus généralement, nous assistons à une incursion progressive du breton dans le monde de l’entreprise malgré les nombreux obstacles se dressant, comme le recrutement de brittophones notamment.

Turbo Sans Visa, drôle d’interlude musical

Chose étonnante, la prestation du groupe Turbo Sans Visa, au milieu puis à la toute fin de la cérémonie des Prizioù 2017. Un groupe mené par la chanteuse Yuna Le Braz, fille du musicien Dan Ar Braz, et qui se caractérise par un mélange de musique des Balkans, d’électro, de musique bretonne, du Maghreb, d’Afrique noire ou encore d’Inde.

Au-delà du style qui laissa songeur une partie du public quant à son rapport au thème central de la cérémonie, à savoir la promotion et la défense de la langue bretonne, c’est le ton clairement militant affiché sur le site du groupe Turbo Sans Visa qui pose question :

« En ces heures sombres où d’aucuns voudraient que les frontières se referment, Turbo Sans Visa lutte pour la libre circulation, l’ouverture d’esprit sur le monde, sur ses hommes, ses femmes, ses cultures et prône le rassemblement humain… Aussi archaïque que surréaliste, aussi moderne que futuriste. Avec Turbo, toutes les frontières sont explosées ».

Inattention dans le casting ou parti pris des organisateurs ?

https://www.youtube.com/watch?v=ahInlKzA67M

Gaël Roblin dans le jury

Alors que la cérémonie est co-organisée par l’Office Public de la Langue Bretonne et France 3 Bretagne, la composition du jury retient l’attention. En effet, parmi les sept membres qui le composent, deux sont des membres connus du parti d’extrême-gauche Breizhistance.

Ainsi, Brendan Guillouzic-Gouret mais surtout Gaël Roblin, toujours membre à l’heure actuelle du bureau politique de ce groupuscule principalement basé à Rennes et dans le Trégor, sont deux personnalités qui peuvent conduire à s’interroger quant aux critères de sélection pour faire partie du jury en question.

Bien qu’il se présente pour l’occasion comme un animateur au centre culturel breton de Guingamp, Gaël Roblin n’en reste pas moins l’un des principaux acteurs des milieux de l’ultra gauche en Bretagne.

Des choix de jury qui risquent d’être dommageables en termes d’image pour l’Office Public de la Langue Bretonne.

Les détracteurs du breton qui rappellent régulièrement la mainmise de la gauche sur les milieux bretonnants ont encore de beaux jours devant eux.

Crédit Photos : DR
[cc] Breizh-info.com, 2017 Dépêches libres de copie et diffusion sous réserve de mention de la source d’origine

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5 réponses à “Prizioù 2017 : ultra gauche, musique du monde ….et langue bretonne”

  1. Frédo' dit :

    Ces prizioù sont une farce. Seuls des livres édités par Al Liamm ont été nominés. Car il ne faut pas sortir du sérail socialo-compatible du pseudo-emsav actuel.

    La gauche se coopte pour se genre de cérémonies où il y a toujours un buffet et des petits sous à gratter. Preuve en est la présence des deux de Breizhistance, dont le breton laisse à désirer, soit dit en passant. Tout ça sur le denier public. Il est étonnant que personne ne dénonce le scandale.

    Ces prizioù ne sont absolument pas objectifs et sont un parangon de l’entre-soi où l’on crache à la gueule des bretonnants, tout en leur soutirant leur argent par le biais de la taxe sur l’audiovisuel. À gerber.

  2. David Torondel dit :

    Une fois n’est pas coutume, je vous remercie pour cet article… qui m’a permit de découvrir la musique de « Turbo sans visa », que je trouve très bien !

    Et je ne vois pas en quoi ce serait une « fausse note ». Les Priziou ont pour vocation, je cite, de « récompenser l’innovation en langue bretonne ».

    La culture bretonne est riche, prégnante et vivace. Se mobiliser pour la faire perdurer est primordial. Mais je fais partie de ceux qui ne pensent pas que c’est en l’enfermant qu’on la défend le mieux. Cette culture bretonne est tellement forte qu’elle peut se permettre de s’ouvrir à d’autres cultures, sans en souffrir, mais au contraire en s’en enrichissant.

    • Ludo22 dit :

      C’ est ça, ouvrons nous à d’ autres « cultures », un « enrichissement ».
      J’ ai déjà un million de fois au moins entendu de telles paroles lénifiantes dans le pays d’ à côté, ne se limitant pas à l’ art en général et à la musique en particulier.
      Voir l’ abâtardissement et la dégénérescence qu’ il a atteint ne me rassure pas sur notre avenir soutenu par de telles bisounourseries.

    • Hilarion dit :

      Ce n’est pas en « l’enfermant qu’on la défend le mieux ». On sait bien que « l’enfermement » est entré comme terme négatif dans la sémantique des gaucho/mondialistes. Si vous ne voulez pas vous délayer dans le vaste foutoir mondialiste vous êtes un tenant de « l’enfermement » du « repli sur soi » en bref vous n’appartenez pas au monde de la bien pensance, de « l’ouverture à l’autre » et autres prêchi prêcha gaucho/mondialiste. Allez donc voir en Egypte ce qu’il reste de la culture des pharaons qui a été recouverte en presque totalité par l’Islam. et de tous les autres pays du Moyen Orient qui se sont ouverts de gré ou de force à « l’autre ». La culture bretonne est judéo/chrétienne, elle doit être conservée avec son identité. Ceci ne disqualifie pas d’autres cultures qui pourront toujours se manifester dans leur cadre culturel propre, je suis très sensible au folklore bulgare par exemple et je souhaite qu’il conserve sa spécificité et non se dissolve dans un grand tout mondialiste. Qui parlerait d’enrichissement d’une symphonie de Mozart par son mixage avec des onomatopées rappeuses ?

      .

  3. Alain dit :

    C’est tout à fait exact que la « gauche » et l’ « ultra-gauche » détiennent le monopole sur la culture et de la langue en Bretagne…

    Mais la faute à qui???

    Si la plus part des Bretons dit de « gauche » sont à la remorque des partis politiques jacobins (internationalisme oblige) ils défendent néanmoins (à leur manière) la langue et l’identité bretonne.

    Alors que les Bretons dit de « droite », au mieux sont des opposants passifs à l’identité bretonne (des invisibles) au pire se prennent carrément pour des Français (plus cool ou plus viril?) comme on le constate avec l’engouement pour le Front National français (seul parti de « droite » qui émerge actuellement de la « gauche attitude » bretonne depuis ces 40 dernières années).

    Voir nos « paysans » (gens du pays) avec leur grotesque vache à 3 couleurs…! Vachement du pays, le paysan!

    Alors c’est logique : tant que les Bretons de « droite » se prendrons pour des « Français » (les seuls conservateurs / nationalistes au monde à s’opposer à leur propre pays), les Bretons de « gauche » auront une autoroute (une voie expresse) devant eux!

    Franchement, malgré leurs prises de position, difficile de ne pas remercier nos « gôchistes » pour le travail qu’ils font! Même si c’est un « faute de mieux »!

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