27/03/2017 – 17H00 Nantes (Breizh-info.com) ‑ L’Association des paralysés de France (APF) vient de lancer une marche « revendicative et médiatique », la Marche citoyenne des oubliés. À vocation nationale, elle est partie de Nantes vendredi et doit arriver à Paris le 11 avril. La manifestation est symbolique (elle réunit quatre personnes handicapées accompagnées d’un minibus), mais l’APF compte ainsi faire valoir ses revendications à l’occasion de la campagne présidentielle. Un manifeste publié sur Change.org invite les citoyens à soutenir la Marche.
Les personnes en situation de handicap ont des raisons de s’inquiéter. Dès le mois de juin 2016, l’APF a tenté de réunir autour d’elle d’autres catégories de demandeurs de solidarité en vue de peser sur l’élection présidentielle. Elle a établi à cet effet la plate-forme #2017 Agir ensemble. Elle y constatait que « un nombre croissant de personnes vivant en France aujourd’hui » ont du mal à joindre les deux bouts et leur proposait : « Faisons cause commune ».
Cet appel à l’unité reflètait la situation de plus en plus inquiétante de groupes comme l’APF. Les handicapés ne bénéficient pour la plupart que d’allocations modestes. Mais l’amélioration de leur condition se heurte à la multiplication des revendications émanant d’autres « personnes vivant en France », plus mobiles, plus bruyantes et plus médiatiques. « Dans notre société, se diffuse l’idée que les droits des uns se gagnent aux dépens de ceux des autres », déplorait l’APF. Pour les Français en situation de handicap, la menace est claire : dans une situation de saturation des budgets sociaux, ce que les « uns » gagnent est acquis aux dépens des groupes les moins puissants. En tentant une démarche de « cause commune », l’APF recherchait en quelque sorte la protection des plus forts – mais son appel est largement resté lettre morte.
De Nantes à Paris, la Marche citoyenne des oubliés tentera courageusement de ramener l’attention sur la situation d’une catégorie négligée. Elle sera aussi une occasion pour tous de réfléchir aux causes et aux conséquences de la situation.
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