23/03/2017 – 08H00 Rennes (Breizh-info.com) – Benoît Hamon ne doit pas voir la vie en rose en consultant les intentions de vote à l’élection présidentielle. Il ne sera pas qualifié pour le second tour, car il arrive régulièrement en quatrième ou cinquième place dans les sondages. Ainsi, après le débat télévisé du 20 mars, un sondage réalisé par Elabe pour BFMTV et l’Express, publié mardi 21 mars au soir, donne Jean-Luc Mélenchon à 13,5% contre 11,5% pour Benoit Hamon.
Fort habilement, Emmanuel Macron a réussi à s’installer dans le rôle du « vote utile », seul capable d’empêcher au second tour le duel Fillon/Le Pen. Ce qui désavantage Benoît Hamon puisque l’ancien banquier récupère un électorat centre-gauche qui, de plus, se trouve en désaccord avec sa ligne politique.
« Il y a donc urgence pour le candidat socialiste à récupérer d’abord le cœur de l’électorat… socialiste. L’institut Elabe a ainsi mesuré que de la mi-février à début mars – c’est-à-dire avant et après les non candidatures de Yannick Jadot et de François Bayroi – Macron avait progressé de sept points auprès des électeurs du premier tour de François Hollande en 2012, passant de 34% à 41%, doublant Hamon qui n’en séduit plus que 36%. « Benoît Hamon a perdu du terrain sur le centre gauche et les socialistes en soutien à la ligne gouvernementale, sans pour autant conquérir de terrain à la gauche du PS », souligne Yves-Marie Cann, directeur des études politiques d’Elabe et Chloé Morin, directrice de l’Observatoire de l’opinion de la Fondation Jean Jaurès pour qui « le choix stratégique de parler avant tout aux électeurs d’EELV et à ceux de Mélenchon, au risque de la rupture avec le centre gauche, s’avère doublement perdant. » (Le Figaro, 14 mars 2017).
Donc l’électeur de la gauche modérée ne suit pas « Ben » de Saint-Renan. C’est ce qu’a bien compris François André (PS), député de Rennes – Montfort-sur-Meu : « Je crois à la nécessité de rassembler efficacement l’ensemble des progressistes (…) C’est parce que je suis un socialiste du réel, un socialiste du possible, que je m’engage aux côtés d’Emmanuel Macron. C’est parce que je ne me résigne pas à une défaite annoncée que je soutiens son projet humaniste et progressiste dont la France et l’Europe ont aujourd’hui besoin. » (Ouest-France Ille-et-Vilaine, 10 mars 2017).
Bernard Morvan
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