23/03/2016 – 10H00 Lucknow (Breizh-info.com) – Le Bharatiya Janata Party (BJP) le parti du peuple indien, a remporté très largement en ce mois de mars les dernières élections dans l’Etat le plus peuplé du pays, l’Uttar Pradesh. Et ce parti n’entend pas céder le moindre pouce de terrain face à l’Islam qui occupe une place de plus en plus importante dans certaines régions d’Asie, ce qui suscite une défiance croissante.
Si l’Occident a largement été touchée par les attaques terroristes depuis le 11 septembre 2001 et que l’Orient connaît de nombreuses guerres impliquant des organisations islamistes, l’Extrême Orient et l’Inde ne sont pas en reste !
L’Etat Islamique a récemment menacé la Chine de soulever les minorités Ouïghours contre Pékin et d’importer son combat dans l’Empire du Milieu mais d’autres Etats comme l’Inde font aussi l’objet de menaces. Les hindous sont nombreux à penser que l’Islam prend trop de place en Inde (en 2001, un recensement donnait 138 millions de musulmans, soit 13,4% de la population, un chiffre qui pourrait avoir largement augmenté depuis).
En 2003, 2006, 2007 et 2008 des attentats islamistes ont par ailleurs fait plusieurs centaines de morts et alimentés le ressentiment à l’égard de l’islam. Un sentiment renforcé par la rivalité avec le voisin islamique pakistanais.
C’est dans ce contexte que le Bharatiya Janata Party a remporté les élections dans l’Uttar Pradesh, région située au Nord du pays. Un véritable raz de marée avec pas moins de 325 sièges sur les 403 que comporte l’Assemblée.
Pour gouverner l’Etat de plus de 220 millions d’habitants, c’est un prêtre ascète qui a été désigné ministre en chef : Yogi Adityanath . Cet ami des animaux est connu pour ses positions traditionnelles et a fait l’objet d’enquêtes judiciaires pour “incitation à la haine” mais aussi d’incarcération pour « incitation à la violence ».
Ce prêtre de 44 ans, très virulent contre l’Islam, mais aussi contre les catholiques tentant de convertir des hindous, préconise d’installer des statues du dieu à la tête d’éléphant Ganesh dans toutes les mosquées…
Mais loin de se résumer à cette mesure caricaturale, l’avènement de cet ancien dissident du parti nationaliste, adepte du principe d’indianité, est l’occasion de lancer des grandes réformes dans l’Etat le plus pauvre du pays : poursuivre la démonétisation pour lutter contre l’argent noir, réforme contre l’évasion fiscale, cession de groupes publics, réforme du droit du travail, mise ne place d’une TVA unique et l’apurement des dettes dans le secteur bancaire.
Comme député au Parlement de Delhi, il a initié plusieurs projets de loi. Notamment celui d’interdire l’abattage des vaches, considérées comme sacrées par les hindous. Un projet qu’il entend d’ores et déjà réaliser dans «son» Etat en fermant les abattoirs, généralement tenue par les musulmans.
C’est donc le choix du développement qui a été fait par les nationalistes hindous en nommant ce prêtre.
«Une nouvelle Inde est en train d’émerger», s’est félicité Narendra Modi, premier ministre Indien, sur Twitter, à l’issue de l’élection.
En assurant une politique intransigeante face à l’islam, Yogi Adityanath qui profite de son statut de “sadhu”, c’est-à-dire d’ascète, entend bien affirmer l’identité hindoue dans l’Uttar Pradesh où vivent quelques 30 millions de musulmans très majoritairement sunnites…
Cette percée d’une personnalité anti-islam s’intègre très largement dans une tendance plus générale en Asie de réaction face à la montée de l’islam et les revendications des communautés mahométanes.
Le rejet des minorités musulmanes Rohingas en Birmanie et la répression contre les Ouïghours en Chine en sont d’autres expressions…
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