22/03/2017 – 08h00 Bruxelles (Breizh-Info.com) – Walter Benjamin se trouvait à l’aéroport de Bruxelles lors des attentats islamistes du 22 mars 2016 qui ont fait 32 morts et des centaines de blessés. Grièvement blessé suite à l’explosion (il a été amputé d’une jambe), ce dernier avait été convié, comme de nombreuses autres victimes aux commémorations de ce mercredi 22 mars, un an après les attentats.
Mais ce dernier a choisi d’embarquer pour le Maroc, plutôt que de participer à ces hommages, en expliquant, via sa page facebook, les raisons de son boycott. A la fois dans un texte publié le 14 mars, puis dans une vidéo diffusée le 20 mars et déjà visionnée plus de 245 000 fois.
Voici les deux récits (écrit et vidéo donc) ci-dessous :
« On est le 14 mars 2017, ma nuit s’est terminée à 5h00 aujourd’hui. J’ai des bouffées de chaleur, des angoisses qui remontent, la tête qui tourne. A chaque jour qui nous rapproche du 22 mars j’ai cette anxiété qui grandit. Les nuits recommencent à être difficile, Comme lorsque j’étais à l’hopital. Les médias n’arrêtent pas de me contacter ils veulent tous leur interview et pourtant je ne peux leur répondre de manière positive. Les télés préparent des éditions spéciales.
On revoit sans cesse les images des deux attentats du 22 mars je ne me sens pas bien à la vue de ces images. Et plus la date du 22 mars approche plus les démons refont surface. Ma vie a changé à tout jamais mais celle de centaines d’autres aussi. Bien que je me bats quotidiennement que je reste souriant une partie de moi pleure en silence. Un silence que je cache que je garde pour moi. On est des centaines à pleurer en silence.
Les télés veulent faire sensation avec de l’audimat en rendant soit disant hommage aux victimes. TOUT LE MONDE S’EN FOUT DES VICTIMES EN BELGIQUE. Dès le lendemain des attentats on nous a oublié. L’Etat Belge est absent. Comme le père qui abandonne son enfant. Personne ne se soucie de nous. Malgré la douleur, le mal subi, on doit aussi se battre pour nos droits.
Quels droits ? On n’a aucun droit, juste le droit de se taire. Un an après je ne sais plus qui je suis ? Sur ma carte d’identité il est écrit Belge. La Belgique pourtant m’a abandonné comme elle a abandonné tous les autres. Qui suis je ? Je n’en sais plus rien, certainement plus un citoyen engagé. J’ai envie de partir, loin, très loin. J’ai le sentiment de ne plus appartenir à ce pays que pourtant j’aime profondément. Dans quelques jours auront lieu des commémorations. Je n’ai pas envie d’y participer. Je n’irai pas. J’aurais l’impression de participer à un show pour que ceux qui nous gouvernent qu’ils puissent soulager leur conscience.
En ont t’ils une conscience non ils en ont pas. Pendant que eux se gavent au gré des scandales financiers dont ils se fichent nous les victimes devons courir derrière des miettes pour nous nourrir comme des pigeons qui cherchent leur nourriture. Des pigeons justement parlons en nous sommes des pigeons nous le peuple Belge, Des pigeons car incapable de descendre dans la rue nous faire entendre. Ne dit on pas trop bons trop cons, C’est ce que nous sommes dans ce pays. Mais c’est vrai, je n’ai plus le sentiment d’appartenir à ce pays et pourtant je l’aime tant. C’est elle qui m’as mis au monde, m’a nourri, éduqué et pourtant elle m’a abandonné ma Belgique d’antan comme on abandonne son enfant. Je me sens comme orphelin. Un an après rien a changé après les attentats du 22 mars sauf une chose. Je n’ai plus envie d’être Belge j’ai honte, honte d’appartenir à cette nation, cette nation en totale perdition. »
Crédit Photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2017 Dépêches libres de copie et diffusion sous réserve de mention de la source d’origine
2 réponses à “Attentats de Bruxelles. Un blessé s’en prend au gouvernement belge”
« Je n’irai pas (aux commémorations). J’aurais l’impression de participer à un show pour
que ceux qui nous gouvernent puissent soulager leur conscience ».
Il a tout compris Walter Benjamin. Comme la comédie dégueulasse qui a vu se pavaner devant les caméras complices tous les responsables anciens et présents de la tuerie de Charlie Hebdo, alors que l’ honneur leur commandait la démission groupée. Tous ces « Je suis Charlie » aux mains pleines du sang des innocents étaient et sont toujours à vomir.
Et le peuple, sauf quelques uns, a marché comme un seul homme ou plutôt comme un troupeau de moutons conduit vers l’ abattoir.
Très curieux de prendre des vacances au Maroc, l’un des 57 pays de l’OCI (états d’islam) alors que ce monsieur a été victime de l’islam. Incohérent ou syndrome de Stockholm ?