Début juillet 2017, avec la mise en service de la nouvelle ligne grande vitesse (LGV), Rennes ne sera plus qu’à 1h25 de Paris. Une catastrophe pour la Bretagne, quoi qu’en disent les élus et décideurs politiques qui ont oeuvré pour ce rapprochement entre la capitale bretonne et la capitale de la France.
Tout d’abord, une catastrophe pour les Bretons eux mêmes : alors que le réseau ferroviaire de Bretagne a été totalement délaissé, que des lignes ferment « faute de rentabilité », c’est donc ceux qui partent travailler à Paris et à ceux qui viennent en Bretagne pour le tourisme que nos élus ont décidé de satisfaire.
Ainsi, il sera plus rapide et plus aisé de se rendre de Brest à Paris (3h30 de TGV) que de se rendre de Brest à Nantes…cherchez l’erreur ! Pour se rendre de l’autre côté de la Bretagne, il y ‘a un changement obligatoire (à Quimper ou à Rennes), et cela prendre 4h30 en moyenne…
Alors que 158 km seulement séparent Carhaix, en Centre-Bretagne, et Rennes, un trajet en train (ou cumulé avec l’autocar) mettra entre 2h30 et 4h en fonction des moments de la journée. A comparer à la distance (350 km) séparent Rennes de Paris-Montparnasse, pour 1h25 de trajet.
Lorsque vous voulez faire Lorient – Saint-Malo, 183 km, il vous faudra faire 3h minimum de transports en commun (avec au moins un changement). Les Parisiens auront plus de chance, à 2h15 de la cité Corsaire malgré 413 km les séparant.
Trois exemples parfaitement révélateurs du maillage ferroviaire désastreux en Bretagne. Clairement, les élus locaux ont sacrifié les Bretons sur l’autel du rapprochement avec Paris.
Un rapprochement qui aura une autre conséquence, que l’on a déjà pu constater au fur et à mesure que la Bretagne s’est « rapprochée » de Paris ; notre région en absorbe également tous les maux. La folie des grandeurs d’abord ; Rennes, Brest et Nantes qui ont pour ambition de devenir de grandes métropoles au détriment des moyennes communes qui faisaient la richesse du tissu économique breton.
Mais avec ce rapprochement, on a aussi le souvenir d’avoir vu, à Rennes notamment, des dealers venir en train écouler leur marchandise à Rennes (et même à Saint-Malo) , en retournant le soir à la capitale. Tout comme les services de police savent pertinemment que les réseaux d’immigration ciblent les communes qui se « rapprochent » de Paris pour y envoyer de nouvelles populations. Les Côtes d’Armor, le Finistère et l’Ille et Vilaine étant particulièrement attractifs et contenant des associations rôdées dans le mécanisme d’accueil des immigrés, on imagine déjà les conséquences …
Enfin, outre ces deux aspects déjà particulièrement révoltants, Rennes à 1h25 de Paris, cela signifie tout simplement que la capitale bretonne deviendra la banlieue de Paris. On peut très aisément imaginer l’arrivée de citoyens tantôt au pouvoir d’achat plus élevé que les Bretons (salaires à Paris obligent) et qui se rendront tous les jours travailler à Paris, tantôt l’arrivée de familles dans le désœuvrement mais bénéficiant de plans de logements sociaux au détriment de familles bretonnes.
Là encore, la population de Rennes, et surtout de ses alentours (qui sont déjà en partie des cités dortoirs à cause de la politique de métropolisation menée depuis des lustres) en pâtira. Les prix de l’immobilier vont grimper, rendant impossible l’accès à la propriété décente pour les locaux qui refusent d’aller travailler à Paris. Ils n’auront plus d’autre choix que de partir plus dans les terres ou bien de demander des logements sociaux où ils seront en concurrence avec d’autres populations venues d’ailleurs et relocalisées en Bretagne.
Mensonge ? Il suffit de voir le nombre de jeunes Bretons déjà obligés de quitter les côtes, bien qu’en étant natifs, pour se loger dans les terres ou dans des logements sociaux, pour se rendre compte qu’il ne s’agit nullement d’un mensonge, mais bien d’une réalité déjà vécue par des milliers d’entre eux.
Avec Rennes, à 1h25 de Paris, cela ne va aller qu’en s’aggravant, avec la bénédiction de tous ces vieux élus locaux qui n’ont pensé qu’à eux, et absolument pas à la jeunesse bretonne !
Il faudra s’en souvenir.
Julien Dir.
Crédit photo : DR
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5 réponses à “LGV. Les élus Bretons vont transformer la Bretagne en banlieue de Paris ! [Tribune libre]”
Si les élus bretons avaient été FN, il en aurait été tout autrement… Euh, en fait non.
Evel just. Indépendance, et vite !
Que du bonheur, enfin nous les Bretons nous allons pouvoir devenir des Français…!
Fini le passé, les trucs celtes, les trucs d’indépendance, la vieille nation qui étendait son influence partout en Europe!
Et pendant qu’on devient fréquentables, les Néo-zélandais, ces pauvres ploucs qui n’ont pas de TGV pour les désenclaver, en sont réduit à attirer les millionnaires Bretons et Français!!!
Une pensée pour les Corses… qui vont finir comme les Kiwi!
Maintenant, place à l’avenir!
Les Français nouvelle vague arrivent!
(J’ai tout bon, non?)
PS : La Capitale de la Bretagne, c’est Nantes… mais les fiers Nantais étant devenus « fréquentables », il est vrai qu’on se trompe parfois avec Rennes! (enfin d’ici peu, notre unique capitale sera Paris… le PSG, le Qatar, en un mot la Civilisation!)
Ont peu voir aussi l opportunité pour le Million de Bretons vivant en Idf de pouvoir revenir vivre en Bretagne… Mais il est vrai que la Population de Rennes et Nantes a Changé et pas quand bien… Le Réseau Ferroviaire interne en Bretagne devra suivre Tôt ou Tard… Priorité aux Bretons De Paris de pouvoir revenir au Pays.
Nos élus sont prêts à tout bazarder dès qu’ils entendent le mot « modernité » ! Le gouvernement français et la SNCF n’ont eu aucune peine à les convaincre que les LGV étaient un investissement prioritaire. Mais de quelle modernité s’agit-il ? On a fait du TGV une sorte d’avion terrestre. Ce n’est pas ce que souhaite le public, qui préférerait des fréquences élevées sur un réseau dense à des prix modiques. Jadis, les jours de grands départs en vacances, la SNCF rallongeait ses trains avec de vieux wagons : elle s’adaptait au marché. A présent, si vous voulez voyager le même jour que tout le monde, il faut vous y prendre à l’avance et payer cher. Le TGV est tout le contraire d’une adaptation au marché, c’est un fait du prince.
Stratégie de rechange : bon, d’accord, le véritable objectif n’est pas de satisfaire le peuple mais de convaincre les acheteurs étrangers. Notre Etat-stratège a voulu développer une filière ferroviaire d’élite qui vendrait ses TGV dans le monde entier. Résultat : le TGV ne se vend pas et la filière est en grande difficulté.
Du minitel à la politique de la ville en passant par le TGV, l’Etat-stratège est une aberration, c’est le peuple (= le marché) qui a raison.