13/03/2017 – 08H00 Rennes (Breizh-info.com) – « Dette, fiscalité, chômage : le scandale français » : voici le titre du dernier ouvrages rédigés par Fréderic Duval, délégué général du MEDEF en Bretagne. A quelques semaines de l’élection présidentielle et alors que les promesses de campagne vont bon train, cet ouvrage dresse un panorama désastreux de l’économie française et tente d’apporter des solutions ou des propositions.
L’auteur y décrit une France cumulant des déficits considérables, une dette publique abyssale et un chômage de masse deux fois plus élevé que celui des autres grands pays industrialisés. « Cette situation résulte de nos choix collectifs : hypertrophie de notre sphère publique, excès d impôts, de taxes et de cotisations sociales, qui nuisent à la compétitivité de notre économie et de nos entreprises. » explique l’éditeur, Mareuil éditions.
Nous l’avons interrogé à l’occasion de la sortie de son ouvrage qui dresse un rappel de l’évolution de la situation économique en France tout en renvoyant à leurs erreurs presque tous les politiques qui ont eu accès aux fonctions exécutives et en évaluant les performances économiques de pays voisins comme le Danemark ou l’Allemagne.
Frédéric Duval est également l’auteur de l’ouvrage Ecotaxe, les coulisses d’une victoire, et est expert dans les domaines des dépenses publiques, dettes publiques… Il donne des conférences dans toute la France à ce sujet.
Dette, fiscalité, chômage : le scandale français – Frédéric Duval – Mareuil éditions – 18,9 € (pour commander le livre, cliquez sur l’image ci-dessous) :
Breizh-info.com : Quels sont les principaux dangers qui pèsent aujourd’hui sur l’économie française, et donc sur les Français ?
En matière économique, les principaux dangers résident dans une dette publique multipliée par 70 en 40 ans quand notre production nationale a été multipliée par 11. Nous devons revenir à des comptes publics équilibrés afin de réduire notre endettement public. Une sortie de l’euro aggraverait très dangereusement cette situation et ferait courir un risque cataclysmique à l’économie française.
L’autre danger réside dans la perte de compétitivité des entreprises françaises soumises à des taux et des assiettes de prélèvements obligatoires (impôts, taxes et cotisations sociales) bien supérieurs à leurs concurrentes européennes.
Pour répondre à ces deux défis, baisse de l’endettement public et baisse de la pression fiscale sur les entreprises et les ménages, il est essentiel de réduire la dépense publique qui en France atteint 56 % de notre production nationale.
Breizh-info.com : Le MEDEF, que vous représentez en tant que délégué général Bretagne, n’a-t-il pas lui aussi une lourde responsabilité dans cette crise sans précédent ?
De quelle responsabilité parlez-vous ? Le MEDEF demande justement que soient mises en œuvre en France, les solutions qui ont réussi en Allemagne, au Danemark, en Suède, en Nouvelle Zélande, par des partis de gauche et de droite. Au contraire, le MEDEF en appelle à une approche raisonnée de l’économie avec des solutions qui ont montré leur efficacité avec des taux de chômage de la moitié du taux de chômage français.
Breizh-info.com : Le chômage est élevé en France. Toutefois, en Allemagne, les travailleurs acceptent pour certains de travailler en dessous du salaire minimum. N’est-ce pas une formidable régression ? Est-ce qu’il n y a pas d’intermédiaire à trouver entre nos deux systèmes ?
Le taux de chômage de l’Allemagne est de 4,1 % quand celui de la France est de 9,6 %. N’oubliez pas que l’Allemagne de l’ouest a du « digérer » une économie délabrée, après 44 années de communisme, de 17 millions d’habitants. La France n’a pas eu à le faire et pour autant sa situation économique et sociale est beaucoup plus dégradée. Ayant atteint le plein emploi, l’Allemagne vient d’instituer le salaire minimum.
C’est-à-dire qu’elle a attendu d’atteindre un niveau de performance économique suffisant avant de donner des avantages sociaux. La France fait plutôt l’inverse, elle donne des avantages sociaux que son économie n’est pas en capacité d’assumer, ce qui favorise le chômage, la pauvreté et l’exclusion.
A cet égard, les 35 H payées 39 H ont été un grand accélérateur de la dégradation de notre compétitivité.
Enfin, permettez-moi de préciser que ce que nous appelons notre fameux modèle social fait figure d’épouvantail dans les autres pays européens. En aucune façon, ils souhaiteraient que leur pays importe notre modèle.
Breizh-info.com : Vous évoquez une administration et une sphère publique hypertrophiées . Pourriez vous expliquer…
La sphère publique française est hypertrophiée. Elle capte 56 % de notre production nationale quand en Allemagne c’est 44 %. Ceci signifie que l’État français doit prélever 12 points de PIB, soit 250 milliards de plus d’impôts, de taxes, de cotisations sociales sur les entreprises et les ménages français que ne doit le faire l’État allemand. Cette différence n’est pas tenable quand on produit et vend dans la même monnaie. En 25 ans, alors que la population française a cru de 18 %, le nombre de salariés de 16 %, le nombre de fonctionnaires, pour lesquels nous devons avoir respect et considération, a crû de… 36 %.
De même, pour 100 habitants, la France compte 9 fonctionnaires contre 5,6 en Allemagne. Voilà qui pèse sur notre compétitivité.
Breizh-info.com : Quid de la mondialisation, de l’ouverture des frontières économiques, humaines ? Ces paramètres sont ils pas aussi la cause de cette crise majeure , dans le sens où ils ont tout bouleversé en France, en Europe, mais aussi dans le monde ?
La France a peur de l’avenir, des mutations technologiques et de la mondialisation. Ce qui n’est pas le cas des autres pays qui se sont réformés et dont les entreprises sont compétitives suite à une contraction de la sphère publique et des taux et assiettes de prélèvements obligatoires beaucoup plus favorables aux entreprises et à la production.
La France ne s’est pas réformée, de ce fait elle n’est plus compétitive. Il suffirait qu’elle se réforme pour redevenir économiquement et socialement performante et retrouver confiance en l’avenir.
Breizh-info.com : si vous étiez conseiller du prochain président de la République, quelles grandes mesures suggéreriez vous de prendre dès votre accession au pouvoir ?
Un conseiller ne prend pas de mesure mais je conseillerais de réduire le déficit public en faisant des économies de dépenses publiques. Je réduirais les prélèvements obligatoires (impôts, taxes et cotisations sociales) sur les entreprises et les ménages et je modifierais les assiettes de taxations pesant sur les entreprises.
Je modifierais la fiscalité du capital et des revenus du capital qui nuit gravement à l’investissement et à l’emploi. Bref, je conseillerais de mener une politique économique réaliste et pragmatique, favorable aux activités de production (agriculture, industrie, etc.) afin de permettre à ces entreprises de redevenir compétitives, ce qui leur permettrait de créer des emplois.
C’est exactement ce qu’ont fait les partis de droite et de gauche des pays qui ont divisé leur taux de chômage par deux.
Breizh-info.com : Comment se porte le MEDEF en Bretagne ?
Le MEDEF Bretagne se porte très bien avec comme président Joël Chéritel, réélu le 9 février dernier à l’unanimité. Il représente 20 000 entreprises.
Propos recueillis par Yann Vallerie
Crédit Photo : Kernews
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4 réponses à “Frédéric Duval : « Notre fameux modèle social fait figure d’épouvantail dans les autres pays européens » [Interview]”
Et il n’y a pas que çà……………..
« l’Allemagne de l’ouest a du « digérer » une économie délabrée, après 44 années de communisme, de 17 millions d’habitants »
Justement :
1/ Cette économie n’était pas si délabrée que ça. Il y avait de nombreuses usines, qui ont été privatisées, pour beaucoup fermées après avoir dégagé les salariés, vendus bâtiments et machines (+++ pour ceux qui les ont achetées une bouchée de pain), ou maintenues, après avoir dégagé 3/4 des salariés pour aligner leur rentabilité sur celle de la Chine
2/ l’Allemagne de l’Est a été la Chine de l’Allemagne de l’Ouest. Encore aujourd’hui il y a un écart salarial notable entre les deux Allemagnes. Cette différence a été la « soupape de compétitivité » par laquelle l’ex-RFA a réussi, comme la mafia et ses emplois gris/noirs (essentiellement des ateliers remplis de clandestins chinois dans les domaines du meuble et de la confection) l’ont été pour l’Italie.
La France, au milieu de tout ça, a continué à jouer franc jeu alors que ses partenaires trichaient impunément. On peut aussi parler du Benelux dont les importateurs importent n’importe quoi et ne respectent jamais les règles de quoi que ce soit, pour améliorer leurs marges…
Et le MEDEF continue à vouloir qu’on suive les règles décidées pour nous abattre alors que tous les pays autour de nous trichent comme des porcs.
A chacun d’en tirer ses conclusions.
Donc, le Bénelux, les Danois, les Britanniques, les Allemands, tous ces
gens avec qui la Bretagne indépendante faisait commerce et qui faisaient
de nous l’un des pays parmi les plus riches d’Europe, tous ces gens sont
des « méchants tricheurs »!!! (…des « porcs »..!)
Mais la France championne du
monde de la fiscalité (du vol du peuple), qui interdit à la Bretagne sa Démocratie, qui importe en Bretagne son modèle d’oligarchie corrompue, qui
découpe les territoires en fin du repas du souverain, qui délocalise les grands groupes, qui tuent les PME (le capitalisme familiale)….qui fait que 50%
des diplômés Bretons quittent le pays pour jouer la main d’œuvre
docile en banlieue parisienne qui tuent nos paysans en les endoctrinant
dans un modèle productiviste dirigé, cette France c’est la « gentille », vraiment « trop gentille », la seule à être « honnête »!
Pas à dire, nous les Bretons nous sommes devenus des « champions » d’une discipline unique au monde : la servitude heureuse!
Conclusion : Vive la France!
(7 milliards de c. sur la planète, 66 millions d’êtres supérieurs et au sommet le Breton francisé heureux!)
C’est bien ça?
Evel just!
Pour les clandestins il suffit de regarder les arrières cuisines des restaurants parisiens et les ateliers de confection du Sentier… sans parler du BTP , la France faisant venir ses quasi esclaves . Peut mieux faire en matière de « franc jeu » … et n’oublions pas non plus les aides et soutiens que l’état français maintient envers ses grandes entreprises, la collusion entre élites publiques et privées provenant des mêmes écoles ce qui serait impensable dans beaucoup de pays européens.
Cela étant dit le Medef est encore un de ces machins à la française. Plutôt écouter les gens de Lokarn …