11/03/2017 – 08H00 Nantes (Breizh-info.com) – La tempête politico-médiatique autour des emplois présumés ou non fictifs de la femme de François Fillon et de ses enfants va laisser des traces durables au sein de la droite, même si celle-ci s’est finalement résignée à soutenir le vainqueur de la primaire, faute d’un plan B acceptable. Qu’en est-t-il dans notre région ?
Nous avons interrogé au début de la semaine divers acteurs de la droite locale, entre soutiens affirmés de Fillon, ceux qui refusent d’en parler et ceux qui l’ont carrément lâché. Les positions sont souvent tranchées et témoignent – même au cœur de la citadelle du système Fillon – de profondes divisions et de meurtrissures.
Nantais d’origine, cet assistant parlementaire du député vendéen Yanick Moreau (divers droite), en a assez : « le sujet des élections présidentielles de la France, cinquième puissance économique mondiale, ça ne peut décemment être l’emploi fictif réel ou supposé des proches de Fillon. Y en a ras-le-bol ». Pour lui, les tensions autour de Fillon « créent une zone de turbulences qui affaiblit la droite au profit de Macron et de Marine le Pen. Il y a un projet solide qui sort de la primaire, la France a besoin de l’alternance politique après cinq ans de gestion désastreuse par la gauche, alors allons de l’avant ! ».
Un élu filloniste de Loire-Atlantique, qui tient à rester discret, est nettement plus tranché : « je soutiens tout à fait Fillon, il s’est révélé solide dans la tourmente, malgré une communication lamentable. Le jour où il y aura des décisions difficiles à prendre, que le pouvoir devra tenir face à la rue, c’est bien d’avoir un gars qui a le cul tanné aux commandes ». Il remarque autre chose : « cela fait un mois que tous lui tapent dessus, mais le socle électoral à 20% reste stable. Et ce sont des gens qui ont la certitude de voter pour lui, des gens qui répondent présent comme dimanche au Trocadéro. Fillon doit continuer à tenir, malgré le manque de courage des petits et gros notables de la politiques, qui étalent nos divisions sur la place publique et font le lit du FN. Il reste un mois et demi de campagne, on peut y arriver ».
Député UDI de Fougères, réélu en 2012 malgré la vague rose, Thierry Benoît reste prudent : « je laisse les élus commenter, y en a qui aiment beaucoup ça ; moi, je suis sur le terrain, on a du boulot par-dessus la tête dans nos territoires. On essaie de continuer à être utiles ».
Centriste aussi, mais plus marqué à droite, Gilles Bourdouleix est le député-maire de Cholet. Mis en cause pour des propos polémiques sur les Roms, assassiné par la presse locale avec laquelle il est en très mauvais termes, il a fini par gagner en Cour de cassation fin 2015. Il n’est pas tendre envers Fillon : « à l’époque, personne ne m’avait défendu, sauf Guaino. Et puis je ne me présentais pas aux présidentielles, mais aux municipales, où j’ai été réélu haut la main », à 55.49%. « Et puis il a quand même dit qu’il se retirerait s’il était mis en examen ; s’il ne respecte pas sa parole avant l’élection, qu’est-ce que ça va être quand il sera au pouvoir ? ».
Il trouve que « la droite et le centre vont dans le mur : je pensais que le recours pouvait être Juppé, c’est exclu. Résultat, tout tourne en rond depuis des semaines et on aura le choix entre Macron », dont la déclaration de revenus commence à faire discrètement polémique, pendant que les grands médias sont occupés à canarder Fillon, « et Marine le Pen. Si Macron passe, la droite aura une lourde responsabilité dans ce pays, surtout ceux qui soutiennent Fillon jusqu’au bout et contre les évidences ». Il se dit « écoeuré : on avait un boulevard pour une alternance politique après cinq ans catastrophique et tout va être planté à cause de l’entêtement de quelqu’un qui est grillé et qui ne veut pas le comprendre ».
Ce qui l’énerve surtout, c’est que « le sujet c’est la France, mais les notables de droite n’en ont rien à foutre. Ils vont laisser aller Fillon pour qu’il se plante, et après ils prétendent qu’il y aura une majorité législative de droite dirigée par Baroin ou un autre. Je l’ai déjà entendu en 1981, lorsque Chirac a fait battre Giscard, au motif qu’il y aura de toute façon une majorité de droite aux législatives. On connaît la suite. Rééditer ce scénario, c’est vraiment prendre les français pour des cons ».
Elue locale aussi, la maire de Carquefou Véronique Dubettier-Grenier confesse qu’elle « n’a pas d’avis. Je me rangerai à ce que les partis décideront. Nous vivons une période assez trouble, où Juppé a dit qu’il n’irait pas, Fillon qu’il ne céderait pas. Il faut attendre que ça se décante ». Elle se console cependant : « à gauche, c’est compliqué aussi avec Macron en ce moment ».
Louis Musnier, militant de Sens Commun et membre du comité Agriculture de la campagne de François Fillon, est quant à lui très décidé : « il n’y a pas de bordel lié à François Fillon. C’est le dernier sursaut de la droite libertaire, qui refuse de parler des enjeux sociétaux et qui est prête à tout pour plomber Fillon ». Pour lui, la résistance du candidat « va payer. Il sera candidat même s’il est mis en examen [le 15 mars, NDLR], les gens sont écoeurés par les juges rouges, l’instrumentalisation systématique de la justice contre les adversaires politiques. Dans les rassemblements pro-Fillon, il y a des gens qui voulaient voter FN qui nous ont rejoints. Y en a assez du hold-up permanent contre la démocratie ! ». Quant aux atermoiements des centristes, il tranche : « l’UDI, qu’ils dégagent, ça fera de la place pour le PCD [parti chrétien démocrate], tant mieux ! ». Pas de chance, l’UDI a finalement rejoint Fillon…
Louis-Benoit Greffe
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6 réponses à “Bretagne – Pays de la Loire. L’affaire Fillon laisse une droite locale profondément divisée”
La droite des Pays de la Loire est représentative de la droite dans son ensemble : elle fait de son mieux pour mériter le qualificatif de « droite la plus bête du monde ». Pour ceux qui soutenaient les adversaires de Fillon à la primaire de droite, l’affaire Pénélope a été une « divine surprise » : des juges remettaient en cause le vote des électeurs. Encouragés, il est vrai, par Fillon quand il a envisagé son retrait en cas de mise en examen, ils se sont engouffré dans la brèche pour le déstabiliser davantage — sans pour autant hisser un autre candidat crédible à sa place (certains ont cru en Juppé… mais Juppé est septuagénaire : fatigué par la campagne de la primaire, il n’avait pas l’énergie nécessaire pour se remobiliser). Si Fillon n’est pas élu, ils auront de quoi se réjouir : ils l’auront bien aidé (…mais ils diront que c’est de sa faute). Et s’ils échouent aux législatives, ils l’auront bien cherché. « Toute maison divisée contre elle-même périra » dit justement la Bible.
bonjour ,vous êtes encore dans la opposition gauche droite !! vous n’avez pas encore intégré que ceux sont les mêmes avec pour seule ambition de détruire la nation en sur fiscalisant les rares travailleurs restant qui n(ont pas fait leur valise !! il veulent un changement de peuple tout simplement aux ordres de la grande finance mondialiste !! le vrai choix est de savoir si on reste esclave d’un système économique et social qui va aller en se dégradant ou l’on réagit et on renégocie tout pour une europe des nations !!
« Solide dans la tempête », moi je dirais plutôt « Collé à son caillou comme une huitre », car ce qu’il défend avant tout ce sont ses intérêts personnels. Depuis son départ de Matignon il a manœuvré en sous-main, d’abord pour prendre le LR en cherchant par tous les moyens à « flinguer » Coppé. Je ne serai pas surpris d’apprendre un jour que dans l’affaire Bygmalion, il n’ait pas eu un rôle actif…
Mais ça n’a pas marché alors il a pris son bâton de pèlerin pour faire le tour de la France et saper les autres candidats de la primaire. Question : Avec quel argent ?
Avec la moitié du salaire de sonattaché ex-parlementaire dont il avait divisé le salaire par deux pour l’attribuée à sa femme ??? Ou avec des fonds encore plus douteux tels que des « dons » de ses copains du groupe « Bilderberg », nul ne le saura. C’est pourtant étonnant car voyager n’est pas gratuit…
Pour quelqu’un qui se voulait « blanc » et qui dénonçait les autres, avoir trahit à ce point l’éthique, dissimuler et s’être servi sans vergogne dans la caisse, c’est au moins, pour un pardon, un pèlerinage à pieds à Bethléem qui lui faudrait faire. Il pourrait passer par la Turquie voir son copain Erdogan, puis un petit détour chez son ami Poutine avant de poursuivre sur la Syrie rendre visite à Bachar… Pendant ce temps-là on trouvera facilement des personnes pour le remplacer.
Étant un filloniste convaincu, je souhaite sa victoire pour que la France catholique et poutinienne, bref la France virile gagne !
Hors de question de voter pour une femme ou une femmelette : suivez mon regard !
Mon pauvre Fredo, fillonniste convaincu, j’ai bien peur pour Toi que tu le sois au soir du premier tour… mais en deux mots car il t’aura bien trompé ton filou!!!
François Fillon (baron local appelé François De Solesmes) a œuvré les cuisines les cuisines sarkosiennes où la spécialité est de traîner des casseroles. Il en connaît les recettes par cœur… »
Pour ces deux larrons, il y en a à la pelle et les journalistes n’ont pas de mal à les sortir au fur et à mesure. Tiens, une autre peu éventée : « Le scandale du Falcon 7X » qui servait pour les allers et retours en week-end dans la Sarthe… Contrairement aux directives de l’article 25 de la constitution :
27 000 € estimés aux frais du contribuable tous les mois si ce n’est pas plus fréquemment. C’est l’équivalent de la dépense de trois postes de « professeur des écoles »… pour la tranquillité et le confort de Monsieur, c’est près d’une centaine d’élèves dans des classes surchargées ou l’emploi de trois infirmières urgentistes!!! As-tu des enfants, as-tu été un jour aux urgences? Les raisons de sécurité invoquées sont pour le moins que l’on puisse dire tirées par les cheveux.
Regardes un peu ce lien http://archive.francesoir.fr/actualite/politique/week-end-du-premier-ministre-un-avion-republique-pour-255-kilometres-75951.html
Marine Le Pen n’a aucune chance d’être élue, que ce soit contre Macron, Fillon ou Hamon, au second tour.
Aussi, celui qui sera face à elle gagnera. Étant catholique et de droite, je me rallie au conservateur Fillon. Car des trois possibles présidents, c’est le meilleur (ou le moins pire si vous voulez).
Tous les patriotes et conservateurs devraient travailler à faire en sorte que le deuxième tour soit celui affrontant Marine Le Pen à François Fillon. J’ai dit !