10/03/2017 – 07H00 Nantes (Breizh-info.com) ‑ En mars 2004 à Nantes, raconte Le Canard Enchaîné dans son dernier numéro, les socialistes vainqueurs prennent possession du « palais régional » des Pays de la Loire. Et là, « Surprise : en ouvrant la porte d’un bureau situé au 3e étage de l’immeuble du conseil, les mécréants découvrent un bureau aménagé en chapelle », tout près du bureau de l’ex-président de la région, François Fillon.
Intitulé « Le maître de chapelle », l’article vient à point pour valider implicitement l’un des thèmes agités par les adversaires du candidat des Républicains à l’élection présidentielle : il serait le représentant des milieux catholiques intégristes. « Les fous de Dieu de Sens commun ne se sont pas trompés en organisant la croisade en faveur du candidat Fillon », assure Le Canard Enchaîné.
La méthode est typique de la propagande par insinuation couramment pratiquée par l’hebdomadaire satirique. Dans son histoire, il y a suffisamment de vrai pour qu’il puisse arguer de sa bonne foi. Pourtant, elle est fausse. Il n’y a jamais eu de « chapelle » à la région des Pays de la Loire. Une chapelle est un édifice consacré où s’exerce le culte. On a peine à croire que Le Canard Enchaîné l’ignore (tout comme il semble ignorer qu’un « maître de chapelle » désigne en réalité un chef de chœur). Ses confrères, pour la plupart, le corrigent spontanément, évoquant en réalité une « salle de prière », y compris L’Obs, peu suspect de fillonnisme pourtant.
Surtout, quand Le Canard Enchaîné impute implicitement la création de la « chapelle » à François Fillon, il n’a pas fait son travail d’investigation. « La salle de prière date de la création de l’hôtel de région en 1986 », se rappelle un ancien chargé de mission auprès d’Olivier Guichard, président de la région à l’époque. « Tout le monde était au courant de son existence. Le ministre qui n’aimait pas dire non, avait accédé à la demande de certains de ses proches. Mais c’était du folklore plutôt qu’autre chose, je ne crois pas que ce petit local ait été souvent utilisé ». La place ne manquait pas dans le « palais régional » bâti sur décision d’Olivier Guichard : il était prévu pour accueillir le préfet de région et ses services, qui finalement ne s’y étaient pas installés.
La création de la salle de prière en 1986 et sa suppression en 2004 étaient de bien minces épisodes oubliés de tous. Le Canard Enchaîné s’en est opportunément souvenu douze ans plus tard. Mais sa mémoire lui joue des tours.
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4 réponses à “La méthode du Canard Enchaîné illustrée par la « chapelle » des Pays de la Loire”
Ce bâtiment est en tout point une verrue. Et dire que les droitards imbéciles pensent que Fillon changera quelque chose alors que c’est l’héritier direct de Guichard…
Peu après l’installation des services du Conseil Régional dans le nouvel hôtel de région, et à l’instigation de quelques collaborateurs, j’ai en effet demandé par écrit à Olivier Guichard son accord pour aménager en oratoire (dans l’univers catholique on ne parle guère de « salle de prière ») un bureau vacant. proche de celui que j’occupais en tant que chargé de mission en charge des domaines liés au développemenrt économique, l’enseignement supérieur, la recherche et le développement technologique.
Dans mon courrier, je citais la loi de 1805 qui exclut les signes religieux « sur » les bâtiments publics, mais pas dans ceux-ci (en raison même du droit reconnu à l’assistance spirituelle). Le président avait accepté ma demande et accordé un petit budget de 10.000 FF pour les rideaux et la moquette, les utilisateurs potentiels se chargeant d’accrocher un crucifix et une icone de la Vierge.
Les frères du GO, de droite comme de gauche, avaient hurlé à la mort mais O. Guichard n’était pas homme a revenir sur sa parole. J’ai quitté le Conseil Régional en 1988 et à l’époque l’oratoire était régulièrement utilisé par quelques fidèles qui s’y retrouvaient pour l’angélus ou le chapelet.
Entre-temps, nous nous étions lancé dans un chantier plus vaste, en concertation avec le diocèse de Nantes.
Un projet de chapelle qui a abouti à la réalisation du couvent ND des Lumières à côté de l’hôtel de Région. Mais ceci est une autre histoire.
C’est Marc Cabane, directeur des services de la Région, très soucieux de plaire aux maçons, qui a rendu à l’oratoire sa fonction de bureau.
lire loi de 1905 évidemment…
Quand le Canard Enchaîné révèle une affaire c’est que ses journalistes ont bien travaillé et qu’ils ont les éléments pour le prouver. Il y a trente ans déjà, en 1986, quand je tournais le film » Aux quatre coin-coins du Canard », Roger Fressoz, le directeur, le disait:
Aux quatre coin-coins du Canard Enchaîné
1987, 172 minutes, film 16 mm
http://bbernard.canalblog.com/…/2013/01/05/26076045.html