05/03/2017 – 05H00 Londres (Breizh-info.com) ‑ L’hebdomadaire anglais The Economist est l’une publications les plus respectées du monde. Et assurément pas l’une des plus francophiles. La France est l’une des cibles favorites de ses fameux commentaires aussi perfides qu’élégants et intelligents. L’analyse de la campagne présidentielle française parue dans son dernier numéro en est témoin une fois de plus.
En quelques mots, The Economist brosse un tableau sévère de la France : pessimisme des citoyens, obésité du secteur public, chômage des jeunes, expatriation des entrepreneurs, répercussions des attentats et de l’état d’urgence dans un pays qui compte la plus forte communauté musulmane d’Europe. Bien que tout le monde admette qu’il faut faire quelque chose, aucune réforme sérieuse n’a prospéré depuis plus de vingt ans.
Mais la campagne en cours brouille le tableau d’une France irréformable, inévitablement partagée entre une vieille droite et une vieille gauche. Comme ailleurs dans le monde, le glacis politique ancien s’effrite. Mais, prévient The Economist, ce mouvement « pourrait revitaliser l’Union européenne ou la ruiner ».
Cette perspective binaire résume le choix de l’hebdomadaire : pour lui, l’élection se jouera entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Oh ! The Economist, qui a plus de recul que la plus grande partie de la presse française, voit bien que le coup d’après n’est pas joué. Marine Le Pen n’a pratiquement aucune chance d’obtenir une majorité à l’élection législative ; quant à Emmanuel Macron, il n’a même pas de véritable parti.
Néanmoins, en tout état de cause, l’élection de l’un des deux serait « une répudiation du statu quo » préludant à de futures réformes qui pourraient être la meilleure ou la pire des choses. « Une victoire de M. Macron prouverait que le libéralisme attire encore les Européens », assure The Economist. « Une victoire de Mme Le Pen rendrait la France plus pauvre, plus isolée et plus méchante ». Pour The Economist, c’est donc clair : il faut voter Macron, car il est « pro-libre-échange, pro-concurrence, pro-immigration et pro-Union européenne ». Et aussi, pour faire bonne mesure, « pro-mondialisation ». Un portrait qui se veut flatteur dont Emmanuel Macron se serait probablement passé.
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Une réponse à “The Economist choisit Macron et le plombe”
Perfide Albion tu resteras toujours !