25/02/2017 – 07H15 Guingamp (Breizh-info.com) – Le 21 février 2017, à Rennes, six associations bretonnes ont tiré la sonnette d’alarme concernant la situation des agriculteurs en Bretagne et les pratiques menées par les différents partenaires économiques dans la gestion des agriculteurs en difficulté.
Ainsi, Solidarité Paysans Bretagne, Cedapa, Confédération paysanne Bretagne, Chrétiens dans le monde rural, Mouvement rural de jeunesse chrétienne, terres de liens Bretagne ont voulu interpeller sur les pratiques des banques, assurances, coopératives, MSA, centre de gestion, notamment lorsqu’ils se retrouvent face à des agriculteurs asphyxiés, qui n’en peuvent plus.
Selon le journal « La France agricole », « depuis des mois, les associations d’aide aux agriculteurs en difficulté constatent des pratiques « légales » mais qu’elles jugent moralement particulièrement abusives. Avec sur le terrain des situations de plus en plus dégradées sur le plan humain.».
Les impayés sont soumis à des taux d’intérêt élevé, les plans d’apurement des dettes font du mal aux agriculteurs, et les banques ne jouent pas le jeu en appliquant des frais bancaires élevés. Certains contrats d’assurance sont rompus…des fournitures ne sont plus livrées…la situation est particulièrement alarmante et les associations soulignent un manque de déontologie dans le traitement de certains dossiers.
Le « double jeu » qui serait joué par certains « opérateurs coopératifs » se réclamant de l’économie sociale et solidaire notamment , a été dénoncé. Les associations de défense des agriculteurs souhaitent rencontrer au plus vite les acteurs économiques , d’abord régionaux puis nationaux pour essayer de mettre en place une charte de bonnes pratiques sociales en matière d’accompagnement des agriculteurs en difficulté.
« Dénoncer ces pratiques est une chose, se donner les moyens pour qu’elles cessent en est une autre. C’est un devoir moral », affirment-elles.
Ci-dessous, nous nous sommes procurés un plan de remboursement établi par Triskalia pour une EARL du Finistère :
L’exemple d’une coopérative by Breizh Info on Scribd
Triskalia communiquait pourtant différemment dans son dossier de presse :
La terrible réalité est venue rattraper cette conférence de presse, puisque jeudi 23 février, une agricultrice de 47 ans a été retrouvée pendue à Plumieux (22).
Elle était productrice de lait avec son mari et un associé. L’agricultrice aurait laissé un écrit pour exprimer son désarroi face aux difficultés financières. Elle a mis fin à ses jours dans la salle de traite, un lieu symbolique puisque c’est là que le lait arrive…et qu’il n’est pas payé à son juste prix. Horreur suprême après ce drame ; dans les heures qui ont suivi, il a fallu trouver une remplaçante à cette agricultrice, la ferme ne pouvant pas se permettre de s’arrêter de tourner même le temps du deuil.
Crédit Photo : DR
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2 réponses à “Les agriculteurs de Bretagne lancent un cri d’alarme”
Retraité mais ex-cadre SUP, ancien Sous-directeur d’Etablissement de portefeuille, cadre hors classe de banque, je constate à la lecture des anomalies conduisant à une escroquerie incontestable, à la fois dans les calculs d’intérêts, et dans la rédaction qui se révèle privative du droit de propriétaire, inaliénable avec l’usage d’un Warrant qui devrait être plein et entier dans toutes ses acceptions. Si vous voulez me contacter par courriel, faites-le d’urgence. Si même cela est déjà signé, il y a des clauses condamnables et rectifiables dès l’origine conduisant à diminuer la dette exigée abusivement, certaines mêmes NULLES et NON AVENUES selon le Code civil invoqué puisque contraires à la loi.
Dans le contexte de crise actuel, notamment en production laitière, les agriculteurs et les salariés de Triskalia comprennent la préoccupation des 6 associations citées dans votre article. En revanche, nous dénonçons le ciblage de Triskalia et le terrible amalgame avec le suicide, le 23 février, d’une productrice de lait à Plumieux.
Nous souhaitons rappeler qu’une coopérative est composée d’agriculteurs adhérents. À Triskalia, les décisions d’accompagnement des adhérents en difficulté sont prises par la commission financière, composée d’adhérents élus. Toutes les solutions possibles sont étudiées et l’accompagnement financier est systématiquement associé à un accompagnement technique et économique par les techniciens de la coopérative.
Aussi, nous refusons d’être montrés du doigt alors que nos procédures d’accompagnement sont particulièrement transparentes. De plus, à chaque crise ou aléa, la coopérative met en place des avances de trésorerie, des prêts ou des caisses de péréquation permettant aux adhérents de passer les caps difficiles et de faire jouer la solidarité. Triskalia, avec 16 000 agriculteurs adhérents, assume ainsi pleinement son rôle de partenaire de l’économie sociale et solidaire, contribuant au maintien de l’emploi et à la vitalité des territoires en Bretagne.