Nantes. Quand des dealers s’invitent à une réunion d’extrême-gauche

22/02/2017 – 09h15 Nantes (Breizh-Info.com) – Lundi 20 février, la « semaine des résistances » de l’ultra-gauche a commencé à Nantes. Au programme : discussions tous les soirs jusqu’à vendredi, notamment dans plusieurs cafés proches de la mouvance, puis grande manifestation samedi à 15h dans Nantes contre le meeting de Marine le Pen et enfin blocage des abords du Zénith dimanche. Mais la réalité crue de la délinquance nantaise, d’origine allogène, s’est invitée brutalement à la fin d’une réunion d’extrême-gauche hier soir. Récit d’une soirée mouvementée.

Une discussion sur le thème « devenir ingouvernables » avait lieu dans un café situé à Commerce, côté Ile Feydeau. Près de 120 personnes, des jeunes dans leur très grande majorité, y ont participé. Bonne opération pour l’établissement, bondé, et où la bière coulait à flots. En terrasse, des joints tournaient, tandis qu’à l’intérieur, les orateurs se succédaient dans ce qui ressemblait plus à une AG à Rennes II qu’à une conférence.

« Frauder contre ces connards de la TAN, voler – par nécessité, bien sûr, mais si c’est aussi pour se faire plaisir, c’est bien.»

La discussion a débuté par un rappel de la situation sur la ZAD – nombre d’assistants ne sont pas nantais, la «semaine des résistances » et la manifestation contre le meeting de Marine le Pen attirant des militants de toute la France. ZAD qui n’est pas une solution, répond plus tard une intervenante : « On doit ouvrir des espaces temps à nous, sortir du cadre de l’ordre public, faire sauter les frontières où l’Etat nous cantonne, comme les ZAD ou les squats ».

Puis un participant a brocardé notamment « un gouvernement de gauche qui a gouverné par le 49-3, le flashball et l’état d’urgence ». Suivi par un autre, porté sur la sociologie politique, qui a longuement développé sur le « discrédit général », « l’effondrement des gauches constituées en partis », mais encore « les dirigeants qui se comportent comme chefs de gangs, les flics qui se comportent dans les cités comme des bandes contre d’autres bandes, en miroirs de l’ennemi intérieur », citant à l’appui de sa thèse pêle-mêle Trump, Duterte, Poutine (précurseur avec sa phrase « je vais buter les terroristes jusqu’au fond des chiottes »), et le « blietzkrieg social » de l’infortuné Fillon.

Pour un autre participant, devenir ingouvernable, c’est s’affranchir de la loi au quotidien. « Donc frauder contre ces connards de la TAN, voler – par nécessité, bien sûr, mais si c’est aussi pour se faire plaisir, c’est bien. L’essentiel, c’est de se faire plaisir », clame cet apôtre – à l’insu de son plein gré – de la société de consommation et du plaisir roi qui est le cœur du système qu’il voue pourtant aux gémonies.

« Devenir ingouvernables, c’est refuser de jouer selon les règles »

Sur ce, alors que l’AG dérive – deux participants reprochent « les grands mots, la masturbation intellectuelle » des divers intervenants, l’un d’eux résume : « devenir ingouvernables, c’est refuser de jouer selon les règles ». Un autre, qui affirme faire sa « troisième première année d’histoire », se lance longuement dans des parallèles historiques oiseux, en affirmant que sous l’Ancien Régime, « au fin fond du Finistère, quand François Ier prenait un décret, personne n’en avait rien à foutre » et que les communautés locales s’organisaient d’elles-mêmes, et étaient ingouvernables.

Il se fait répondre par un autre jeune – peut être plus au fait des questions historiques, mais en tout cas nettement plus concis, que « ces communautés d’Ancien régime étaient au contraire très organisées, et régies par des autorités tout ce qu’il y a de plus réac, puisqu’il s’agissait du général de paroisse ou du seigneur ». Ce dernier conclut, en évoquant les guerres civiles de Religion, « l’ingouvernabilité sous l’Ancien Régime existe, et même après, mais elle est toujours le fait d’une situation de crise ».

La réalité crue met une baffe au monde rêvé des antifas

Enfin à 21h30 l’AG est levée, les jeunes éclusent des bières dedans et en terrasse, d’autres clients, issus ou non de la mouvance, arrivent. Vers 21h55, le bruit court dans le bar qu’une baston est en cours à l’extrémité ouest de la station Commerce – épicentre de la vente de la drogue dans le vieux Nantes. Une partie des clients sort regarder, l’un d’eux empoigne même une table que la patronne sort récupérer.

Il y a effectivement du spectacle. Un homme d’origine nord-africaine, couteau en main, court après deux autres, de même origine. L’un d’eux à la présence d’esprit de prendre le tram, l’autre bifurque et se réfugie dans la petite foule massée devant le bar. L’agresseur, qui hurle des insanités en arabe, arrive avec son couteau et braque l’assistance, en hurlant qu’il va pointer tout le monde. Maladroitement, certains clients essaient de lui prendre son couteau, sans succès.

Arrive alors la police municipale, qui essaie d’arraisonner l’agresseur. Cette fois les clients – majoritairement antifa et d’extrême-gauche, donc assez peu favorables à la police – essaient d’empêcher la police de faire son travail. C’est la patronne qui sort pour les renvoyer sur la terrasse, et crie qu’il s’agit d’un dealer qui menace le bar depuis des mois. La police finit par embarquer l’agresseur, qui entre temps s’est donné un coup de couteau dans la cheville pour faire croire que c’est lui, la victime.

Sur ces entrefaites police nationale – en uniforme – et pompiers arrivent. Les figures locales de l’extrême-gauche présentes à la réunion en profitent pour s’éclipser – plusieurs ont déjà été condamnées, parfois à plusieurs reprises, pour les émeutes et les destructions liées aux manifestations contre la Loi Travail ce printemps. A l’époque, déjà, il y avait une certaine convergence d’intérêts, sinon des luttes, entre délinquants des cités et ultra-gauche : pendant que les seconds cassaient du flic et les vitrines des banques, les premiers pillaient les magasins de marques : Lacoste à Rennes, Go Sport à Nantes.

Selon nos informations, de telles scènes ne sont pas rares place du Commerce. « Les dealers mettent n’importe quoi dans leurs barrettes, même de la paraffine, ils ne rendent pas la monnaie, quand tu donnes un billet de cinquante, ils peuvent l’empocher et pas te rendre, si tu gueules ils sortent un couteau et t’es obligé de te barrer », commente un jeune homme qui attend son tram. « Y a tout le temps des conflits, le shit mérite vraiment son nom [« merde » en anglais, ndlr], bref, mieux vaut le cultiver chez soi, on est peinard ».

Entre déni et choc brutal

Dans les rangs des participants à la conférence, l’irruption de la réalité criante de la délinquance allogène crée un choc brutal. « Dire qu’on a voulu défendre l’agresseur », se désole un gauchiste. « Et dire qu’il va falloir converger avec ces gens là », se récrimine un autre – qui fait allusion à la volonté de convergence entre gauchistes des facultés et quartiers sensibles contre la police, suite à l’affaire Théo. Convergence mal barrée à Rennes, mais déjà en cours à Angers et Nantes, où elle se traduit par des émeutes dans les cités autour de la ville.

Un autre veut rester dans son monde : « On a le même combats avec eux [les dealers] mais on ne se comprend pas (sic) ». Gonflé, alors qu’il y a cinq minutes à peine, le dealer armé d’un couteau menaçait de tuer toute l’assistance. D’ailleurs, un copain du dealer au couteau enfonce le clou : vers 22h15 il fend la foule jusqu’au comptoir, couvre d’injures la patronne, la traite de « balance », car elle a parlé aux policiers – elle n’avait guère le choix, ça se passe devant son café ! – et lui assène « on va tout brûler ici », avant de repartir. Les témoins de la scène sont choqués.

Selon nos informations, les relations entre dealers de la place du Commerce et le café en question sont effectivement tendues depuis des mois : les gérants du café empêchent les dealers de venir vendre leur came sur la terrasse et à l’intérieur du bar, comme ils le faisaient avec le précédent tenancier. Plusieurs fois, ils ont été menacés par des dealers, notamment armés de tessons de bouteilles. Ceux-ci auraient notamment promis de s’attaquer physiquement au bar et à ses gérants, qui empêchent leur commerce. Un comble sur la Place du Commerce…

Louis Moulin

Crédit Photos : Breizh-info.com
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3 réponses à “Nantes. Quand des dealers s’invitent à une réunion d’extrême-gauche”

  1. Hilarion dit :

    On retrouve « pour de vrai » d’une manière étonnante l’un des thèmes développé par Laurent Obertone dans son dernier livre « Guérilla » ou des crétins gauchistes qui croyaient faire amis amis avec la racaille des banlieues s’en retrouvent finalement victimes, et assassinés de manière atroce.

  2. JeanPaul Costantini dit :

    Aucune raison de se laisser faire. Si des petits cons évitaient l’achat de drogues diverses et surtout les dealers africains, ces derniers iraient voir ailleurs. Quant aux couteaux, rien n’empêche les citoyens de ce pays de riposter. On peut également envisager quelques bavures dans les commissariats. Arrêtons la soumission aux pervers venus d’ailleurs.

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