09/02/2017 – 07H45 Paris (Breizh-info.com) – Lundi 6 février 2017 se tenaient les Bobards d’Or – voir le compte rendu ici. Une cérémonie à laquelle s’est invité Guillaume Meurice, chroniqueur et « humoriste » chez France Inter – accrédité pour l’occasion – qui a passé son temps à tendre son micro dans le hall d’entrée, en ne s’attardant que très peu dans la salle de cérémonie.
Cela ne l’a nullement empêché de faire une chronique assassine et fort peu humoristique pour le coup de la cérémonie – qu’il n’a pourtant pas vu ni entendu dans son intégralité.
Ce bulletin, totalement à charge contre les Bobards d’Or – réalisé par un « comique » en réalité fort avec les faibles et faible avec les puissants, a suscité des commentaires de la part de personnes présentes à la cérémonie. Et notamment l’un d’entre eux, signé Emmanuel Portier, qui a été supprimé , et que nous nous proposons de reproduire intégralement ci-dessous :
Après le concept du diner de con (1 mec bien supérieur aux autres qui se moque d’un con toute la soirée), voici la « soirée de con » : un mec bien supérieur aux autres qui va voir 600 cons, dans un théâtre bourré à craquer. Et puis il rentre vite, au studio, faire rire ses petits copains et ses milliers d’auditeurs pour leur raconter.
« Y’avait Marion Maréchal Le Pen, quand je vous dis que c’était une belle soirée, je ne vous mens pas ». Ouaf, Ouaf, comme c’est drôle. Etre payé par le service public, pour se payer gratuitement la tronche d’une élue de la république, élu d’un pari qui représente environ 1/3 des électeurs, que c’est bon… que c’est drôle et original !
Envie de rencontrer des gens différents ? De comprendre ? D’échanger ? Non, l’important c’est de les mettre en boite. Mettre en boite un ou deux cons, pouvoir bien rigoler avec les copains quand on sera au chaud, à l’abri. Et y’en a qui ne veulent plus répondre aux questions si bienveillantes ? Ne pas te laisser entrer ? Ah les salauds ! Il empêche un chroniqueur consciencieux de faire son travail librement. Ils ne te laissent même pas se faire cracher dessus. Quels fachos !
La chute est magnifique : après une soirée au bar, à picoler tranquillement en attendant la sortie des cons, pour s’en payer un ou deux derniers avant de partir, la collègue de France Inter conclut sa chronique : « merci pour tous les risques que vous prenez ».
On a en presque la chair de poule, tellement c’est beau. Quand on a du mal à faire une chronique sans comparer le con du soir à « Pétain », « Hitler » ou « nazi » ou bout d’1 minute, c’est bien qu’on est un peu Jean Moulin, non ?
Merci pour ce risque fou que tu as pris : avoir failli croiser des gens qui pensent autrement que toi, avoir frôlé le danger de passer la soirée assis un milieu de cette cage, au lieu de rester peinard au bar.
Courage camarade, continue à te payer leur gueule, c’est un beau métier que tu fais.
Le lendemain du premier tour des élections présidentielles, j’espère que tu auras toujours la banane. Parce que ton métier, c’est pas journaliste, c’est humoriste, c’est bien ça ? C’est humoriste, ou militant politique qui prend le service public en otage, pour se foutre de gens qui n’ont pas de droit de réponse ?
Quand on prétend avoir du courage, ou qu’on se prend pour un résistant, on peut peut-être, une fois par mois, laisser le micro à un des cons attaqués, qu’il puisse se défendre loyalement avec les mêmes armes : un monologue 5 minutes à une heure de grande écoute ? Chiche ? Chiche de respecter une fois par mois ceux qui payent un tiers de ton salaire ?
Signé : Un des cons que tu méprises si bien
Ci-dessous, l’une des vidéos diffusées durant les Bobards d’Or, à propos des « humoristes » subventionnés par le service public. Evocateur.
Photos : wikipedia (cc)
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