08/02/2017 – 07H30 Bolzano (Breizh-info.com) – Décidément, la presse italienne ne cesse de s’intéresser au mouvement Casapound Italie, qui suscite beaucoup de curiosité, de sympathie parmi la jeunesse d’Italie, d’animosité essentiellement au sein des courants conservateurs et plus âgés (de gauche comme de droite)
Ainsi, sous le titre « Le conseiller le plus « punk » d’Italie », le journal conservateur italien Libero évoque le parcours d’Andrea Bonazza, conseiller municipal de Bolzano sous l’étiquette de Casapound, et l’interroge. Nous le retranscrivons ici, en français.
35 ans dont 20 ans de politique active, Andrea Bonazza est le conseiller communal qui a reçu le plus de voix de tout le centre-droit à Bolzano. Tous le définissent pourtant comme le conseiller le plus « punk » d’Italie.
Le motif ? Ses provocations politiques, ses vêtements, son langage. Lui se définit comme un « humble militant de CasaPound Italia » qui a choisi de « mettre sa vie au service de la Nation ». C’est aussi un fier supporter de son club de hockey ainsi que le chanteur et batteur d’un groupe de Hardcore qui dénonce les problèmes sociaux.
Libero : Andrea Bonazza, comment se sent-on dans les bottes d’un conseiller de centre-droit surtout quant on est sans cesse dans l’œil du cyclone ?
Andrea Bonazza : Je trouve cela étrange. D’abord parce que je ne me sens pas d’appartenance au Centre-droit, ensuite parce que j’ai toujours été celui le plus attaqué et critiqué, celui qui était probablement le moins adapté à rentrer au conseil communal. Pourtant les gens se reconnaissent dans CasaPound, ses batailles ne sont ni de droite, ni de gauche… elles sont justes !
Toutes nos actions politiques vont dans ce sens sans idéologie préconçue.Voter pour CasaPound demande du courage et c’est justement cela que nous exigeons de notre peuple, pas les convenances ou la peur que peut encourager un simple « populisme ».
Sur Facebook, nous aurions sûrement pu gagner une primaire pour le centre-gauche. Les gens ont voté pour moi en disant qu’aujourd’hui la gauche n’existe plus et que c’est CasaPound qui s’occupe de défendre les travailleurs, les handicapés, les familles souffrant de problèmes économiques ou de logement.
Libero : CasaPound est née de l’occupation d’un immeuble en 2003, vous étiez présent ?
Andrea Bonazza : Ce fût un des jours le plus important de ma vie. J’ai reçu un SMS de Gianluca Ianonne (président de CasaPound Italia) qui disait textuellement : « Nous occupons CasaPound via Napoleone III numéro 8, près de la gare de Termini. ».
Le temps de préparer un sac et j’ai pris le premier train pour Rome. Ce que j’ai découvert en arrivant dans la capitale fut une chose qui, jusqu’à la veille, semblait impossible : un immeuble de sept étage au centre de Rome où chaque fenêtre était couverte d’une tortue fléchée et de drapeaux tricolores et une énorme bannière où l’on pouvait lire « le loyer c’est de l’usure » comme le dénonçait Ezra Pound. .
Libero : Vous êtes connu aussi pour vos vêtements provocateurs lors des séances du Conseil communal…
Andrea Bonazza : Ahahahah… et oui je suis un peu punk dans l’âme depuis que je suis adolescent. Au conseil municipal, on m’a plusieurs fois reproché mon accoutrement même pour des choses bénignes comme des bermudas en plein mois d’août ou le crâne sur une cravatte « misfitts » (logo d’un groupe punk).
En ce qui concerne le fameux sweat-shirt de la Division « Charlemagne » qui a crée le plus gros scandale je peux vous dire que pour ceux qui connaissent l’histoire militaire, elle représente quelques milliers de jeunes soldats qui tombèrent à la fin de la seconde guerre mondiale afin d’arrêter l’avancée du communisme et qui ne se sont jamais, je dis bien jamais, rendus coupable de crimes contre les civils.
Ainsi au Conseil communal, il fut décidé que je ne porterai plus de vêtements de ce type mais également que nous n’y verrions plus des vêtements de l’Anpi (Association des partisans communistes).
Libero : Revenons à CasaPound. Vous vous définissez comme un mouvement pour la justice et non raciste. Selon vous, on doit expulser les étrangers qui se rendent coupables de délits. Que se passe-t-il à Bolzano sur le front de l’immigration ?
Andrea Bonazza : Nous ne pouvons pas nous sentir racistes au regard de l’histoire antique et contemporaine qui a vu naître de grands hommes et civilisations ayant une culture différente de la nôtre.
Nous pensons que le droit d’asile doit être accordé aux personnes qui fuient réellement des situations horribles.
L’immigration est une autre chose que nous subissons aujourd’hui. Des masses énormes, provenant de divers pays se déversent en Europe et notre système d’accueil non contrôlé porte chez nous les « excréments » (feccia en italien) qui fuient les lois de leurs propres pays.
Je fais exprès d’utiliser ce terme d’excrément afin de faire réfléchir ceux qui ont décidé de cette invasion. C’est bien de cela dont on parle, ce n’est pas un conte de fée, nous ne sommes pas « citoyens du monde ».
Notre société est aujourd’hui à genoux et blessée sous le poids de cette criminalité importée.
Libero : En Italie, on voit qu’à droite se multiplient les admirateurs de Trump. On pense que naîtront de nombreux petits mouvements politiques qui pourraient se faire concurrence. Qu’en pensez-vous. ?
Andrea Bonazza : Qui divise, règne. Je suis de CasaPound et j’ai une révolution à faire qui est bien plus importante que les manœuvres électorales. Le futur de CasaPound Italia est bien rempli, nous avons du pain sur la planche et nous faisons feu de tout bois.
Le combat électoral est seulement l’un des fronts sur lequel nous luttons. Nous sommes comme les Arditi sur le Piave, nous allons là où le devoir et le peuple italien nous appelle à combattre.
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