23/01/2017 – 08H00 Lorient (Breizh-Info.com) – Le port de pêche de Lorient fait le bilan de l’année écoulée. Et dans la ville aux cinq ports, tout le monde s’accorde à dire qu’il est bon. Un chiffre d’affaires en hausse et des tonnages qui se maintiennent malgré des difficultés. Décryptage.
Des tonnages en légère progression
D’un point de vue global, Lorient Keroman a vu ses quantités de pêche fraîche mises à quai augmenter quelque peu en 2016. Avec 26 882 tonnes débarquées, la criée bretonne progresse de 368 tonnes (26514 tonnes en 2015). Plus précisément, les navires hauturiers, autrement dit de pêche au large (même si plusieurs nuances existent), ont contribué à tirer les volumes d’apport à la hausse en débarquant 579 tonnes de plus qu’en 2015 pour atteindre les 12 551 tonnes.
A contrario, les côtiers ont mis à quai 6% de pêche fraîche en moins que lors de l’exercice 2015. Une baisse compensée par un prix de vente moyen en hausse à la criée.
Une valorisation accrue du poisson
Si nous devions retenir une chose de cet exercice 2016 pour le port du Bro Gwened (le Pays breton historique de Lorient), c’est que le poisson se vend de plus en plus cher. Cela s’explique tout simplement par le fait que les principales espèces débarquées sont prisées et ont donc un prix de vente élevé. La langoustine s’est tout de même échangée à 11,16€ le kilo en moyenne lors de l’année écoulée. Ces prix élevés témoignent par ailleurs de l’attractivité de la criée de Keroman avec un nombre d’acheteurs conséquent.
Au total, Lorient a réalisé des ventes à hauteur de 86 millions d’euros sur l’ensemble de l’année passée, ce qui correspond à une hausse de 2,42% du chiffre d’affaires par rapport à 2015. C’est-à-dire un montant de deux millions d’euros environ.
Lorient – Boulogne : le duel continue
Lorient Keroman n’a qu’un seul rival parmi les ports de pêche français. Un rival qui a, pendant bien longtemps, fait la course en tête au classement des criées hexagonales. Une domination écrasante en termes de tonnage des boulonnais qui a peu à peu fondu et vu les lorientais revenir dans la course. Ainsi, Boulogne-sur-Mer a mis à quai 33 628 tonnes de poissons en 2016, un écart de 6 000 tonnes qui ne saurait faire oublier l’essentiel : la valorisation des espèces pêchées.
Et en matière de chiffre d’affaires, Keroman met une bonne distance à son rival du Pas-de-Calais puisque la criée lorientaise a réalisé des ventes supérieures de 8,2 millions d’euros en comparaison de Boulogne (77,8 millions d’euros) qui voit une valorisation de sa pêche fraîche amoindrie, ce qui s’explique notamment par le faible prix du merlan (1,20€ du kilo en moyenne), le poisson le plus débarqué là-bas en 2016. D’autres facteurs interviennent également dans le recul boulonnais, à l’instar d’une diminution des tonnages débarqués par les bateaux hollandais et anglais. D’autre part, Euronor, le géant du chalutage hauturier en Mer du Nord, débarque dorénavant davantage sa pêche au Danemark.
Le merlu reste le roi de Lorient
Selon les chiffres communiqués par le port de pêche de Keroman , le merlu, emblème de la ville, reste le poisson le plus débarqué sur les quais lorientais en 2016 avec 6 400 tonnes. La julienne, la lotte et le lieu noir se succèdent ensuite, tandis que la langoustine, dont une partie est vendue encore vivante, occupe la sixième place des espèces avec 1 048 tonnes sorties des cales. Enfin, la sardine, le congre et le merlan n’ont pas disparu des bacs sous les halles de la criée et restent toujours prisés des acheteurs.
Quelles tendances pour 2017 ?
Les acteurs de la pêche lorientaise se veulent optimistes pour cette nouvelle année. Des bateaux neufs devraient arriver dans le port, continuant la modernisation de la flottille. D’autre part, une refonte du système informatique des ventes devrait attirer encore davantage les vendeurs et acheteurs pour faire de Lorient la place incontournable du marché de la mer. Enfin, les quotas sur des espèces à forte valeur ajoutée seront revus à la hausse.
Autant de bons signes qui rassureront certainement sur les quais de Keroman mais qui ne feront pas oublier les différences voire les divergences entre la pêche côtière et les navires hauturiers. Des côtiers qui ont parfois bien du mal à faire entendre leur point de vue.
Vincent. L
Crédit Photo : Martial Ruaud/Andia
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