18/01/2017 – 20H00 Brest (Breizh-Info.com) – Après le train d’enfer mené entre le cap de Bonne Espérance et le cap Leeuwin puis le rythme soutenu jusqu’au cap Horn, le trimaran Idec Sport mené par Francis Joyon est désormais au large du Brésil. Il conserve une belle avance sur Loïck Peyron, détenteur du record du tour du monde en équipage à la barre de Banque Populaire V.
A 7 400 kilomètres de l’arrivée, Idec Sport compte toujours plus de 2 950 kilomètres d’avance. Au 34ème jour de course, les marins profitent du calme relatif pour se reposer.
Un rythme de croisière qui permet la récupération
Sébastien Audigane partageait, le mardi 17 janvier 2017, son bonheur d’avoir retrouvé la chaleur et de pouvoir profiter du calme pour dormir : « Vers l’équateur, tranquille à 25-30 nœuds sur une mer plate. À bord, les quarts se succèdent et chacun profite d’un sommeil réparateur et des bienfaits du soleil. On en profite pour se laver, se raser et redevenir des humains à peu près normaux. Du moins, nous l’espérons…
Dans quatre jours, nous franchirons l’équateur et l’enchainement pour l’hémisphère nord nous semble très bon. Pour l’instant, nous naviguons patiemment, tranquilles, sans tirer sur notre fière monture. »
Clément Surtel abonde : « On a touché du vent et on navigue à des vitesses plutôt sympas de 26-27 nœuds, sans faire souffrir le bateau. Il n’y a pas trop de mer. Le bateau ne tape pas, les réglages sont constants. C’est plutôt bien paisible, c’est très agréable et ça nous change de ce que nous avons vécu ces dernières semaines. Tout le monde se réveille fatigué et enchaîne de bonnes heures de sommeil : c’est là qu’on se rend compte qu’on était complètement crevés. »
« Mine de rien, on a quand même navigué à des vitesses de dingos » ajoute Sébastien Audigane. « Forcément cela génère un peu de stress, même si on n s’en rend pas compte. Le froid aussi, cela n’aide pas non plus à bien se reposer. À présent dans le petit temps, c’est grosse sieste pour tout le monde et cela fait un bien fou. »
Idec Sport, en route pour le sprint final
Avec une telle avance, l’espoir de rallier Ouessant en un temps record est évidemment dans toutes les têtes sur le trimaran Idec Sport. Mais les membres de l’équipage de Francis Joyon préfèrent garder la tête froide.
« On n’est pas à l’abri d’un OFNI ou de commettre une erreur. Maintenant et plus que jamais, il faut continuer à naviguer propre, à bien manœuvrer, à ne pas prendre de risques avec le bateau, et à bien gérer le petit système dépressionnaire qu’on aura à la fin » tempère Clément Surtel.
« Cela fait un petit moment qu’on voit qu’il y a une possibilité pour nous. On devrait arriver avec un bon sud-ouest de 30 nœuds, bien crachineux. Cela va s’affiner au fil des jours. Mais effectivement, c’est un peu le scénario idéal », avoue malgré tout Sébastien Audigane.
Francis Joyon et sa bande disposent encore d’une confortable avance. Nul doute que la fin de course sera haletante. Il reste encore une dizaine de journées de navigation avant l’arrivée en France, rien n’est donc encore fait.
Nicolas Serrand
Crédit Photos : Jean-Marie Liot / DPPI / IDEC Sport
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