17/01/2017 – 11H00 Nantes (Breizh-info.com) – A 600 milles de l’arrivée du Vendée Globe, toujours prévue jeudi, Armel Le Cléac’h fait mieux que résister à la pression constante d’Alex Thomson : encore 75 milles d’avance. Armel Le Cléac’h est déjà à la latitude des Sables d’Olonne mais les deux meneurs vont devoir aller virer très Nord, probablement jusqu’à l’entrée de la Manche. Alan Roura et Rich Wilson, eux, ont franchi le cap Horn.
Le leader Banque Populaire VIII est « en face », 600 milles au grand large du phare des Barges, de la bouée Nouch Sud et du chenal tant désiré. Mais on le sait, la route directe n’est pas jouable : pour faire le tour d’une bulle de vents faibles et profiter d’une bascule du vent il faut aller virer très nord, probablement jusqu’à l’entrée de la Manche, avant de pouvoir plonger sur les Sables d’Olonne dans un vent de Nord-Est qui s’annonce glacial. La journée de demain mercredi sera donc décisive. Il ne reste plus que 2% du parcours à boucler et l’avance de Le Cléac’h est maintenant supérieure aux 10% de la distance restant à couvrir (75 milles d’avance pour 600 milles à faire), ratio bien connu des régatiers et coureurs de la classe Figaro à partir duquel on peut commencer à croire fort en ses chances de victoire.
Colman et Amedeo votent Le Cléac’h
Mais il reste deux nuits en mer, un peu plus de 48 heures de course et tout peut donc encore arriver . Alex Thomson ne va évidemment rien lâcher… tout est possible. Entre autres quand le vent va mollir, qu’Armel Le Cléac’h devrait être le premier à ralentir et qu’Alex pourrait en profiter pour réduire l’écart. Pour le moment, les deux leaders ont légèrement freiné (journée autour de 480 milles tout de même !) mais font jeu égal encore, à 17 nœuds de moyenne ce matin.
Pour Conrad Colman, autre compétiteur de cette course : « Alex Thomson a le couteau entre les dents et il va tout faire pour essayer de doubler Armel. Mais je crois qu’Armel n’est pas appelé ‘Le Chacal’ pour rien, il a quelques milles d’avance et je crois qu’il ne va pas laisser passer notre ami britannique. » Fabrice Amedeo est du même avis : « c’est difficile à dire…Alex cravache et revient très fort, mais je pense qu’Armel est armé pour défendre sa place. Et c’est un redoutable stratège. Je pense qu’il va avoir chaud jusqu’au bout, que ça va être très serré, mais qu’il va tenir.» Voilà pour les sondages…
Le benjamin et le doyen ont passé le Horn
Tout le reste de la flotte a évidemment perdu du terrain sur les leaders avec les deux journées extraordinaires que viennent d’enchaîner Thomson et Le Cléac’h. Mais cela ne change rien pour le moment à un classement très stable. Au grand large d’Agadir, Jérémie Beyou (Maître CoQ, 3e) est légèrement ralenti mais progresse tout de même à près de 14 nœuds. Derrière lui, Jean-Pierre Dick (St Michel-Virbac) puis Yann Eliès (Quéguiner-Leucémie Espoir), toujours accompagné de Jean Le Cam (Finistère Mer Vent, 6e) à moins de 200 miles. Louis Burton (Bureau Vallée) arrive derrière ce groupe.
Bien plus loin dans l’Atlantique Sud, Nandor Fa (spirit of Hungary) au grand large, Eric Bellion (CommeUnSeulHomme) près des côtes sud-américaines et Conrad Colman (Foresight Natural Energy) se suivent.
Entre le Horn et Les Malouines, arrive Fabrice Amedeo (Newrest-Matmut) qui lutte toujours avec Arnaud Boissières (La Mie Câline). Puis vient le benjamin Suisse Alan Roura (La Fabrique), a passé le cap Horn hier soir à 17h39. Il a été imité en cela ce matin à 3h57 par le doyen de la course, l’Américain Rich Wilson (Great American IV). Le plus jeune et le plus âgé de ce Vendée Globe entament leur remontée finale. Il ne reste donc plus que quatre bateaux dans le Pacifique ce matin : Didac Costa et Romain Attanasio (One Planet One Ocean et Famille Mary-Etamine du Lys) puis Pieter Heerema (No Way Back) et Sébastien Destremau (Technofirst-FaceOcean) en queue de flotte.
Photo : DR
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