Les éditions Ars Magna, situées à Nantes, viennent de rééditer un document intitulé « Qu’est-ce que le nationalisme ? » initialement paru dans l’organe militant « Europe Action ».
Créée en 1963, la revue Europe Action fut l’organe d’une des fractions nationalistes issues de la guerre d’Algérie. Ce courant se dota rapidement de ce texte théorique résumant sa doctrine. Même si sa rédaction fut vraisemblablement collective et s’il fut publié sans nom d’auteur, ce texte est habituellement attribué au principal dirigeant de cette mouvance : Dominique Venner.
Pour l’éditeur « il était indispensable de rééditer le document historique qu’est « Qu’est-ce que le nationalisme ? » un demi-siècle après sa parution. Tout d’abord pour rappeler et permettre de comprendre l’influence qu’il eut sur toute une génération militante. Ensuite pour permettre aux nouvelles générations d’activistes d’avoir accès à un texte introuvable.».
Qu’est ce que le nationalisme ? – Europe Action – Ars magna – 22€ (à commander ici)
Nous vous proposons un extrait de la brochure ci-dessous :
« La preuve est faite que cinq militants valent mieux que cinquante farfelus. La qualité des combattants est de loin préférable à la quantité. C’est autour d’une équipe minoritaire et efficace que le grand nombre se rassemble, pas l’inverse. Que les mouvements révolutionnaires soient des minorités agissantes ne signifie évidemment pas que tous les groupements minoritaires soient pour autant révolutionnaires. C’est une excuse trop facile pour la médiocrité de certains. Les minorités agissantes ne sont pas des sectes stériles, elles sont en prise directe sur le peuple. Ce n’est pas au sein d’une formation unique – parti ou mouvement, que l’action nationaliste peut être menée. Cette forme expose beaucoup trop aux coups de l’adversaire. Elle était adaptée à des situations antérieures. Désormais elle appartient au passé. Les partis traditionnels, hiérarchie unique et apparente où toutes les activités sont groupées sous la même étiquette, ne correspondent plus aux nécessités présentes. La pénétration des idées se fait sous les formes les plus variées, adaptées chacune à son milieu. Pénétration qui peut être invisible ou, au contraire ostensible. Cette tâche, seuls, les militants, peuvent la mener à bien. Leur unité n’est pas celle d’un parti mais celle que crée une même doctrine, une même méthode, une même ligne d’action. »
Avec « pour une critique positive » (à commander ici) de Dominique Venner, cette brochure constitue l’un des textes essentiels pour comprendre cette vague dissidente qui naquit dans les années 60.
La première publication de Pour une critique positive est datée de 1962. Rédigé en détention (les prisons de la République hébergeaient alors de nombreux patriotes coupables d’avoir participé à la défense des Français d’Algérie), ce texte est un exercice d’autocritique sans comparaison « à droite ». S’efforçant de tirer les enseignements des échecs de son action, l’auteur propose une véritable théorie de l’action révolutionnaire. » Pour une critique positive » a eu une influence stratégique majeure pour de très nombreux militants, des activistes estudiantins des années 70 aux identitaires. » Pour une critique positive » a été publié sous anonymat, comme c’est souvent le cas pour ce type de textes d’orientation, mais il est aujourd’hui communément admis que Dominique Venner en fut l’auteur. C’était avant qu’il quitte le terrain de l’action politique pour se consacrer à l’histoire.
Quelques extraits d’Europe action ci-dessous :
“Mais nous ? Qu’avons-nous à conserver dans cette société ? Son idéologie ? Sa hiérarchie sociale ? Ses moeurs ? Ses idoles ? Nous voulons renverser tout cela. Alors ? il ne faut pas confondre ! Ce que nous avons à former ce n’est pas un parti conservateur mais un mouvement révolutionnaire”.
Dominique Venner, Europe-Action, janvier 1966, n°37.
“La Commune, comme le vieux Sud, furent écrasés dans le sang. Mais les ouvriers de Paris et les paysans de Louisiane luttaient pour la même liberté. Ils se battaient pour leur droit à la vie, contre la réaction et le métissage, ces deux aspects d’une même menace cosmopolite”.
Jean Mabire, Europe-Action, janvier 1966, n°37.
“La survie réelle, c’est-à-dire la continuité de notre substance biologique est la condition réelle de notre indépendance. Si l’Hexagone du XXe s. doit être un campement multi-racial, son indépendance ne nous fait ni chaud, ni froid. Même si un rectangle d’étoffe bleu-blanc-rouge y flotte le 14 juillet sur des grouillements colorés, un caravansérail n’est pas une patrie”
Gilles Fournier, Europe-Action, janvier 1966, n°37.
Photos : DR
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2 réponses à “Réédition de « Qu’est ce que le nationalisme ? » d’Europe Action”
« un mouvement révolutionnaire » Il suffit de voir comment il a terminé, pitoyable. On ne combat pas la révolution en étant révolutionnaire. Voie sans issue.
Pitoyable ? Le mot se veut cruel ! N’empêche que de nombreux cadres politiques sont issus de cette mouvance. Un peu de nostalgie aussi : souvenirs des ventes à la criée d’Europe Action et Cahiers Universitaires de la FEN, le dimanche matin rue de Siam à Brest. On était jeune… Je ne regrette pas ce militantisme désintéressé et
un peu naïf, même si une « critique positive » est nécessaire !