06/01/2017 – 07H30 Nantes (Breizh-Info.com) – Le 20 juin dernier, le conseil général de Loire-Atlantique adoptait le PLALHPD, c’est à dire le plan local d’aide au logement et à l’hébergement des personnes défavorisées. Ce document résume les efforts du département en matière de logement social, de logement d’urgence, d’accueil des personnes défavorisées (dispositif 115 etc.) et expose la réalité chiffrée du logement précaire ou de son absence dans le département.
Page 51 du PLALHPD l’on apprend que plus de 5% des occupants ne paient pas leur loyer : « près de 4000 locataires sont en impayés dans le parc social, soit 5,6 % des occupants », sur un parc de 70.955 logements sociaux en Loire-Atlantique en 2012. Parmi eux, 3544 dossiers (en 2013) concernent des locataires en situation de surendettement, un chiffre qui a augmenté de 64% ces 3 dernières années.
En tout, 1648 locataires des domaines privés et sociaux ont été assignés au tribunal en vue de la résiliation de leur bail locatif, soit 0,8 % des locataires – qui étaient 267.063 en 2012. Plus de la moitié de ces assignations (54% en 2014, contre 48% en 2010) s’achèvent par un commandement de quitter les lieux, et un sixième environ (17% en 2010, 15% en 2014) par un concours à la force publique. En chiffres, les cas de réquisition à la force publique ne cessent d’augmenter (+33% de 2010 à 2014), tout comme les commandements de quitter les lieux (+47% sur la période) – et les assignations (+26% en quatre ans).
Trois quart de ces expulsions locatives depuis les HLM sont localisées sur Nantes, encore un cinquième à Saint-Nazaire. Après l’expulsion, les locataires concernés, souvent des familles d’ailleurs, se retrouvent souvent dans des logements précaires ou insalubres, voire à la rue. Et l’accroissement des expulsions depuis les HLM est une tendance nationale.
Sur le grand Nantes, le PLALHPD reconnaît qu’il y a un problème qui aggrave probablement le problème des impayés, puisque la plupart des HLM construits récemment le sont dans une logique de « mixité sociale ». C’est à dire qu’ils sont souvent assez hauts de gamme par rapport aux HLM classiques (autrement dit les grands ensembles) de façon à attirer les classes moyennes. Or, c’est aussi sur Nantes et son agglomération que se concentre la demande de bas loyers : « 45% des demandeurs externes, c’est-à-dire ceux qui ne sont pas logés dans le parc locatif social, ont des ressources inférieures à 30 % des plafonds PLA-i. Or, au 1er janvier 2014, la part du parc social financée en PLAI, catégorie récente de logement considérée comme financièrement accessible, n’est que de 3,9 %. Par ailleurs, un tiers de ce parc présente des loyers supérieurs à 6 € au m². », remarque le document.
La moyenne des loyers au m² dépasse ainsi 6€ dans la communauté de communes Sèvre, Maine et Goulaine, et tutoie les 6€ à Nantes-Métropole, dans la communauté de communes de la Loire Méridionale et dans celle de Savenay (Loire et Sillon). Contre des moyennes allant de 4.35€ à 5.23 € dans les communautés de communes de la Carene (St Nazaire), Sud Estuaire (Saint-Brévin), de Redon et de Châteaubriant – où la demande des ménages en HLM est généralement satisfaite tant du point de vue de la surface disponible que du prix du loyer.
Louis-Benoît Greffe
Photos: breizh-info.com
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Une réponse à “Logement social en Loire-Atlantique : les expulsions en forte hausse”
C’est marrant le conditionnement psychologique : j’ai cru qu’il y avait 6 femme bâchées en noir sur le parking…