30/12/2016 – 11H00 Las Vegas (Breizh-info.com) – Si vous ne le faites pas et si, en même temps, vous êtes curieux de la culture populaire des Américains, il faut vous mettre à Pawn Stars !
« Pawn Stars », « Les Rois de l’Enchère » ont débuté en 2009. La série compte 13 saisons, la dernière en 2016. Tout part d’une P.M.E. de Las Vegas, une entreprise familiale qui comprend « le Vieux », son fils « le boss », le fils du « boss » et son ami d’enfance. Ce sont les Harrison, chez eux on met en gage ou on vend ce qu’on a de plus précieux, de rare. Souvent dans l’urgence, pour déménager, payer les études des enfants, s’offrir un voyage de rêve, solder un prêt et, bien entendu se refaire après une nuit dans un casino. Tout est payé en espèces, parfois en chèque, pas de carte de crédit.
L’aire métropolitaine de Las Vegas compte 1 800 000 habitants, largement dans les services et la maintenance du parc d’hôtels et des lieux de jeu. Bon an, mal an, 35 à 40 millions de touristes, en majorité états-uniens se rendent à Las Vegas. Les habitants ont longtemps été à dominante blanche mais ces Américains de vieille souche reculent devant les hispaniques. Les Afro-Américains sont autour de 10 % et il y a encore moins d’Asiatiques.
L’univers des Harrison, personnel et clientèle est celui de l’Amérique « provinciale », sorte de classe moyenne très largement blanche, avec quelques clients beaucoup plus fortunés. Les Harrison ont l’esprit de famille mais priorité au « business ». « Le Vieux » est un ancien de la « Navy », très usurier, radoteur qui regrette le bon vieux temps où tout était fait main, solide, increvable. Son fils, Rick, est cultivé, il lit beaucoup, incollable sur l’histoire des Etats-Unis. Son fils est un hilote, tatoué de partout mais qui met toute son astuce dans le marchandage. Son copain, Chumlee, est un crétin, tatoué, inculte mais roublard. Le personnel va bien avec les patrons avec des spécialistes, armes, joaillerie, minéraux, horlogerie… Le seul noir est le vigile, autour de 2 mètres et 200 kilos. Tout le monde ou presque, chez les hommes, est en surcharge pondérale. Le coupable : les ailes de poulet-frites de K.F.C. et les brownies…
Passons maintenant à la marchandise. Elle est caractéristique des passions et des goûts moyens des États-uniens. Dans un ordre décroissant :
– Des armes de tous les âges mais « ante 1899 » (la loi), en état de marche, de la masse d’arme à la mitrailleuse et au canon, en passant par tous les fusils, révolvers. Tout est essayé au stand de tir. Une compétence immense, digne du regretté Dominique Venner.
– Des motos, toutes américaines ou presque, dans leur jus ou « customisées ».
– Des automobiles, toutes américaines, quelques allemandes, italiennes. Jamais de françaises, même pas la 403 de Columbo (13 vendues, paraît-il).
– Des autographes, tous américains, Washington, Franklin, les deux Roosevelt, Kennedy, dûment expertisés.
– Des monnaies en or, toutes américaines ou presque.
– Des instruments de musique, guitares surtout, tous américains ; associés à des autographes. Des souvenirs, objets de chanteurs, de groupes, rock, pop, country. Pas de jazz, pas de gospel. Pour l’Europe, seuls les Britanniques ont droit à du respect.
– Des souvenirs, objets de la guerre de Sécession, des deux conflits mondiaux, presque tous américains.
– Des jouets et des jeux de fabrication américaine, des années 30-50 du dernier siècle.
– Des « œuvres d’art » la plupart navrantes, américaines. Seuls étrangers estimés, Dali et Picasso. Surréaliste, l’arrivée d’une gravure de Dürer : Le chevalier, la mort et le diable !
– Des livres enfin, peu nombreux, tous américains expertisés par Rebecca Romney, gérante à Las Vegas de la « Bauman Rare Books » une des plus grandes librairies anciennes du monde (New-York).
Pour valoriser les objets achetés dont la fourchette d’âge se situe entre 1776 et 1990, les Harrison ont recours à des spécialistes en rénovation, très « Wild West », tatouages, barbes, bottes, « stetson ». Le plus intéressant est le restaurateur d’automobiles, très « gothic » avec tatouages païens.
Le monde des Harrison est une complétude. Il tourne sur lui-même, satisfait d’être. Comment le leur reprocher ? Ce sont nos lointains cousins, très différents de nous, qui n’ont rien à faire de nous sauf si on nuit à leurs intérêts vitaux. Est-ce là l’électorat de Trump ? En tout cas, à la « Gold and Silver Pawn shop » on ne parle pas de politique du moment, on se fait très discret sur le sexe, la religion : « Business » oblige ! Vraiment, allez les voir. Vous en saurez plus long que les touristes des « tour operators » qui vous vendent les Etats-Unis pour une virée de 10 ou 11 jours…
Jean Heurtin
Photo : DR
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2 réponses à “Télévision. Regardez-vous « Pawn stars » ?”
yesss c’est vraiment distrayant et instructif… hâte d’aller à VEGAS leur vendre un morceau du vase de Soissons dédicacé par Clovis
un plaisir quotidien cette émission, sans pleurnichards, ni jaloux de la réussite des compatriotes