28/12/2016 – 06h45 Alep(Breizh-Info.com) – Le 26 décembre 2016, l’hebdomadaire Le Point titrait sur son site Internet : « Syrie : un charnier découvert dans la partie rebelle d’Alep ». Avec en introduction, la phrase suivantes : « D’après l’ONU, au moins 82 civils, dont 11 femmes et 13 enfants, ont été exécutés par des milices progouvernementales.». Et voilà Le Point, comme d’autres journaux ayant repris l’information de l’AFP, pris en flagrant délit de désinformation.
Car cette phrase « d’après l’ONU …» placée en introduction tend à faire croire aux lecteurs que le charnier découvert dans la partie rebelle d’Alep serait imputable aux milices pro-gouvernementales, ce qui ne semble pas être le cas. Par ailleurs, sur les civils qui auraient été exécutés il y a déjà plusieurs jours par les milices pro gouvernementales lors de la libération d’Alep – là encore, rien n’a été confirmé, et la désinformation bat son plein comme nous l’avions déjà démontré précédemment.
Alep. La grande désinformation des médias autour des « massacres » et autres « atrocités »
Pour revenir à la découverte macabre de ce charnier, selon l’agence de presse Sana – l’équivalent syrien de l’AFP – 21 corps ont été retrouvé dans la partie d’Alep qui était contrôlée jusqu’à il y a peu par les islamistes hostiles au régime de Bachar el Assad. Selon l’agence, réputée proche du gouvernement syrien (comme l’AFP est proche du gouvernement français) « ces civils (ont été) exécutés par les groupes terroristes avant leur sortie des quartiers est de la ville d’Alep ». Les victimes ont été trouvées « dans des prisons qui étaient administrées par les groupes terroristes dans les quartiers de Soukkari et Al-Kallassé et ont été exécutés par balles à bout portant » a précisé le chef du département des médecins légistes à Alep, Zaher Hajjo.
Pour l’AFP, l’agence Sana qui emploie le terme de « terroristes » pour qualifier les rebelles islamistes « utilise la phraséologie du régime ».
La dépêche de presse de l’AFP est tournée de telle façon à ce que la découverte de ce charnier soit mise en parallèle avec la rumeur jusqu’ici non prouvée (un peu comme les armes de destruction massive de Colin Powell justifiant la guerre en Irak ..) – d’exécutions de civils lors de la reprise d’Alep par le régime Syrien.
Il suffit de lire la suite de la dépêche pour s’y perdre totalement dans les explications, ce qui est une technique particulièrement pernicieuse pour mettre tout le monde sur le même plan, islamistes comme partisans de Bachar Al Assad.
Ainsi on peut lire qu « à la suite d’un accord inédit entre la Russie, alliée du régime de Bachar el-Assad, et la Turquie, soutien de la rébellion, 35 000 insurgés et civils ont été évacués de l’ex-bastion rebelle d’Alep-Est la semaine dernière. Plusieurs jours avant l’évacuation, l’ONU avait affirmé avoir reçu des informations crédibles faisant état de l’exécution d’au moins 82 civils, dont 11 femmes et 13 enfants, par les milices progouvernementales dans la deuxième ville du pays.». Quel rapport se demande-t-on alors ? D’autant que (voir notre premier article concernant ALEP), l’ONU n’a pas confirmé ces exécutions.
Puis la dépêche recentre sur les nouvelles découvertes de charnier en citant les sources russes : « Lundi, le ministère russe de la Défense a affirmé que « des charniers contenant des dizaines de Syriens ayant été exécutés sommairement et ayant subi des actes sauvages de torture ont été découverts ». « La plupart ont été tués d’une balle dans la tête, beaucoup de corps ne sont pas entiers », a indiqué le porte-parole du ministère de la Défense, le général Igor Konachenkov, cité par les agences russes. Ces exactions seront dûment prouvées « pour que les protecteurs européens à Londres et à Paris des soi-disant opposants prennent conscience de qui sont leurs protégés et qu’ils reconnaissent leur responsabilité dans la cruauté » des rebelles.»
Avant de conclure, sur le « rapport » de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH dont nous devons rappeler que son seul animateur se trouve en Angleterre et non pas sur le terrain) qui dit ne pas être en mesure de préciser comment les victimes avaient été tuées et sur « l’accusation » lancée par plusieurs pays occidentaux à la Russie d’avoir « perpétré des crimes contre l’humanité »
En 2011, Enquêtes et Débats publiait un article intitulé « du rôle majeur de l’AFP dans la désinformation actuelle ». Cet article semble aujourd’hui plus que jamais d’actualité …
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3 réponses à “Charnier découvert à Alep : Le Point et l’AFP pris en flagrant délit de désinformation”
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[…] » la position qu’il croyait être celle de François Fillon sur la situation en Syrie, alors que la désinformation en France au sujet de la guerre battait son plein et que le gouvernement de gauche n’a eu de cesse […]
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