26/12/2016 – 06h45 Vannes (Breizh-Info.com) – Le 19 janvier 2017 se tiendra, à Vannes, le procès des « 4 d’Arzon ». Deux d’entre eux sont accusés de violences à l’occasion de la manifestation pour dénoncer l’agression sexuelle d’une femme par un migrant, tandis que deux autres – Ronan Le Gall et Nicolas Faure – sont accusés d’être les organisateurs d’une manifestation pourtant spontanée et non déclarée. Maître Frédéric Pichon, avocat au Barreau de Paris depuis 18 ans, sera le défenseur de l’un d’entre eux lors d’un procès qui s’annonce politique.
Cet avocat, spécialisé dans le domaine du droit du travail – il défend principalement les salariés – et du droit pénal, est également un parfait connaisseur du droit de la presse et de toutes les questions qui touchent à la liberté d’expression. Il est parallèlement vice président du SIEL une structure qui s’est émancipée récemment du RBM (Rassemblement Bleu Marine) et qui entend défendre la souveraineté et l’identité de la France et de l’Europe ainsi que les libertés (économiques, scolaires, expression) en fondant l’organisation de la société sur le principe de subsidiarité.
A quelques semaines du procès, nous l’avons interrogé.
Breizh-info.com : Pourquoi avoir choisi la profession (ou plutôt la vocation) d’avocat ?
Maître Pichon : Fils et petit fils de militaire, je ne suis pas né en me disant « plus tard je serai avocat ». C’est plutôt progressivement que j’ai découvert l’importance de la parole et l’argumentation, ayant grandi en milieu hostile, essentiellement dans le public, dans des lycées très à gauche. Cela a forgé en moi le goût de la contradiction et de la combativité.
Breizh-info.com : Vous n’avez jamais caché, au barreau, votre engagement pour des causes politiques, puisqu’on vous a notamment retrouvé en première ligne du Printemps français, des veilleurs, des manifs pour tous, à défendre des jeunes hommes et femmes ayant maille à partir avec la justice. Comment est-ce perçu par la justice ? Est-ce que cela ne pèse pas parfois sur certaines décisions ?
Maître Pichon : Pour être tout à fait honnête, je ne pense pas que mes engagements personnels aient pu jouer contre mes clients. En revanche, il est certain que les dossiers politiques ne sont pas comparables aux dossiers ordinaires ou de droit commun. Dés lors qu’il y a un enjeu politique ou sociétal, les juges sont soumis directement ou indirectement à une pression. Sans compter leur sensibilité personnelle qui peut s’exprimer de manière partiale dans certaines décisions.
Mais je considère que dans les dossiers politiques, il ne faut pas adopter une posture défensive et prétendument apolitique mais au contraire, mettre la pression sur les juges en leur faisant subtilement un procès de partialité en leur rappelant que tel ou tel dossier n’aurait jamais du se retrouver devant eux si le pouvoir politique, auquel est soumis le parquet, ne l’avait voulu.
Breizh-info.com : Vous défendrez, le 19 janvier prochain, Nicolas Faure (Lien) à Vannes, accusé d’avoir organisé la manifestation contre les migrants – suite à une agression sexuelle – à Arzon. Pouvez vous revenir sur cette affaire ? Est-il normal qu’en attente du procès, il soit interdit de déplacement dans le Morbihan ?
Maître Pichon : Ce qui est finalement reproché à Nicolas Faure, c’est d’avoir participé à un rassemblement pour dénoncer les agissements d’un clandestin qui avait commis une agression sexuelle. On lui reproche en définitive d’avoir agi en citoyen courageux pour pointer un comportement inacceptable d’une personne qui est entrée sur le territoire de surcroit de manière irrégulière.
Le contrôle judiciaire imposé est un moyen de pression pour lui empêcher toute activité militante. C’est une atteinte grave aux libertés.
Breizh-info.com : Le même procureur de Vannes – François Touron – a décidé, quelques jours après cette affaire — dont les services de police et gendarmerie affirment qu’elle a été pilotée par les plus hauts services de l’Etat concernant la répression à mettre en place – de classer sans suite une autre affaire, concernant un homme ayant uriné volontairement sur une voiture de police. Y’a t-il un deux poids deux mesures ?
Maître Pichon : Nous sommes typiquement en plein dossier politique. A Arzon comme à Calais, le pouvoir politique a peur d’un embrasement de la situation liée au problèmes des « migrants » et d’une réaction vive de la population. On a vu avec quel empressement les policiers en civil ont ciblé le général quatre étoiles Piquemal en février dernier. Le procureur de Vannes a toujours fait preuve d’un acharnement particulier pour les dissidents qui se trouvent du mauvais côté du curseur idéologique. Il y a évidemment un deux poids deux mesures.
Mais cela n’est pas nouveau. Cela était le cas sous De Gaulle et même sous l’ancien régime. Il suffit de relire La Fontaine. La justice est humaine et elle aura toujours tendance à se plier aux puissances en place.
Breizh-info.com : Y’a t-il des affaires judiciaires récentes qui vous ont particulièrement interpellées, récemment, en tant qu’avocat (ou que vous mêmes vous avez eu à traiter) ?
Maître Pichon : Les motifs de révolte et d’indignation sont légion. Mais je dois dire que je suis choqué par l’acharnement particulier dont font l’objet mes clients de Riposte Laïque, victimes d’une vindicte particulière de la part des ligues de vertu ( LDH , LICRA, Mrap) avec la complicité du parquet de Paris qui dépense une énergie particulière pour asphyxier financièrement et judiciairement mes clients parce que ce sont des donneurs d’alerte face au développement de l’Islam en France.
Breizh-info.com : On a beaucoup parlé de cet homme condamné à 10 années de prison en appel – par des jurés – pour avoir abattu un cambrioleur. Quid de la légitime défense ?
Maître Pichon : Il ne faut pas raisonner de manière affective mais au cas par cas et toujours regarder les pièces du dossier. La légitime défense suppose que l’agression soit actuelle. Une fois que l’agresseur a tourné le dos, on peut comprendre le réflexe de peur ou d’exaspération qui peut amener à tirer. Mais ça n’est plus de la légitime défense. En revanche, on peut imaginer une présomption de légitime défense renforcée aussi bien pour les policiers que les particuliers agressés chez eux, la charge de la preuve d’une riposte injustifiée devant incomber au procureur de la république.
Breizh-info.com : Comment avez vous réagi à la dernière décision de Manuel Valls de relier la cassation directement au gouvernement ?
Maître Pichon : Je n’interprète pas forcément cette décision comme l’expression d’une dérive dictatoriale. Il me semble logique que les juges ne soient pas au dessus des lois et soient soumis à une instance disciplinaire ou de contrôle. Le problème réside plus dans la composition éminemment politique de ces instances. Il faudrait à mon sens créer une instance mixte composée de juges, d’avocats et de citoyens susceptible de juger des magistrats pour des actes graves. Je suis pour la responsabilité des magistrats. Les avocats, les policiers, les militaires sont responsables. La justice est le dernier bastion corporatiste à faire tomber.
Propos recueillis par Yann Vallerie
Photo : DR
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Une réponse à “Arzon. Maître Frédéric Pichon : « Le procureur de Vannes a toujours fait preuve d’un acharnement particulier pour les dissidents » [interview]”
vivement 2017 qu’on puisse mettre au pas ces juges gauchistes!