21/12/2016 – 06H00 Saint-Malo (Breizh-info.com) – Avec le début de l’année 2017, va déjà se poser pour les élèves de terminale des lycées bretons la question de leur orientation post-bac. Ce sera ainsi l’heure des choix et des portes ouvertes dans les différentes universités et écoles afin d’aider les futurs bacheliers à trouver, si possible, la « bonne » voie. La marine marchande ne sera pas en reste.
Ainsi, l’ENSM (École Nationale Supérieure Maritime), qui compte deux de ses quatre sites en Bretagne, ouvrira les portes de ses locaux au public :
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Le samedi 21 janvier 2017 à Nantes, au 38 rue Gabriel Péri, de 10h à 16h (arrêt de tram Gare Maritime, ligne 1)
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Le samedi 28 janvier 2017 à Saint Malo, au 4 avenue de la Victoire, de 9h à 17h (l’école se situe intra-muros avec une vue imprenable sur la baie)
Les Hydros en quête de stabilité
Ce sera donc l’occasion pour ceux, dont la vocation maritime attire encore, de se renseigner sur le chemin scolaire à parcourir pour atteindre des fonctions d’officiers à bord des navires de la marine marchande. Mais après une réforme des Hydros, qui entre temps ont fusionné pour devenir ENSM, un pavillon français mis à mal et des difficultés à trouver des stages embarqués pour les élèves des filières A et B, les écoles de la marine marchande tentent de maintenir le cap et de retrouver un peu de sérénité.
Après des années de tergiversations et de remodelages réguliers, la direction de l’ENSM a mis en place une nouvelle réforme de ses formations en 2011 conduisant notamment à la délivrance d’un titre d’ingénieur au terme de la cinquième année d’enseignement. Les premiers diplômés de ce nouveau cursus sont arrivés sur le marché de l’emploi en 2016 mais les retours des armateurs sur ces évolutions sont assez mitigés, arguant que « les navires français avaient besoin d’officiers et non d’ingénieurs ».
Il est à espérer pour les jeunes gens attirés par le large qu’une stabilité durable va enfin perdurer dans les coursives de l’ENSM, l’organigramme des diplômes, des brevets et des passerelles entre chaque filière et titres étant déjà l’un des plus complexes parmi toutes les corporations de France.
Les sites bretons au second plan
Saint Malo et Nantes sont donc les deux bases historiques de l’enseignement maritime en Bretagne, mais force est de reconnaître qu’aujourd’hui, ce sont bien les deux autres sites du Havre et de Marseille qui concentrent l’essentiel des moyens de développement. Ainsi, les deux villes se partagent l’enseignement en cinq ans du cursus de la filière de Navigant Ingénieur (O1), celle que l’on appelle toujours la filière polyvalente. Les trois premières années se déroulent à Marseille puis les élèves achèvent leur parcours dans l’école du Havre, bâtiment ultra-moderne inauguré en octobre 2015.
Dans le même temps, Saint Malo a vu son site se spécialiser vers les formations monovalentes machines et notamment le nouveau brevet de « Chef de quart machine/Chef mécanicien 8000 Kilowatts », brevet qui sera obtenu après trois ans de cours par les élèves de la filière B. En espérant pour l’école malouine que cette spécialisation lui permettra de retrouver des perspectives à long terme alors qu’elle a connu de grosses difficultés financières il y a quelques années tandis que les divers ateliers et matériels dédiés à la formation des élèves n’étaient pas du tout dignes d’un enseignement dit « supérieur ».
Quant à Nantes, l’établissement de la Cité des Ducs qui jadis formait lui aussi des officiers polyvalents a vu son rôle amoindri depuis le début des années 2010, regroupant dorénavant les formations monovalentes du pont et les nouvelles formations d’ingénieurs paramaritimes (masters 1 et 2), équivalents terrestres du cursus d’ingénieur navigant. Rappelons tout de même que l’institution nantaise située près des bords de Loire n’était pas passée loin d’une fermeture définitive vers la fin du quinquennat Sarkozy qui entendait « recentraliser » le tout au Havre.
Cette absence de pôle d’excellence maritime sur la façade atlantique et plus particulièrement en Bretagne, qui fournit encore à l’heure actuelle un grand nombre d’officiers à la marine marchande française, ne manque pas de faire régulièrement grincer des dents dans les milieux maritimes bretons, tout en donnant du grain à moudre aux persifleurs sur la capacité des élus locaux à défendre les intérêts réels de leurs territoires.
Une entrée sur concours pour des places limitées
Contrairement aux universités, l’entrée à l’ENSM est sélective et se fait sur concours. Le lycée des Rimains de Saint Malo accueille ainsi 37 élèves candidats pour la filière A (filière Ingénieur) dans sa classe préparatoire au cours de cette année scolaire 2016-2017. À l’échelle de l’hexagone ce sont entre 350 et 400 candidats qui devraient passer le concours se tenant le 15 mai 2017. Mais seulement 130 places seront octroyées en filière A : 110 sur concours et 20 sur titres pour des candidats titulaires d’un diplôme de l’enseignement supérieur ou issus de classes préparatoires aux grandes écoles.
L’offre de place en filière B est plus restreinte, l’ENSM de Saint Malo n’accueillant que deux classes d’élèves officiers « Chefs de quart machine ». Le concours, qui a lieu lui aussi le 15 mai prochain, n’offrira que 48 places aux futurs officiers mécaniciens.
Photo : DR
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