05/12/2016 – 07H00 Nantes (Breizh-info.com) – Les syndicats de salariés et patronaux ont un financement très opaque. Une seule étude parlementaire très fouillée avait été effectuée sur ce sujet en 2011 : le rapport Perruchot du nom d’un député centriste. Ce document démontrait chiffres à l’appui que les syndicats ouvriers ne représentaient pas plus de 7 à 8% des salariés français. Une proportion en constant déclin. Il y a en France 8 « grandes » centrales syndicales dont 6 sont reconnues « représentatives » par les pouvoirs publics.
Pour chacune de ces organisations, les cotisations des adhérents représentent moins de 10 % des recettes. Elles vivent toutes aux crochets de l’État, des collectivités territoriales et du budget de la formation professionnelle. Une vérité qu’il a fallu cacher, ainsi, fait rarissime, le rapport Perruchot, une vraie bombe, fut interdit de publication et de consultation avant 30 ans ! Seul le magazine Le Point avait osé le mettre en ligne sur son site.
Aucun changement depuis et toutes les collectivités continuent à financer les syndicats avec l’argent des contribuables. Ainsi le conseil régional des Pays de la Loire vient-il de voter en commission permanente le 18 novembre dernier 175 000 € de subventions aux organisations syndicales au titre du « soutien aux partenaires sociaux : attribution de 8 subventions aux unions syndicales : pour la réalisation de leurs actions (sic) au titre de l’exercice 2016 ».
Elles se répartissent ainsi :
o CGT : 40 164 euros
o CFDT : 58 089 euros
o CGT-FO : 27 887 euros
o UNSA : 8 277 euros
o CFTC : 15 342 euros
o CFE-CGC : 12 784 euros
o FSU : 4 317 euros (enseignants- proche du PC)
o Union Syndicale Régionales Solidaires représentées au CESER : 8 140 euros.
Il faut noter que ni l’UNSA (proche du PS) ni Solidaires (trotskyste proche du NPA) ne sont reconnues représentatives au plan national et que deux subventions de 10 000 euros ont été versées à la CGT et à Force ouvrière pour l’impression de leurs journaux régionaux.
La commission finances du conseil régional est présidée par François Pinte, second de Bruno Retailleau et « filloniste » militant. Seul le Front national représenté par Pascal Gannat président du groupe et Jean Goychman se sont opposés à cette mesure, dénonçant «des propositions dans la continuité de la gauche de la part de l’équipe de Bruno Retailleau», ajoutant : «on n’achète pas la paix sociale dans le personnel régional sans lâcher du lest, sauf qu’il s’agit de l’argent des Ligériens. L’habituelle politique de la ‘droite’ couchée devant la gauche ».
Ainsi depuis un an le seul fait marquant de la nouvelle majorité de droite à la région des Pays de la Loire en matière culturelle et de subventions aux associations et syndicats aura été le refus de verser 5000 € à un festival de cinéma LGBT. C’est peu, ne manqueront pas de dire certains, pour une majorité qui avait annoncé un « changement radical » pour mettre fin à 11 ans de gestion socialiste sous Jacques Auxiette qui, en 2004, avait battu un certain… François Fillon. Réflexion désabusée d’un électeur plutôt déçu, citant Gustave Le Bon : «les volontés faibles se traduisent par des discours, les volontés fortes par des actes».
Photo :DR
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3 réponses à “Continuité au conseil régional des Pays de la Loire : la droite finance les syndicats”
les subventions que se soit pour les syndicats, des organisations politiques ou des assos devraient être interdites, les cotisations des adhérents et les dons privés devraient être leurs seules sources de revenus! cela ferait du coup un grand ménage dans toutes ces assos, crées uniquement pour toucher des subventions!
@languillem Les syndicats ne servent à rien mais s’achètent de beaux châteaux
C’est pour cela qu’ils existent et qu’ils sont payés pour canaliser et étouffer les vrais intérêts des ouvriers. Et cela depuis l’abrogation de la loi Chapelier abolissant les corporations.