30/11/2016 – 08H00 Paris (Breizh-info.com) – En ce moment tous les « acteurs politiques » veulent « rassembler ». C’est à la mode. Mercredi 16 novembre, Emmanuel Macron nous en a apporté la preuve le matin en annonçant sa candidature à la présidence de la République et le soir en vantant sa marchandise sur France 2 : «Je veux rassembler ».
En résumé, l’ancien banquier-ministre a placé sa candidature sous le signe du rassemblement, voulant dépasser les clivages, alors que sa démarche divise un peu plus la gauche. Avec une grande prétention, il assène : « Je ne parle pas à la gauche, je ne parle pas à la droite, je parle aux Français » (France 2). Mais n’est pas de Gaulle qui veut ! Sa dénonciation d’un système qu’il incarne mieux que tout autre relève également d’une grande prétention : lycée Henri IV, ENA, inspecteur des Finances, rapporteur de la « commission pour la libération de la croissance française » (Commission Attali), banquier d’affaires chez Rothschild, membre de la promotion 2012 des « Young leaders » de la French-American Foundation, secrétaire général adjoint de la présidence de la République, ministre de l’Économie, de l’Industrie et du Numérique. Mais comme les autres « acteurs politiques » appartiennent au même système politique (libéralisme, européisme, mondialisme), il ne risquait pas de se faire remettre à sa place. Seule Marine Le Pen a rappelé qu’il était «le candidat des puissances de l’argent». « Macron est le candidat des banques. Ils sont un certain nombre sur cette ligne ultralibérale », a-t-elle ajouté (Les Échos, 17/11/2016). Elle aurait pu compléter la carte de visite du personnage en indiquant qu’il était également le candidat des patrons du CAC 40. Banques et multinationales défendent les mêmes intérêts !
Puisque son souci de « rassembler » s’étend sur tous les fronts – tous azimuts – on pourrait lui suggérer d’intégrer dans cette grande opération les ouvrières de chez Gad (abattoir de Lampaul-Guimiliau). Le banquier-ministre s’était en effet distingué un beau matin en déclarant sur Europe 1 (mercredi 17 septembre 2014) : « Sur les dossiers que j’ai, il y a la société Gad (…) Il y a dans cette société une majorité de femmes. Il y en a qui sont, pour beaucoup, illettrées. Pour beaucoup, on leur explique : « vous n’avez plus d’avenir à Gad ou aux alentours. Allez travailler à 50 ou 60 km. Ces gens là n’ont pas le permis de conduire. On va leur dire quoi ? Il faut payer 1500 euros et il faut attendre un an ? » Dans chaque phrase suinte le mépris de l’élite parisienne pour le petit peuple de province…
Qu’a-t-il fait pour cette « France rurale qui se sent abandonnée » lorsqu’il était ministre ? Qu’a-t-il fait pour les « illettrées » de Gad ? Qu’a-t-il l’intention de faire pour « cette France qui s’est construite sur une politique d’aménagement du territoire volontariste » si, d’aventure, il était élu président de la République ? Il est plus aisé de blablater sur l’«universalisme » de la France. Car, à l’entendre, « la France n’est elle-même que quand elle se dépasse, quand elle porte ses valeurs de fraternité au-delà d’elle-même, quand elle réussit à créer des choses qui étaient impensables ». (L’Obs, 10 novembre 2016). Si on comprend bien, seules les « choses » que Macron considère comme « impensables » l’intéressent. Malheureusement le sauvetage de Gad n’entrait pas dans l’«impensable» !
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Une réponse à “Les « illettrées » de Gad se souviennent de Macron”
Quel odieux personnage ! Puant !