24/11/2016 – 06H00 Genève (Breizh-info.com) – Ce dimanche 27 novembre 2016 se tient en Suisse la dernière votation de l’année, et elle concerne le nucléaire (voir le texte intégral ici). Au total, ce sont 13 objets fédéraux qui auront été soumis à la décision du peuple en 2016.
Initiative populaire « Pour la sortie programmée de l’énergie nucléaire (Initiative « Sortir du nucléaire » ) »
L’initiative veut interdire la construction de nouvelles centrales nucléaires et limiter à 45 ans la durée d’exploitation des centrales déjà en service. Elle veut également que la Confédération agisse pour limiter la consommation d’énergie, pour améliorer l’efficacité énergétique et pour promouvoir les énergies renouvelables.
Le Conseil Fédéral et le Parlement recommandent au peuple de rejeter cette initiative, et privilégient la Stratégie énergétique 2050 qui prévoit de ne plus remplacer les centrales nucléaires lorsqu’elles arriveront en fin de vie. Ce qui reste une notion aléatoire, puisqu’elles disposent toutes d’une autorisation d’exploitation d’une durée illimitée, ce qui signifie qu’elles peuvent fonctionner aussi longtemps qu’elles sont jugées sûres.
Tandis que si l’objet de dimanche est accepté, trois centrales fermeront en 2017, une en 2024 et la dernière en 2029.
Chez les opposants, le principal argument avancé est le coût. Puisque le temps que les énergies renouvelables soient totalement en mesure de répondre aux besoins de la population, il faudrait importer de l’électricité depuis l’étranger. De plus, il est probable que cette électricité provienne justement de centrales nucléaires, voire de centrales à charbon très polluantes.
Les partisans du non jugent trop que le timing voulu par cette initiative est trop serré.
Sur l’argument de l’importation de courant sale en provenance de pays voisins, le camp du oui le réfute et indique que différentes solutions existent. Et qu’il sera en outre possible d’importer provisoirement du courant renouvelable, notamment celui produit à l’étranger par Axpo et Alpiq ou de l’hydraulique abondant en Autriche, Italie et même en France. Importer du renouvelable coûterait même moins cher que le courant nucléaire suisse.
Le calendrier est jugé raisonnable et les initiants mettent également en avant l’opportunité économique que constituerait un oui, avec une création d’emplois dans de nombreuses PME artisanales et industrielles qui travaillent pour l’avenir énergétique du pays.
Les sondages laissent une grande place au suspens sur l’issue finale, puisque le camp du oui est actuellement en tête : 51,5% des citoyens se disent pour le texte, 29,9% contre et 24,6% ne sont pas encore fixés. En sachant que la tendance à l’érosion du oui à l’approche du vote est une constante en Suisse, on devrait se diriger vers un résultat serré.
Photo : DR
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2 réponses à “Suisse. Le peuple vote dimanche pour sortir du nucléaire (ou pas)”
C’est un vrai problème pour ce petit pays, avec Beznau, mais sachant que les risques majeurs proviennent d’un pays voisin, notamment les centrales nucléaires de Fessenheim et Bugey, ne faut-il reconsidérer la question à l’échelon européen?
et regarder éventuellement vers les centrales au thorium préconisées par le professeur Edgard Nazare dans les années 60