23/11/2016- 05H30 Washington (Breizh-info.com) – La victoire de Donald Trump, qui se revendique climato-sceptique et remet en cause l’origine humaine du réchauffement climatique, est la victoire des énergies fossiles. Plusieurs conséquences se dessinent dès à présent.
Le candidat républicain ne fait pas dans la demi-mesure : il avait annoncé qu’il reviendrait sur l’accord de Paris et qu’il dérégulerait les hydrocarbures et le charbon. Energy matters pour l’équipe Trump : elle regroupe des climato-sceptiques et travaille sur l’annulation de ce que le dirigeant américain appelle des “ restrictions tueuses d’emplois dans la production d’énergie” dans le pétrole et gaz de schiste sans oublier le charbon.
Elle vise plusieurs millions d’emplois bien rémunérés dans ces secteurs. Elle espère ainsi injecter 50 000 milliards de dollars dans l’économie américaine, au mépris de toute considération environnementale.
L’énergie est donc un secteur clef pour Trump, et le marché intérieur est prioritaire. Il ne compte pas s’encombrer d’une quelconque diplomatie internationale pro-climat, qu’il met en balance avec 100 000 emplois perdus dans ce secteur en deux ans.
Il veut annuler les versements de plusieurs milliards aux programmes de changement climatique de l’ONU et utiliser cet argent pour réparer les infrastructures environnementales et le réseau d’eau. Trois effets à court terme apparaissent :
– son “pragmatisme” à court terme sonne le glas de la politique des démocrates à l’international.
– la construction d’infrastructures, tel l’oléoduc Keystone XL, qui doit relier le Canada au golfe du Mexique et sur lequel Obama avait mis un veto début 2015, est relancée.
– la relance des hydrocarbures et l’assouplissement administratif vont mettre en concurrence hydrocarbures et charbon sur le marché intérieur.
Les Américains sont de gros producteurs de charbon : le charbon assure 30% de la production d’électricité de pays. Y aura t’il une lutte à mort entre charbon et gaz de schiste dans un contexte réglementaire assoupli et libéralisé? Que le meilleur gagne, mais pas sûr que les mineurs des Appalaches, fortement touchés par des pertes d’emploi récentes, et qui ont voté massivement Trump, soient les grands gagnants des prochaines années.
Il ne faudrait pas non plus négliger l’impact des rétorsions de la part de l’OPEP, retourné sur le sentier de la guerre. La libéralisation du marché intérieur américain aura des répercussions difficiles à prédire sur les marchés internationaux.
Photo : wikipedia (cc)
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