22/11/2016- 07H00 Bretagne (Breizh-info.com) – François Fillon a remporté le premier tour de la primaire des Républicains dans les 5 départements bretons. Plus qu’un raz de marée, c’est une véritable claque infligée à une partie des responsables et des élus de la droite et du centre en Bretagne – qui avaient fait campagne pour Alain Juppé notamment, persuadés que le positionnement « au centre droit » était encore celui de leurs électeurs de Bretagne.
Et cela sans avoir une seule seconde, semble-t-il, tiré les enseignements des précédents scrutins électoraux, montrant une baisse sensible de la droite au profit du Front national, signe qu’une partie des électeurs ne goûtent plus au discours des vieux (et moins vieux) éléphants de la droite, qui parfois agissent comme si le monde et l’Histoire n’évoluaient pas autour d’eux.
Les seules communes de Bretagne où François Fillon ne l’emporte pas sont : Meslan et Briec (Finistère) et Plouay (Morbihan). Trois communes donc, pour les 5 départements, toutes les autres étant remportées par François Fillon avec plus de 50% des suffrages dans une commune sur deux.
Parmi les grands désavoués , on retiendra notamment Maël De Calan, porte-parole d’Alain Juppé . Une « jeune pousse » qui, vu les scores en Bretagne en faveur de Fillon semble au pied du mur, lui qui espérait sans doute un jour diriger la droite bretonne. Mais en politique, les « retournements de veste » sont pléthores. Affaire à suivre donc.
David Robo, maire de Vannes, semble lui aussi désavoué, puisqu’il a renouvelé son soutien pour le deuxième tour à Alain Juppé, tout en ayant apporté un parrainage à Nathalie Kosciusko-Morizet, qui termine dans les cordes à 2,5% des suffrages…
Alain Juppé est également soutenu par Claude Renoult, maire de Saint-Malo, Bruno Joncour, maire de Saint-Brieuc, Didier Lechien, maire de Dinan, ou encore par Bertrand Plouvier, chef de file de l’opposition municipale à Rennes.
Quant à Franck Louvrier (La Baule), l’élimination de Nicolas Sarkozy dès le premier tour est pour lui aussi un revers magistral. Ludovic Jolivet, maire de Quimper avait soutenu Bruno Le Maire, mais laisse entendre depuis dimanche soir qu’il sera derrière François Fillon pour le second tour. Bernadette Malgorn, chef de file de l’opposition à Brest, n’avait, elle, pas pris position à l’occasion de ces primaires.
Du côté des « gagnants » de cette primaire, Isabelle Le Callennec, Dominique de Legge (député d’Ille-et-Vilaine) mais aussi François Goulard (président du CD56) ou Alain Cadec (président du CD22) le soutiennent. Marc le Fur avait par ailleurs soutenu François Fillon lors de son dernier meeting, à Saint-Brieuc – après avoir parrainé Hervé Mariton, non qualifié et désormais soutien d’Alain Juppé. Bruno Retailleau, ami et soutien de François Fillon et président du conseil régional des Pays de la Loire, sort lui aussi renforcé de ce premier tour de la primaire.
Alain Juppé n’a pas souhaité se retirer malgré l’écart entre les deux hommes lors d’une Primaire il est vrai en partie faussée par son ouverture, puisque tous les électeurs, y compris ceux de gauche ou du FN, pouvaient voter. Cette primaire a néanmoins suscité nettement plus d’intérêt que la primaire du PS en 2011.
Quelle ligne politique vont désormais adopter ceux qui, tenant de la « droite molle » – parfaitement représentée par le passé par de Rohan et Méhaignerie, aujourd’hui par Robo, Joncour et de Calan – sont manifestement invités par leurs électeurs à changer de discours et de ton, sous peine de se retrouver prochainement balayés électoralement ?
Un boulevard à droite est désormais ouvert en Bretagne, notamment en vue des élections législatives de 2017, pour des candidats se revendiquant d’une certaine forme de droite décomplexée, derrière les 15 propositions de campagne phares de François Fillon (à découvrir ici). Un boulevard toutefois actuellement sérieusement contesté par le Front national, désormais bien implanté en Haute-Bretagne, moins en Basse-Bretagne.
Photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2016 dépêches libres de copie et diffusion sous réserve de mention de la source d’origine
4 réponses à “Primaire des Républicains. L’échec des partisans d’Alain Juppé en Bretagne”
Petite remarque pour plus de rigueur dans votre analyse :pensez à l’orthographe!
« Quand à Franck Louvrier » cela ne s’écrit pas; plutôt écrire « QuanT à Franck Louvrier »
Règle : quand « quand » fait référence à un nom, cette locution se termine toujours par un T » !!!!!!!!!!!!!!
espérons que le 2éme tour confirme le premier, et que juppé, cet islamo-collabo-compatible, se prenne la raclée du siècle!
…et voilà que le gentil, l’irénique, le consensuel Juppé se révèle après le premier tour de la primaire comme un politicard de la pire espèce, prompt aux peaux de banane et aux coups de poignard dans le dos !
Rien d’étonnant. Ce sont des élections. Et il n’y a aucun coup de poignard dans le dos, Juppé ne fait que rappeler le vrai visage de Fillon, qui joue très bien de son image lui aussi, celui du terne travailleur alors que c’est un violent autocrate. Faut se rappeler sa présidence PdL et son système. L’humiliation sous Sarkozy ne l’a rendu que plus haineux.
Il aime Poutine et critique les musulmans ? La belle affaire ! Il est ultralibéral économique. Et vu que le politique ne pèse plus très lourd, toutes ses valeurs pour lesquelles il trouve des électeurs vont se faire balayer.
Parce que catho et tatchérien, c’est antinomique mais personne ne le relève, sous prétexte que cles 2 sont le « mal » pour la bien pensance, et donc le « bien » pour la réaction.
Juppé l’a d’ailleurs bien dit. Lui-même est plus proche du pape François que Fillon ne l’est.
Fillon n’est qu’un chrétien de culture, de patrimoine ET de classe. Il n’hésitera pas à sacrifier le prolo De Souche pour protéger les propriétaires terriens. Vu que Paulo Desouche n’est plus catho, il le conchie.
Quant à Juppé, il est mort.
Le prochain président sera sûrement Bayrou, ce qui arrive 10 ans trop tard. Mais dans les perspectives d’un isolationnisme US, ça peut le faire. Il pourrait ouvrir les yeux sur la Russie. Encore faudrait-il que l’Allemagne entre en crise politique.
En tout cas, Bayrou est plus chrétien que Fillon. Ce qui explique beaucoup sa niaiserie d’ailleurs.