15/11/2016 – 07H00 – Notre-Dame-des-Landes (Breizh-info.com) – La cour administrative d’appel de Nantes a rejeté hier une série de pourvois formés contre des actes préfectoraux tendant à autoriser la construction d’un aéroport à Notre-Dame-des-Landes. C’est une surprise puisque le rapporteur, d’ordinaire suivi par la cour, avait préconisé le rejet de quatre arrêtés. Certains partisans du projet avaient vu dans cette position la main d’un gouvernement désireux de clore à moindre frais un dossier empoisonné. Au tour des opposants de se demander si la main du gouvernement n’a pas au contraire téléguidé celle de la cour. « Ce jugement (…) conforte la détermination du Gouvernement à mettre en oeuvre le projet », s’est empressé d’assurer Manuel Valls dans un communiqué.
De son côté, Emmanuelle Cosse, ministre du Logement et ancienne secrétaire nationale d’Europe Écologie Les Verts, a sagement renoncé à se rendre à Nantes où elle était attendue hier pour une toute autre raison (ce qui pourrait laisser penser que le gouvernement a pu être informé avant qu’elle ne soit prononcée de la décision prise en toute indépendance par la cour administrative d’appel…).
Car une bonne partie des commentateurs considèrent les arrêts d’hier comme une source d’embarras supplémentaire pour le gouvernement. Après le rapport d’experts demandé par Ségolène Royal, après les conclusions du rapporteur devant la cour d’appel, le doute commence à s’insinuer sur la légitimité du projet. Son utilité réelle est de plus en plus souvent mise en doute dans les dîners en ville.
Les partisans du projet s’accrochent à la consultation du 26 juin – 55 % des voix en faveur du projet – mais leurs récentes manifestations ont montré qu’ils étaient incapables de mobiliser sur le terrain, contrairement aux opposants. « Une consultation n’est pas une élection, les esprits évoluent », note un politologue nantais. « Si l’opinion des opposants est ferme alors que celle des partisans est faible, une tentative de passage en force risquerait de coûter cher au gouvernement qui la déciderait. C’est pourquoi le jeu politique actuel est plutôt fait de postures visant soit à affirmer la fermeté du gouvernement, en paroles seulement, soit à souligner sa faiblesse en pratique. »
Rien n’est donc joué à ce jour. Les adversaires du projet ne vont pas manquer de déposer un pourvoi devant le Conseil d’État – recours non suspensif, mais on se souvient que François Hollande s’était engagé à ne rien entreprendre avant que les recours contre le projet ne soient épuisés. Le feuilleton pourrait durer encore.
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7 réponses à “Aéroport de Notre-Dame-des-Landes : tirez une carte Chance”
Le président de la cour administrative d’appel est originaire de Bouguenais, juste à côté de l’aéroport actuel. Sans doute a-t-il encore dans le coin des parents, des amis. Il se veut neutre, certainement, mais quand il s’agit d’appréciations subjectives, les avis des amis peuvent entrer en ligne de compte. (Je parle d’appréciations « subjectives », car en quoi un magistrat administratif est-il qualifié pour dire ce qu’est une « alternative crédible » à NDDL ? Dès lors qu’il s’assied sur l’avis des experts du ministère de l’Environnement et décide lui-même de ce qui est « crédible » ou pas, il rejette l’expertise au profit de l’opinion, il renonce à la crédibilité au profit de la crédulité.)
J’avais predit que la demande du rapporteur ne serait pas suivit face la magistrature bananiere du tribunal Administratif de Nantes qui conmme toutes les autres par ailleurs en France
les « opposants » viennent de toute l’europe …
Suffit d’aller à un rassemblement sur la Zad pour constater qu’il y a facile 150 voitures avec des plaques de la région. Tout en prenant en compte le covoiturage, dans tous les cas, les opposants locaux sont plus nombreux que les partisans et leurs cartons.
Alors ils ont un vote consultatif de leur côté, mais surtout l’Etat et le BTP.
Quand on voit le ridicule de la mise en place de ce projet, comment faire confiance une seconde à leurs porteurs ?
Cet aéroport pourrait bien créer des centaines d’emplois, n’avoir aucun impact écologique, faire de la région nantaise la plus dynamique de France etc. etc. Tout ça, ce ne sont que des spéculations (tout comme les arguments des opposants).
La seule chose réelle, concrète, c’est que les porteurs du projet (État, collectivités et CCI) ont été INCAPABLES de lancer les travaux dans les temps.
Comment peut-on être sensé et leur faire confiance ?
Peu importe l’idéologie. Face à un projet matériel et concret, ils sont immensément MÉDIOCRES. Dans n’importe quelle entreprise, ils se seraient déjà fait virer.
Mais non, aucune tête ne va encore sauter. Comme la France en a l’habitude, on récompenses la médiocrité.
Dans cette affaire, les plus intelligents, ce sont les opportunités et Vinci.
Rien que pour voir les Ayrault et autres Mustière faire face à leurs responsabilités, je soutiens les Zadistes.
Beaucoup sont perchés mais malgré tout, ils font face à toutes les strates de l’Etat. Dans quel pays cela est-il possible ? Parce que des marginaux écolos, il y en a ailleurs. Mais seulement en France, on peut voir une opposition aussi longue.
Ceux qui se sont laissés déborder doivent payer.
Dans un système sain, les têtes voleraient sans forcément empêcher le projet.
En France, il faut que le projet tombe à l’eau pour espérer un minimum de sanctions.
3 ans de retard. Pour un projet commencé il y a 50 ans. Vous vous rendez compte ???
Mais non, rien, ni personne chez les partisans ne critiquent, à part vaguement l’entité »État » parce que c’est très facile. À quand une remise en cause directe des élus, du syndicat mixte, de la CCI ? Il y a les listes avec les noms. Il y a des personnes. Elles doivent payer leur incompétence. Et qu’on arrête de parler d’autorité de l’Etat d’un côté ou de marginaux de l’autre. Tout ça, c’est du fantasme.
Et si ça se faisait, les squatters n’auraient plus aucune force morale pour être capable de faire face aux expulsions.
Vous voulez qu’ils dégagent ? Débarrassez-vous de leurs ennemis, vous les désarmerez.
Au delà du motif même de la contestation qui peut être discuté, on s’aperçoit que la proximité des politiques de gauche avec les zadistes,créé des problèmes grave d’autorité. Ce gouvernement n’en avait vraiment pas besoin.
J’avais predit que la demande du rapporteur ne serait pas suivit face la magistrture bananiere du tribunal Administratif de Nantes qui conmme toutes les autres par ailleurs en France
Dans ce pays quelques extrémistes déterminés peuvent faire la loi. Ils sont pour cela couvert par leur proximité idéologique avec certains membres du gouvernement. Que n’aurait ton dit si ça avait été la droite au pouvoir ! On aurait parlé de peste brune. Argument si facile à lancer.