USA. Marine Le Pen ne veut pas « racialiser » la victoire de Trump

13/11/2016 – 06H00 Paris (Breizh-info.com) – Alors que tous les sondages de sortie des urnes réalisés aux États-Unis lors du vote pour la présidentielle ont pris en compte le facteur ethnique, Marine Le Pen, qui intervenait le mercredi 9 novembre au JT de France 2, a affirmé que s’était « une erreur d’analyse, cette manière de racialiser cette élection. C’est n’avoir rien compris à ce qui s’est passé». Une affirmation relayée aussitôt par Florian Philippot, qui s’est empressé de twitter : « Bravo Marine : remarquable hauteur de vue, refus des analyses racialistes, réveil démocratique des peuples méprisés, oubliés ! ».

Contrairement à la France où elles son interdites, les statistiques ethniques sont autorisées aux USA. Les électeurs sont classés selon leur origine ethnique, leur sexe, leur niveau d’études et leurs revenus.

Or selon un sondage de sortie des urnes réalisé par Edison que rapporte Le New-York Times, 58 % des électeurs blancs ont voté pour Donald Trump, alors que les Noirs n’ont été que 8 % à voter pour ce dernier contre 88% pour Hillary Clinton. Pour mémoire, Barack Obama avait recueilli 93% des votes des Noirs en 2012, et 95% en 2008.

Toujours selon ce sondage, si l’on examine le vote des autres ethnies, celui-ci s’est porté à 65 % sur Madame Clinton chez les Latinos et chez les Asiatiques contre 29 % pour Donald Trump. Ce sondage confirme celui réalisé pour CNN que rappelait Breizh-info dans un précédent article.

Si la victoire de Donald Trump est celle  «du peuple contre les élites», comme l’affirme dans un tweet Nicolas Bay, secrétaire général du Front national,c’est bien avant tout celle du « peuple blanc » dont il s’agit. Une réalité que semble ne pas vouloir voir Marine Le Pen et ses lieutenants. Ironie de l’histoire, c’est Libération, un média à priori pas spécialement porté sur la prise en compte de la réalité ethnique, qui s’en prend à Marine Le Pen sur cette question.

Photo : via Flickr (cc)
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5 réponses à “USA. Marine Le Pen ne veut pas « racialiser » la victoire de Trump”

  1. Pschitt dit :

    En niant le vote ethnique, peut-être Marine Le Pen a-t-elle choisi le meilleur moyen d’attirer l’attention sur lui, comme le prouve la réaction de Libé : puisque ce que dit le FN est forcément faux, s’il dit qu’il n’y a pas de vote ethnique, c’est qu’il y en a un !
    Mais sérieusement, on peut se demander que cherche le FN en niant une réalité bien établie. Gagner des électeurs dans les banlieues ? Commencer par insulter leur intelligence (eux aussi lisent les journaux) n’est probablement pas le meilleur moyen. Et s’il doit pour cela apparaître comme un parti aussi déconnecté des réalités que les autres, il file décidément un mauvais coton.

    • Stephen Legendre dit :

      Continuez à voter UMPS, vous avez l’esprit tout aussi tortueux qu’eux et ne venez pas pleurer de ce que sera la France dans quelques années si les français aveugles font comme vous!

      • An dit :

        Apparemment, la campagne du FN commence. La meute est lâchée ?
        Je doute, en lisant ces autres commentaires, que Pschitt vote UMPS. Mais en tant que bon militant, vous lisez une critique raisonnée, et ça devient un esprit tortueux et traître.
        Que pensez-vous de celle-là ? Le FN est un parti jacobin. L’IDF est le pivot de la mondialisation en France (ha Paris, ses riants faubourgs et ses titis parisiens à l’accent mélodieux) et ne verra pas ce statut contesté par le FN.
        La langue française est la seule langue de la République (sous prétexte d’une peur de l’arabe… comme si la masse de pays arabophones a besoin d’un statut pour s’implanter en France) contre les langues minoritaires (très minoritaires, certes, mais si les Français ne veulent pas payer pour que leurs enfants apprennent les autres langues de leurs ancêtres, s’ils sont fainéants, ils n’auront que ce qu’ils méritent; d’autres Français allogènes font cet effort de transmettre leurs parlers depuis une quarantaine d’années, et ça paie aujourd’hui, une élite franco-africaine émerge et elle va faire très, très mal). Or, la francophonie est de plus en plus africaine.
        On se retrouvera donc avec des Français ne parlant que le français (et une sorte de globish) et des Français parlant le français (peut-être un peu plus pauvre mais relativement) et la langue de leurs ancêtres (et le même globish), permettant de conserver des réseaux, des options en dehors de la France.
        Au bout de 3, 4 générations, qui se retrouvera en position de force à votre avis ?
        Tortueux ? Peut-être. En tout cas, vous ne pourrez pas m’accuser de partager le point de vue de l’UMPSsur ces deux points. Vous, par contre…
        Poutine l’a dit. La France devient une colonie de ses anciennes colonies. L’outil principal en est le français. Un bouclier serait de valoriser les langues régionales. Ça ne se ferait pas en un jour mais ça laisserait une place à une « aristocratie » régionale (les Français allogènes ne sont déjà pas les plus motivés, en moyenne, et heureusement, par la scolarité, ils délaisseraient probablement l’apprentissage de ces langues).
        La France est à tout le monde. Mais la Bretagne, la Corse, l’Alsace ?
        Soyez cohérent. Le FN est une impasse.
        Quant à la limitation de l’immigration, vous y croyez ? La France UMPS a déjà beaucoup (relativement) limitée l’immigration comparée aux autres pays d’Europe. Même en arrivant à 0 (ce que ne fera pas le FN), ça ne protégera pas les De Souches. Pour qu’ils espèrent rester dominants, ils doivent s’enrichir, non pas de l’autre comme le dit la doxa, mais de leurs passés (ce qu’ont compris et font les allogènes). Or, le FN, tout comme l’UMPS, c’est s’accrocher au mythe de la France IIIe République. Celle-là même qui nous amène depuis 50 ans, par son héritage, à une énorme l’immigration.
        Bien sûr, ça ne suffit pas. On peut voir l’Allemagne ou la Scandinavie. Reste que dans ces pays, la maîtrise correctes des langues indigènes reste l’apanage des De Souches, et par là même la possibilité d’une reproduction de l’élite.
        En France, avec le seul français, ça ne sera pas possible. D’où l’intérêt de promouvoir les Provinces.
        Celà en mettant à bas le Jacobinisme. Mais le FN ne fera que le renforcer.
        Qui veut vraiment se battre pour Saint-Denis ? Qu’on la laisse aux Français allogènes, depuis le béton, cette terre ne vaut rien. Il faut à tout prix préserver ce qui vaut quelque chose: la terre et les voies de communications.
        Il est encore temps.
        Mais il suffit d’aller sur les marchés voir qui tient les étals de légumes pour comprendre que les allogènes ont déjà un pied dedans. Ils n’en sont pas encore à la cultiver mais avec les ouvriers agricoles, ils reconnaissent le terrain. Voyez le phénomène des épiceries et des cafés, où les allogènes sont l’écrasante majorité (même dans les bleds, c’est impressionnant). Le même en est à ses prémices au niveau agricole. D’autant que les paysans français sont de plus en plus rare. Certains allogènes en ont commencé à en acheter de petits arpents et la cultive. Quand ils seront plus nombreux, ça sera trop tard. Quand les paysans parleront arabe ET français, ça en sera fini. Mais une génération de locuteurs français ET breton (corse, basque, alsacien, patois) dans les écoles de la France périphérique suffirait à créer des réseaux que n’ont plus les De Souches. Les métropoles ceinturées, et les allogènes se mangeront entre eux.
        C’est une hypothèse évidemment. Une vraie fiction au regard de la volonté inexistante des De Souches. Mais quand on voit la réalité, il faut se tordre l’esprit pour chercher de l’espoir.
        Et le FN n’en devient qu’un autre parti d’idiots utiles à ajouter à la liste.
        Ça soulage sur le moment mais sur le long terme, ça ne change rien. Philippot adore un Français d’origine universitaire , plus qu’un De Souche en BEP. Quant à Marine, elle a grandi dans le Paris mondialisés des ultra-riches. Un Français d’origine friqué lui plaît plus q’un De Souche aux RSA. C’est la réalité.
        Le père Le Pen était beaucoup plus viscéral mais d’une génération qui ne pouvait comprendre le poison jacobin. Quant à la Marion, elle est déjà un peu plus cohérente. Mais tant qu’elle sera à genoux devant le catholicisme, elle sera incapable d’élever son regard velouté.

  2. François Arondel dit :

    58% des euro-américains ont voté pour Donald Trump tandis que 59% d’entre eux avaient voté pour Mitt Romney en 2012. Il y a donc bien une polarisation ethnique des choix partisans aux Etats-Unis mais ce n’est pas nouveau. On ne peut donc pas dire que cette dernière élection marque un changement ou une rupture de ce point de vue et Marine Le Pen a raison de dire que, sur ce point précis, il ne s’est rien passé de neuf lors de cette élection. Cette remarque n’infirme ni la réalité de la communautarisation de la société étatsunienne, ni le fait que le parti républicain est le parti qui recueille les votes de la majorité des euro-américains.
    Certains accusent Marine Le Pen de ne pas être une monomaniaque de la lutte contre l’immigration; ils ont tort, car s’il est exact que l’immigration est en train de devenir la première préoccupation de la France « périphérique », il n’en reste pas moins vrai que l’offre politique ne peut pas se limiter à ce sujet essentiel et prioritaire. Par ailleurs, dans l’état actuel des choses, le seul parti crédible, du point de vue électoral, qui ose dénoncer l’immigration et le discours politiquement correct c’est le FN que l’ami de Donald Trump, Steve Bannon (Breitbart), envisage très sérieusement de soutenir dans les mois qui viennent……..Nos « républicains » pourraient changer d’attitude un jour, mais nous n’y sommes pas encore, loin s’en faut. L’ineffable Sarkozy nous a expliqué hier soir qu’il ne veut à aucun prix qu’une catastrophe semblable à l’élection de Trump puisse arriver en France (il a soutenu Clinton, puis a été pris d’une crise de trumpisme le 9 novembre avant de changer de cap hier; quel crétin!) !

  3. Abrux dit :

    Une précision que je viens de lire dans les news US. Une rumeur identique au vote français du FN a été lançée. Le vote Trump serait le fait de non diplomés blancs (les incultes selon Alain Minc ou Attali ). C’est totalement faux, la classe moyenne supérieure diplomée blanche a voté Trump. Ce qui appuie l’article.

    Il y a aussi une différence entre la France et les USA. Aux USA les études coutent chers et ne font pas partie de l’état providence. On réfléchit à la rentabilité de l’investissement.

    Maintenant, le FN veut conquérir le pouvoir. La parole d’un politique suit une logique électoraliste, diplomatique …

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