Il est bon de retrouver, à une date un peu éloignée, un restaurant qui vous a donné satisfaction. Cela permet de voir si le chef a gardé la main, l’esprit créatif ou, au contraire, s’il glisse vers une certaine routine. Cuisiner pour soi, chez soi est souvent un passe-temps agréable, qui n’épuise pas. Cuisiner en professionnel, en véritable artisan, peut user au fil du temps. Le métier est dur, les gains trop souvent modestes. Le printemps nantais de 2016 a répandu le marasme dans la profession. La pénurie prolongée de carburant, les violences et le vandalisme à répétition ont réduit la fréquentation. En cette fin d’année, il ne fait pas toujours bon de traîner dans le centre de Nantes surtout si l’on est seul, femme, personne âgée ou petit jeune « normal »… L’insécurité est devenue le lot commun de bien des rues, de quartiers.
Les vrais restaurants, travaillant des produits frais, avec en cuisine des gens qualifiés, Nantes n’en manque pas. C’est une chance. La restauration rapide est peu présente, le « fast food » est à la périphérie pour ces français sans goût, sans culture et qu’on entretient dans ce mode de vie. En espérant qu’ils engraisseront aussi vite que des américains de l’Arizona ou de l’Alabama. Réduits à l’état de « sans dents », ils seront plus faciles encore à berner.
Pour en revenir à ce bon Gilles, tout va bien, tout continue : décor agréable avec espaces et recoins bien agencés. Aux murs, tableaux numériques qui réinventent Nantes avec brio. Dans les assiettes, pour nous deux, ce jour-là, la formule déjeuner : de un à trois plats, prix très raisonnables, 2 plats : 14,90 € , trois, 19,90 €.
En entrée, saumon mariné façon gravelax ou crémeux de chèvre, speck et potiron. Portions justes, saveurs fines et équilibrées. En plat, deux risottos carnaroli avec crevettes planchées au curry. Le carnaroli se cultive dans la plaine du Pô, il est le petit frère de l’arborio, il est réputé plus savoureux encore. Au dessert, des classiques, brownies ou crumble pomme poire aux baies de goji. Le goji, petites baies rouges venues de chine, très tendance.
Bon, tout va bien. Gilles joue le jeu. Il change sa formule du midi toutes les semaines. Le soir, c’est plus cher mais avec des produits plus coûteux. La carte des vins est très honnête, prix raisonnables. Allez sur les vins de Loire.
* Le Bistrot de Gilles, 11, rue de La Bastille.
02 40 20 41 58.
Photo : DR
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2 réponses à “ A Nantes, de retour chez Gilles”
C’est amusant, j’y suis aussi allée recemment… J’y ai gouté un filet mignon, d’une tendreté extraordinaire… A recommander absolument!!!
C’est amusant, j’y suis aussi allé récemment et c’est vraiment un resto à éviter