06/11/2016 – 07H30 – Nantes (Breizh-info.com) – Tout à coup, le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes paraît très fragilisé. L’association Des Ailes pour l’Ouest avait appelé ses partisans à manifester devant la préfecture de Loire-Atlantique le 5 novembre, ainsi que Breizh-info l’avait annoncé. Elle entendait démontrer ainsi le soutien de la population du département à un projet en faveur duquel 270 000 électeurs se sont prononcés lors de la consultation locale organisée par le gouvernement le 26 juin dernier.
Elle a fait la démonstration inverse : environ 150 personnes seulement ont participé à la manifestation. De plus, l’âge moyen des participants, élevé, n’a pas contribué à accréditer l’idée d’un « projet d’avenir ». Un mois après la manifestation organisée à Notre-Dame-des-Landes par les adversaires du projet (12 800 participants selon les gendarmes, 40 000 selon les organisateurs), le différentiel de mobilisation s’avère colossal.
Le personnel politique local avait-il pressenti cet échec ? Il a peu payé de sa personne. Hormis le maire de Saint-Aignan-de-Grandlieu et celui de Saint-Sébastien-sur-Loire, deux communes situées dans la zone de bruit de l’aéroport actuel et donc favorables à son transfert, les élus n’étaient pas nombreux sur place.
La désertion des politiques
Il est vrai que, depuis le 26 juin, ils ont fait leurs comptes. La consultation locale avait vu le « oui » l’emporter avec 55 % des voix. Mais les partis qui avaient pris position en faveur du « oui » avaient recueilli plus de 75 % des voix aux dernières élections. « La déperdition est énorme », commente un politologue nantais. « À sept mois des prochaines élections législatives, elle a de quoi donner à réfléchir. »
D’autant plus que la journée de vendredi avait été marquée par un coup de tonnerre inattendu. La Cour administrative d’appel de Nantes doit examiner lundi plusieurs recours concernant des arrêtés préfectoraux autorisant le début des travaux à Notre-Dame-des-Landes. Or le rapporteur public a fait savoir qu’il préconiserait l’annulation de quatre d’entre eux en raison d’infractions au code de l’environnement. Cette décision ne serait pas suspensive dans l’attente d’un éventuel arrêt du Conseil d’État ; cependant, on se souvient que François Hollande avait promis le gel des travaux tant que les recours ne seraient pas épuisés.
Alain Mustière, président des Ailes pour l’Ouest, a néanmoins cherché à faire bonne figure en persistant à réclamer une « évacuation musclée » de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes. « Je veux dédier cette manifestation aux forces de l’ordre », a-t-il ajouté. C’était la moindre des choses, puisqu’elle bénéficiait d’une solide protection policière, mais il n’est pas dit que l’aumône de cette dédicace du faible au fort ait beaucoup ému les intéressés. La réunion s’est achevée sur une Marseillaise. Une quinzaine de très jeunes opposants ont salué par des quolibets les deux vers « Entendez-vous dans nos campagnes / Mugir ces féroces soldats ? »
Photo : DR
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2 réponses à “Les partisans de Notre-Dame-des-Landes ne parviennent pas à mobiliser”
Comment espérer mobiliser un peuple qui ne descend plus dans les rues lorsqu’on l’envahi?
Surtout les actions sont trop faibles : il faudrait Des actions coup de poing, comme dégager les chicanes des voies publiques par exemple!