26/10/2016 – 06H30 Bretagne (Breizh-info.com) – L’exploitation des énergies marines suscite un intérêt croissant après une longue période de doute. Les énergéticiens scrutent avec attention les ressources énergétiques issues des milieux marins puisque 40% de la population mondiale vit à moins de 100 km des côtes. En Bretagne, c’est 100 % de la population qui est concernée.
La première usine géothermique marine en France a été inaugurée ce mois à Marseille. C’est l’énergéticien Engie (ex-GDF) qui a conçu l’usine et qui en explique le fonctionnement : « La géothermie marine exploite la différence de température entre l’eau chaude de surface et l’eau froide des fonds marins, pompées grâce à des canalisations longues de 1 km. L’eau est pompée dans la mer et sur la côte, des échangeurs et des pompes à chaleurs permettent de produire selon les besoins du froid ou du chaud. L’eau est ensuite acheminée vers les bâtiments à chauffer ou climatiser.”
Dotée d’une capacité totale de 19 MW pour une production de chaud comme de froid, la centrale Thassalia de Marseille permettra, à l’horizon 2020, de fournir l’essentiel des besoins en chauffage, en eau chaude et en climatisation de près de 500 000 m2 de bâtiments, dont un centre commercial, un hôtel, une zone tertiaire et des logements.
Des chaudières à gaz fourniront l’appoint éventuel et sont intégrées au sein de l’installation Thassalia pour garantir la continuité de la fourniture d’énergie.
Le budget de l’opération est de 35 millions d’euros, près de 7 millions étant couverts par des aides publiques des fonds européens FEDER, de l’Ademe ou provenant des collectivités locales.
Long de 3 km, le réseau urbain de chaleur et de froid autour de Thassalia doit permettre de réduire de 70% les émissions de gaz à effet de serre par rapport à un système de fourniture « classique » selon le concepteur, le gazier Engie.
Avec une telle opération, la géothermie sort de la zone d’ombre et des doutes portant sur les aspects techniques et financiers d’une réalisation à grande échelle. Nul doute que de nombreux énergéticiens en Europe, dont de nombreux tels Eon, EDF, Endesa ou Enel font face à de fortes turbulences, étudient une part de repositionnement sur les énergies renouvelables dans les zones fortement habitées.
Photo : Wikipedia (cc)
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