Journaliste littéraire à Causeur et co-animateur du Cercle Cosaque, Romaric Sangars place son premier roman sous le patronage de l’Apocalypse de Saint Jean, du surréaliste Tristan Tzara et du japonais Yukio Mishima. Pari ambitieux. Pourtant la vie de son héros, Vincent Revel, trentenaire désabusé, journaliste parisien et écrivain raté, oscillera autour de cette triple référence au gré de ses rencontres.
Emmanuel Starck prône le » code d’honneur samouraï » ou exalte les exploits de l’aviateur Guynemer en 14/18. Il est le pôle Mishima. Lia Silansky, mystique et visionnaire,lui apporte une dimension apocalyptique. Elle prépare aussi un mémoire sur Tzara. Elle fera naître chez lui une passion amoureuse hors norme. Vincent Revel lui-même est inspiré par la révolte des surréalistes contre un monde dominé par les marchands et l’argent. Il proclame : » Nous sommes quelques uns….à traquer encore la verticale « . D’où le titre du roman.
Tout cela va conduire cette petite troupe à monter des actions de contestation, voire des sortes d’attentat. Ils considèrent qu’en cette matière » si seul, on est un aliéné, à deux on devient une conspiration.« . En parallèle, ils continuent leur vie dans un milieu très germanopratin, qui se résume le plus souvent à boire et à baiser tout en philosophant ou en faisant la morale à ceux qu’ils considèrent comme des tenants de la société individualiste et matérialiste. Cela n’aura aucune influence sur l’évolution de la France mais modifiera leur destin, de façon tragique pour certains.
Au final, cette aventure, dans la lignée de certains récits des écrivains « hussards » du siècle dernier, mais très contemporaine, pleine de bonnes intentions, rappelle plus les Pieds Nickelés que les chevaliers des temps présents. Dommage.
Louis Galibert
Les Verticaux, Romaric Sangars, éditions Leo Scheer, 228 pages, 17 euros
Photo : Mauvaise nouvelle
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