20/10/2016 – 08H45 Bastia (Breizh-info.com) – Il y’a maintenant une semaine, le 6 octobre 2016, trois militants nationalistes corses ont été condamnés à de lourdes peines de prison ferme pour l’attentat perpétré contre la sous-préfecture de Corte, le 1er avril 2012. Les dernières nouvelles annoncées hier font état d’un possible rapprochement de ces jeunes prisonniers dans une prison corse, sur leur sol, après plusieurs années de détention provisoire à Paris.
8 ans fermes pour Nicolas Battini, 6 ans pour Ghjiseppu Maria Verdi et 5 ans pour Stéphane Tomasini. Un verdict «incompréhensible» selon les avocats de la défense, et contraire à toutes logique d’apaisement pour nombre de Corses, qui l’ont d’ailleurs exprimé violemment dans la rue, à Bastia, samedi 15 octobre et dimanche 16 octobre – des incidents graves ayant éclaté avec les forces de l’ordre.
Ce 19 octobre après 3 ans de fuite,Ghjiseppu Maria Verdi s’est retranché dans le Palazzu Nazionale, au pied de la citadelle de Corte. Selon les premiers témoignages il aurait entamé une grève de la faim afin d’être incarcéré au centre pénitentiaire de Borgo. Une demande qui pourrait être satisfaite, tout comme celle des deux autres militants nationalistes, actuellement incarcérés à Paris et qui réclament un rapprochement avec la Corse afin de purger le reste de leur peine près de leur famille et sur leur sol.
Sur une page facebook dédiée à Nicolas Battini, les animateurs de la page ont diffusé, le 14 octobre dernier, une lettre adressée par ce dernier – à l’issue du verdict – dans laquelle il explique vouloir effectuer l’intégralité de sa peine, ne pas faire appel, et assumer l’intégralité de son engagement en faveur de la lutte de libération nationale de la Corse. Ce dernier revendique par ailleurs le statut de prisonnier politique, que la France a toujours refusé d’accorder aux militants corses incarcérés.
Nous la reproduisons ci-dessous :
Le délai d’appel prendra fin dans quelques jours. Mes conseils et moi-même avons pris la décision, en notre âme et conscience, d’accepter la peine de 8 années de réclusion prononcée à mon encontre par la cour d’assises spécialement composée. Si nous avons adopté une défense politique, nous l’avons fait dans une logique militante qui visait à promouvoir les raisons de notre combat tout en assumant par avance les éventuelles conséquences judiciaires d’une telle démarche.
Par pudeur, je ne souhaite pas m’exprimer au sujet de l’évidente sévérité du verdict. La société civile, des élus de tout bord politique ainsi que de nombreux observateurs l’ont suffisamment dénoncée. Tout ce que je puis dire, c’est que j’assume mon engagement dans son intégralité. Ainsi, faire appel reviendrait à renier ma ligne de conduite et m’entraînerait fatalement vers un système de défense apolitique que j’ai toujours rejeté. Je m’y refuse catégoriquement et préfère encore purger une peine que d’aucuns estiment disproportionnée.
Si je dois me joindre aux nombreux appels à manifester, je ne le ferai pas dans une optique victimisante, égoïste ou personnelle. Je ne suis la victime d’aucune injustice. J’ai fait mes choix, je les assume aujourd’hui et ma jeunesse ne m’excuse en rien. Je ne demande à personne de pleurer sur mon sort. J’ai pris délibérément parti, dans le cadre d’un conflit politique qui dure depuis quarante ans, pour ceux qui portent les espoirs d’une Corse libre et capable de décider par elle-même de son propre devenir. J’ai soutenu un message d’émancipation politique et de renaissance identitaire et culturelle qui me semble, aujourd’hui encore, devoir incarner la corse de demain. Je ne renie rien de tout cela.
Si vous devez marcher demain, marchez pour toutes nos luttes, pour notre droit d’exister aux côtés des autres nations d’Europe, pour la survie de notre langue, pour la préservation de notre terre, pour l’éveil politique de notre peuple; marchez pour notre gouvernement, pour le renouveau que ce-dernier annonce, pour tout ce que dix millénaires de présence sur cette île ont pu produire de bon, d’original et d’authentique; marchez nombreux, dans le calme et la dignité, pour proclamer à ceux qui nous ignorent ou nous condamnent depuis deux siècles et demi que les chemins de la paix en Corse sont dorénavant irrémédiablement liés à ceux de la reconnaissance et de l’émancipation nationale.
N.Battini, prigiuneru puliticu.
Une manifestation de soutien à de jeunes nationalistes corses dégénère à Bastia
Photo : CorsicaInfurmazione
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Une réponse à “Corse. Nicolas Battini, Stéphane Tomasini et Ghjiseppu Verdi pourraient effectuer leur peine au pays”
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