Ces bretons de l’étranger qui entreprennent : « ma tartine à 4 heures », une boutique en ligne pour enfants !

20/10/2016 – 07H00 Sion (Breizh-info.com) – Âgée d’une trentaine d’années, Coralie Pennarun fait partie de ces nombreux bretons de l’étranger qui entreprennent.  En 2014, elle décide de fonder une boutique en ligne intitulée « Ma tartine à 4 heures ». Une boutique pour enfants dont les principes sont le respect de l’environnement, les produits non toxiques, l’éducation pédagogique, et qui favorise la fabrication européenne.

Née en Suisse, et y ayant toujours vécu, ses liens avec la Bretagne sont très profonds. Tout comme sa mère, son mari et ses enfants, elle possède une double-nationalité dont elle est très fière.

Elle se confie à Breizh-Info, alors qu’elle lance par ailleurs une campagne de financement participatif (pour soutenir, c’est ici) afin de développer certaines marques.

Breizh-info.com : Comment t’es venue l’idée de créer ton entreprise ?

Coralie Pennarun : Mon parcours professionnel est varié. J’ai effectué deux apprentissages, un dans la logistique et l’autre dans l’intendance. L’apprentissage en Suisse est plus développé qu’en France et beaucoup de jeunes utilisent ce système pour se former. Suite à cela, j’ai travaillé en crèche durant 2 ans. Cette expérience professionnelle a changé ma vision du monde de l’enfance sur plusieurs points. L’intérêt pour des auteurs à succès dans le monde de l’enfance et celui pour l’écologie m’a amenée à une réflexion sur les jeux pour enfants et leur impact sur la santé et l’environnement.

Suite à quelques recherches administratives, nous avons décidé mon mari et moi de sortir un petit capital afin de lancer le projet.

Breizh-info.comEst-il facile de se lancer comme indépendant en Suisse, d’un point de vue administratif ?

Coralie Pennarun :  Les démarches administratives sont assez simples, il suffit de choisir entre plusieurs formes juridiques pour notre entreprise. Ne disposant pas d’un capital suffisant pour former une SA ou une Sàrl nous avons opté pour une raison individuelle. Il a donc suffi de s’inscrire à la caisse de compensation (pour les cotisations sociales), à l’aide d’un formulaire et de quelques pièces justificatives, pour que nous puissions démarrer l’aventure.

Sous 100’000 francs de chiffre d’affaires, la seule obligation est de tenir une comptabilité avec les entrées et les sorties, et d’informer la caisse de compensation chaque année de la perte ou du bénéfice de l’entreprise.

 Breizh-info.com Quelle est la philosophie de « Ma Tartine à 4 heures » ?

Coralie Pennarun : Ma Tartine à 4 heures, on me demande souvent pourquoi j’ai choisi ce nom. Celui-ci me rappelle l’enfance, me rend nostalgique d’un temps où pour le goûter nous avions du pain, du beurre et une barre de chocolat ou de la confiture. Un temps où dans la cour de récré ce n’était pas le contenu qui comptait mais le moment passé. Depuis la naissance de nos enfants, nous avons changé notre vision de la consommation, nous consommons local et majoritairement bio. Il était donc naturel pour nous de donner cette philosophie à notre boutique.

Breizh-info.com : Les jeux et jouets, comme d’autres produits, sont très souvent fabriqués en Asie. Parviens-tu quand même à trouver des fournisseurs qui produisent en Europe ?

Coralie Pennarun : Il est extrêmement compliqué de trouver des produits qui sont exclusivement fabriqués en Europe. Certaines marques le font, mais le coût augmente pour le consommateur. Nous avons choisi de favoriser la fabrication européenne et nous parvenons à trouver des fournisseurs produisant en France, en Suisse, ou encore en Allemagne.

Mais dans notre sélection il existe de la fabrication asiatique également. Le leader mondial du jouet en bois fabrique en Asie, ils ont cependant créé des conditions sociales pour les employés, et cela rentre parfaitement dans le cadre de notre philosophie. Les critères de base étant la qualité, la coté « safe » des jeux et leur impact sur l’environnement, ceux-ci malgré une fabrication délocalisée méritent notre attention.

Une de nos gammes phares fabrique ses jouets en bois aux Pays Bas, ceux-ci ont un coût considérable, cependant l’arc-en-ciel est un grand succès auprès de notre clientèle. Son utilisation sans mode d’emploi et le joli design coloré ont contribué au succès de cet article, sans avoir besoin de lui faire une grande publicité.

Breizh-info.com : Compte tenu de leur pouvoir d’achat plus élevé, penses-tu que les Suisses sont plus enclins à payer un peu plus pour avoir des produits de qualité ?

Coralie Pennarun : Je pense que le succès de certaines marques que l’on soit en France ou en Suisse ne dépend pas de notre pouvoir d’achat. Les parents qui s’intéressent à celles-ci sont prêts à mettre le prix. La réputation et la qualité des produits est rapidement véhiculée auprès des gens, grâce notamment aux réseaux sociaux qui permettent des partages efficaces. Il existe de nombreux bloggeurs ou groupe de partages qui vantent les réputations des marques. C’est ce qui fait leur succès.

Breizh-info.com : L’écologie, la santé des enfants (matières non toxiques), la pédagogie Montessori : ta boutique souhaite sensibiliser les parents à ces sujets ?

Coralie Pennarun : Nous sommes proches de ces philosophies, cela influence forcément nos choix pour la boutique. Nous avons deux enfants de 3 ans et 16 mois. Leurs créativité nous inspire aussi. C’est la force de notre boutique, s’inspirer des enfants et apporter notre touche écologique à leur imaginaire.

Breizh-info.com  : Comment vois-tu l’évolution de ta boutique en ligne lors des prochaines années ? Quels sont tes projets ?

Coralie Pennarun : J’espère lancer, grâce à un financement participatif actuellement en cours, des réunions à domicile afin de faire connaître des marques peu ou pas connues du grand public. Mon objectif est de regrouper des parents et leur démontrer toutes les qualités de ces jeux. Cela me permettra de faire connaître mon entreprise dans ma région. Mon envie pour le futur? Développer ces réunions, et pourquoi pas avoir à mes côtés d’autres mamans intéressées par ce projet qui y contribueraient dans d’autres cantons francophones de la Suisse. Nous souhaitons également faire traduire notre site internet en version allemande, afin de toucher la partie germanophone du pays.

Il existe aussi en Suisse-Allemande beaucoup de parents convaincus par les valeurs de notre boutique. Le marché du e-commerce est en plein essor en Suisse, de nombreuses possibilités s’offrent aux entrepreneurs du web.

Breizh-info.com  ; Dernière question plus personnelle : que représente pour toi la Bretagne ?

Coralie Pennarun :  Ma relation avec la Bretagne est intense. Ma maman, d’origine malouine, est arrivée en Suisse il y a maintenant 38 ans. J’ai passé toutes mes vacances en Bretagne et y ai rencontré mon mari en 2005. Celui-ci est d’origine Rennaise. Nous revenons en Bretagne 2x par an.  J’aime l’énergie de la Bretagne, son histoire, ses paysages et bien entendu sa gastronomie. Nous nous sentons ressourcés lors de nos séjours et profitons maintenant de faire découvrir à nos enfants leurs origines.

Le Valais et la Bretagne se ressemblent un peu. Les Valaisans sont attachés à leurs terres, leurs racines et leur culture. Ils aiment leur canton et se sentent valaisans avant d’être Suisse. Ce qui se différencie ici de la Bretagne c’est le paysage. Nous avons d’ailleurs plusieurs amis qui se sont établis en Valais après y avoir trouvé un travail et surtout l’amour, preuve que la mentalité valaisanne et bretonne sont très proches.

Photo : DR
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