17/10/2016 – 06H30 Nantes (Breizh-info.com) – Ségolène Royal, candidate à l’élection présidentielle ? L’hypothèse s’est installée en quelques jours. Ce n’est pas le fruit du hasard mais d’une campagne de presse bien menée. Devant la déconfiture annoncée (peut-être même planifiée, qui sait ?) du candidat Hollande, Manuel Valls avait commencé depuis une quinzaine de jours à faire accréditer l’idée de sa candidature. Sa ministre de l’Écologie ne lui a pas laissé le temps de l’imposer.
Elle réunit ses amis pour une grande festivité le 28 septembre. Pour son anniversaire, assure-t-elle. Mais elle a eu 63 ans en réalité le 22. Alors, Le Point conclut : « Ségolène Royal, toujours prête (pour l’Élysée) ». Lundi dernier, reçue sur iTélé par Laurence Ferrari (l’une de ses invitées du 28), elle déclare qu’elle « ne participera pas à l’émission Une ambition intime ». Comme cette émission est consacrée aux candidats à l’élection présidentielle, cette négation est presque une confirmation ! « Et si elle était candidate à l’émission présidentielle ? », demande aussitôt Amélie de Menou dans Gala. Dans la foulée, toujours sur iTélé, le député Patrick Menucci évoque la possibilité d’une candidature Valls… ou d’une candidature Royal. Or Menucci est un proche de Ségolène Royal ; il a été directeur-adjoint de sa campagne présidentielle de 2007.
La déclaration de Ségolène Royal publiée hier par Le Journal du dimanche est clairement un nouvel étage de cette fusée électorale turbopropulsée. La ministre de l’Écologie y assassine l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. « Est-il pertinent de faire prendre des risques pour une infrastructure inadaptée […] ? » demande-t-elle. « Aujourd’hui, un tel projet, qui remonte à des années, mal engagé, ne serait pas autorisé. […] Il vaut mieux arrêter les frais. » Ainsi engage-t-elle délibérément un bras de fer avec Manuel Valls, qui a misé sa propre crédibilité sur le lancement des travaux.
Notre-Dame-de-Hollande
Le terrain est bien choisi. Si le gouvernement renonce à lancer l’offensive contre la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, Ségolène Royal triomphera. S’il lance l’offensive et déclenche des incidents graves, on louera la sagesse de la ministre. Le seul cas défavorable pour elle serait une évacuation sans trouble. Probabilité : proche de zéro. Le moment est bien choisi aussi : dans Un président ne devrait pas dire ça…, François Hollande a rendu hommage à la mère de ses enfants… et exprimé ses doutes sur l’aéroport.
Ségolène Royal se trouve bien placée pour rallier les déçus du hollandisme tant qu’ils n’ont pas retrouvé un foyer d’adoption. Les apparatchiks du Parti socialiste ne l’aiment pas ? Ce n’est pas grave, ils ont perdu le contact avec l’opinion. Or au même moment, l’électorat écologiste se trouve orphelin et cherche un sauveur. Ou une sauveuse, pourquoi pas… Serait-ce Notre-Dame qui l’inspire ? Ségolène Royal s’est aussi concilié les catholiques en représentant le gouvernement à Rome pour la canonisation de deux saints français ce dimanche.
On pressentait déjà que Notre-Dame-des-Landes serait l’épicentre de la vie politique française dans les prochaines semaines. Désormais, le sort de la présidentielle de 2017 pourrait bien s’y jouer.
Crédit photo : France Écologie Énergie via Flickr, domaine public
[cc] Breizh-info.com, 2016, dépêches libres de copie et diffusion sous réserve de mention de la source d’origine.