07/10/2016 – 05H15 Vannes / Gwened (Breizh-info.com) – Les élections législatives se dérouleront les 11 et 18 juin 2017. Si les grosses écuries attendent avant de se lancer, d’autres candidats, moins médiatisés mais aussi moins riches, partent avec un handicap certain, et se lancent dans la bataille longtemps à l’avance. Bertrand Deléon, qui sera candidat sur la 1ère circonscription de Vannes, fait partie de ceux-là.
Personne ne pourra accuser celui qui portera les couleurs de « notre chance l’indépendance » d’être un parachuté ; Bertrand Deléon est un militant breton qui connait par coeur sa ville de Vannes, dans laquelle il s’est présenté lors de plusieurs échéances électorales (dernière en date avec les départementales, où il a obtenu 2,09% sur Vannes Centre, soutenu par le Parti Breton).
Militant breton sincère et de longue date, enseignant, nous l’avons interrogé, sur son programme tout d’abord s’il était amené à devenir député, mais aussi sur l’actualité du moment, ainsi que sur un Mouvement breton qui connait des difficultés à rentrer pleinement dans le 21ème siècle.
Breizh-info.com : Vous vous présentez aux élections législatives dans la 1er circonscription de Vannes. Quel sera votre programme ? Quelles seraient les propositions de loi que vous proposeriez en tant que député à l’Assemblée nationale ?
Bertrand Deléon : Tout à fait, je me présente avec Sabrina Marc comme candidats bretons d’union pour la première circonscription du Morbihan, sous le slogan « AES eo ! » : Ambition, Emploi, Solidarité, dont les initiales se traduisent en breton par « c’est facile ! ».
Notre programme s’articule autour d’urgences auxquelles nous proposons des solutions. Nous devons répondre directement aux préoccupations des Bretons. Voici les lignes choisies :
– Priorité d’embauche pour les résidents bretons, les membres de leurs familles expatriés et toute personne s’engageant clairement à œuvrer pour l’emploi et l’identité bretonne ;
– Un statut de résident permanent pour limiter la spéculation immobilière et permettre aux actifs de se réapproprier nos villes et villages ;
– La défense prioritaire de nos entrepreneurs, de nos artisans, de nos PME-PMI. Il s’agit de placer naturellement les forces économiques les plus vives de la Bretagne au centre des marchés. Parmi les contraintes à lever : la simplification des démarches de nos entrepreneurs et la compétence de leur régime social ;
– La baisse des charges sociales et la hausse des salaires par l’arrêt du financement de la France centraliste ;
– Le développement favorisé de notre identité culturelle et linguistique bretonne. L’embauche de personnels s’exprimant en breton dans les administrations ;
– Des impôts levés en Bretagne pour les Bretons ;
– Une gestion rapprochée du territoire en collaboration avec les agriculteurs. Ils ont en charge la plus grande partie de la superficie du pays et se donnent pour mission de nourrir la population : nous devons épauler prioritairement les paysans ;
– Une politique maritime protectrice des professionnels de la mer ;
– Une priorité sur la santé et la recherche scientifique (cellules souches, lutte contre le cancer…), notamment le suivi des soins apportés à nos aînés. La région d’origine des retraités doit mettre la main à la pâte en cette période de baisse des dotations aux collectivités (qui n’est en fait que la confiscation des finances par Paris pour la priorité à l’Ile-de-France) ;
– Une sécurité sociale bretonne ;
– Une généralisation de l’accessibilité pour toutes les personnes à mobilité réduite ;
– Une écologie ambitieuse : protection des bassins versants, l’eau est un bien précieux ; une politique volontaire de reboisement comme exemple à mener contre le réchauffement climatique ; utilisation de la force de l’eau, du vent, de l’énergie solaire pour la production électrique ;
– Un aménagement du territoire pensé sur le long terme, dans l’intérêt des Bretons, de leur environnement et de leur économie, et non du centralisme parisien. Un réseau routier et ferroviaire efficace et définitif, la fin des cités dortoirs, un moratoire sur les grandes surfaces et les zones commerciales à perte de vue, le rétablissement des écarts, des hameaux, des centres-villes animés…
– Une éducation basée sur les fondamentaux : lire, écrire, compter ;
– Une politique étrangère respectueuse des autres peuples, non belliqueuse, débarrassée des relents colonialistes et encourageant le commerce équitable, la reconstruction de l’Afrique et de tous les pays en voie de développement.
Et bien d’autres sujets importants seront développés… Comme la baisse des charges pour les entreprises, c’est un frein pour l’actualité économique. L’Etat vole et empêche tout développement, c’est le serpent qui se mord la queue. Nous nous intéressons aussi à la création de restaurants solidaires dans les agglomérations, la gratuité des accès aux commerçants au centre-ville, une économie diversifiée contre le tout-tourisme… Bref, les sujets ne manquent pas.
Etre élu à l’Assemblée nationale c’est avant tout colporter publiquement un message de résistance : la Bretagne a une place privilégiée sur la façade atlantique, elle est aussi au centre du monde habité. Prenons notre destin en main, dans une lutte commune avec les autres nations européennes.
Par principe, les grandes lignes que nous défendrons seront en rapport avec la priorité d’embauche, le statut de résident permanent et la levée de nos impôts en Bretagne. Dans les faits, l’État ne lâchera rien, cela se traduira plutôt par de la combativité sur le terrain : un exemple, tout projet d’infrastructure importante passera par la revendication d’un financement total de l’Etat, comme nous le faisons malgré nous pour Paris. Il ne s’agit pas de demander de l’argent à l’État mais de rappeler que les inégalités imputées au centralisme sont cruelles et que ces budgets sont les nôtres. Chaque jour, nous vivons des miettes que l’État veut bien nous restituer, de manière saupoudrée. Les Bretons paient pour les autres et paient à nouveau pour les investissements de premières urgences, comme les exigences sociales après que l’État nous ait dépouillés. Nous devons résister de manière active et constructive.
Breizh-info.com : Les partis politiques bretons vont d’échecs en échecs depuis plusieurs décennies et ne semblent pas répondre aux attentes des Bretons. Pour quelles raisons selon vous ?
Bertrand Deléon : Il y a plusieurs raisons à cela. Les médias de grande diffusion vivent des aides publiques, donc subissent directement le diktat des élus, principalement PS et « Républicains ». Il n’y a que peu de place pour les autres et lorsque nous avons la parole, elle est bien souvent déformée ou tournée en dérision. Pour l’heure, le principal quotidien a joué le jeu pour l’annonce de notre candidature. Lors de la campagne, nous savons qu’il sera difficile de pouvoir intervenir quand un candidat d’un parti français parlera à la fois en tant qu’élu et candidat. Ils auront bien plus de tribunes que nous de la sorte. Enfin, les partis dits « classiques » monopolisent l’espace démocratique par leurs finances, acquises parfois malhonnêtement.
Une autre raison de notre échec tient dans le fait que l’électorat est désabusé. Ceux qui ont compris l’imposture électorale et l’affairisme mafieux des dirigeants ne croient plus en la politique, ils ne votent plus. La mission de convaincre l’électorat qu’il y a des gens sincères est difficile, surtout quand nos scores ne décollent pas, est rude.
Il est vrai aussi que pendant longtemps, le mouvement breton s’est cantonné à des revendications romantiques bien éloignées des besoins de la population. Nous avons un projet de société solide, esquissant la seule voie d’avenir, mais qui l’écoute ? Si nous affirmons que nous avons la solution, ce n’est pas une posture prétentieuse de notre part, c’est l’aboutissement d’un cheminement limpide et sincère.
Autre facteur d’échec, l’absence de confiance durable envers les candidats les plus engagés pour la Bretagne. Les pionniers sont souvent attaqués par leur propre peuple car c’est une maladie bien bretonne de ne pas faire confiance aux éclaireurs. Cela se perçoit surtout dans le domaine culturel : on attend des défricheurs et on s’en sépare le plus tôt possible. En effet, ouvrir la voie signifie jouer du coude… autrement dit porter un moment une mauvaise image, même si de grands projets sont derrières et les compétences au rendez-vous. Ainsi, des « notables autoproclamés » n’ayant pas sali leur image se saisissent des avancées pour les terminer… bien souvent de manière minimaliste ; quand ça ne finit pas tout simplement en eau de boudin…
Enfin, l’une des principales causes des déboires des partis politiques bretons est de ne pas réussir à démontrer l’inutilité totale d’avoir des élus « aux couleurs vaguement bretonnes » de partis parisiens ou apparentés. Le moindre baragouinage public de façade d’un député PS ou des « Républicains », nos fossoyeurs, suscite une vague de partages hystériques et frénétiques sur les réseaux sociaux. C’est autant de plébiscites pour les cautions bretonnes des partis de la machine France qui nous poussent à l’agonie.
Breizh-info.com : Suite à la manifestation de Nantes pour la réunification – où de jeunes militants nationalistes se sont fait entendre pour la première fois – des hurlements et des indignations ont émané de plusieurs personnalités politiques ou culturelles (essentiellement de gauche) , condamnant ce groupe qui a scandé des slogans hostiles à l’immigration notamment. Quelle a été votre réaction ?
Bertrand Deléon : Je n’ai pas entendu les slogans. J’y ai vu des supporters de foot bruyants et pas bien méchants. Des supporters de foot en somme ! Je peux même témoigner qu’ils n’ont pas répondu aux huées des « Gabonais de Nantes » au passage du cortège.
Ces derniers manifestaient leur hostilité à l’élection d’Ali Bongo dans leur pays d’origine lorsque les deux manifestations se sont croisées. Des élus ont ensuite quitté le cortège officiel pour poser avec eux en photo et se justifier de… je ne sais quoi.
Il est important que chacun se tienne au mot d’ordre de la manifestation.
La véritable polémique vient à mon avis de l’ancienne garde du mouvement breton, bien sectaire ou bien acheté par les formations politiques françaises. Je suis indigné de voir les partis responsables de la répartition voulue par les nazis et appliquée bien plus tard par l’UDR (ancêtre de l’UMP-Républicains) et le PS sur la scène. Dès lors, une telle contradiction ouvre toutes les portes et peut aboutir à n’importe quel débordement.
Breizh-info.com : l’Emsav, le Mouvement breton, n’est-il pas finalement victime d’une certaine forme d’autisme, refusant d’aborder les questions sécuritaires ou migratoires, qui préoccupent les Bretons comme les Français principalement ?
Bertrand Deléon : Sûrement que si, je sais d’ailleurs qu’on va nous taper sur les doigts pour vous avoir répondu. C’est totalement absurde, aucun média breton ne nous a encore accordé une seule ligne, ils n’ont qu’à faire mieux.
Il y a des tabous très mièvres et des interdictions qui tournent parfois à un climat de suspicion cher aux régimes totalitaires. J’ai des valeurs, des idées et des principes à défendre, je n’ai aucune crainte de les exposer à qui que ce soit. Je sais que l’orientation des questions sera différente selon les obédiences politiques des interlocuteurs, c’est le jeu. Pour convaincre, il faut savoir répondre à tout le monde, ne pas s’enfermer, et accepter l’échange. L’inverse est d’une piteuse malhonnêteté intellectuelle qui me révulse.
Il convient d’aborder les questions migratoires humainement et de manière cartésienne à la fois. Le gros cortège des migrants, qu’il soit intra ou extra européen, ne vient pas de pays en guerre et n’est pas forcément constitué de « migrants économiques ».
Accueillir alors que nous n’offrons pas suffisamment d’emplois, que nous avons du mal à nous recentrer sur nos valeurs culturelles et sociales, est tout bonnement impossible. Il n’y a pas en Bretagne de capacité d’intégrer économiquement et culturellement les immigrés.
De toute façon, quelles sont les véritables motivations des migrants une fois arrivés ? Les Français réclament de vivre ici en France plutôt qu’en Bretagne et les extra-européens, principalement Africains, souhaitent retrouver leurs racines et leurs religions en exil. |Ça peut s’entendre mais le choc des civilisations est ainsi permanent.
En outre, ce sont nos acquis sociaux qui sont menacés quand les entrepreneurs préfèrent une main d’œuvre non qualifiée et sous-payée à l’embauche des locaux qui ont connu de meilleurs salaires et conditions de travail. C’est là que nos propositions sur l’emploi prennent toute leur dimension.
Enfin, la question soulève aussi celle de la politique étrangère. Les grandes puissances ont conservé un esprit colonial, méprisant. C’est un point fort de notre programme de respecter les peuples du monde, de commercer équitablement et qu’eux-mêmes se recentrent sur leurs intérêts, leurs cultures, leurs langues… L’occidentalisation forcée du monde est une erreur.
Chaque peuple a son génie propre. L’anéantissement par la guerre économique est une perte pour l’humanité et des rancoeurs cultivées pour plusieurs décennies. Le déracinement contribue aussi à cet appauvrissement. Un homme détaché de sa nation se reconstruit des repères, hors de réalités parfois. Ce cheminement peut contribuer à des modèles violents, ceux que nous observons tous les jours dans les banlieues.
Ne perdons pas de vue également que nombre d’immigrés récents ont grandi dans un monde impétueux et cruel que l’Occidental a peine à imaginer. L’intégration passerait par la scolarisation nous dit-on ? Outre une organisation lourde pour l’instruction des nouveaux arrivants, il y a donc une nécessité éducative prioritaire. C’est une mission impossible pour les enseignants, parmi les moins rémunérés d’Europe pour ceux de la maternelle et du primaire. Ce travail est gigantesque et les prévisions démographiques de l’Afrique se situeraient entre 2 et 3 milliards d’habitants d’ici 2050… dont une grande partie veut rejoindre par tous les moyens notre petite Europe.
Breizh-info.com : Quel bilan tirez-vous de la gestion municipale de David Robo à la mairie de Vannes ? Et plus globalement, de la gestion départementale du Morbihan par la droite, mais aussi de celle de la région Bretagne par la gauche ?
Bertrand Deléon : Le bilan de David Robo à la mairie de Vannes est celui d’un élu allant dans le sens de l’illusoire développement économique des villes côtières. Le foncier est vendu aux groupes immobiliers pour limiter la montée des impôts liés à la réquisition des dotations par Paris, la ville se francise, les faubourgs se meurent, le centre-ville devient artificiel et moribond. Sur le plan écologique, c’est la catastrophe… Bref, ce n’est pas très reluisant mais ça laisse croire que tout marche. Ici, les actifs doivent faire leurs valises et se loger loin de leur lieu de travail. Pourtant, on dira que la ville est active sur le plan économique. C’est une vision à court terme, comme tout le reste.
Sur le plan départemental ou régional, c’est bonnet blanc et blanc bonnet. Nous subissons le centralisme français défendu par les tenants de l’État français. Les maires sacrifient leur commune au profit d’une fusion, sans vergogne, le département et la région les encouragent… Que dire de plus sur le manque de dignité et le mépris des gens qui les ont élus ? Ils sont pitoyables. Tant que leur recette fonctionne électoralement, hélas, nous continuerons à sombrer.
Vous savez, aux dernières régionales, le candidat Le Drian n’a rien dit d’autre que « je me présente, je continue à piller le territoire, à dépenser pour la ligne LGV hors de Bretagne avec votre argent (pour que les Bretons partent plus vite à Paris et que les retraités franciliens s’installent ici plus vite), et en plus je serai absent car j’ai des impératifs ministériels qui priment : les odieuses guerres auxquelles la France participe pour semer la misère et les migrations »… Et il a été élu !
Le score de la liste que je menais aux Régionales était certes maigre, mais nos candidatures proposaient de solides voies pour améliorer le présent et envisager l’avenir. Certains auront beau se moquer, l’Histoire ne se trompera pas.
Breizh-info.com : L’islam rigoriste se développe en Bretagne, et notamment à Vannes. Comment l’expliquez-vous ? Quelles mesures doivent être prises selon vous ? L’Islam est-il compatible avec la Bretagne telle que vous souhaitez la défendre ?
Bertrand Deléon : C’est très simple. Nous avons un territoire à sauvegarder, son identité et sa richesse, et nous devons faire en sorte que les Bretons puissent s’y épanouir. Ainsi la question de l’islam est là pour nous faire tourner en rond. La priorité, c’est permettre aux Bretons de vivre chez eux, dans une société prospère, garantissant bien-être, perspectives et sécurité, les autres questions doivent être le cadet de nos soucis. Pour chaque investissement en Bretagne, l’intérêt des Bretons doit logiquement être l’objectif central. S’intéresser à une religion qui n’est nullement menacée à travers le monde alors que notre pays crève la gueule ouverte relève de la psychiatrie. Notre société est malade et perd les repères les plus élémentaires.
Ne soyons pas fermés pour autant, tout le monde est le bienvenu mais que chaque nouvel arrivant sache que nous avons ici une identité, des traditions, une économie à développer, des emplois à réserver à nos jeunes, des retraites bien méritées à payer, un territoire à aménager… et que ce n’est certainement pas les questions de ceux qui veulent vivre comme dans leur pays d’origine qui doivent être traités. Le dogme religieux de l’islam n’a pas lieu de faire plier notre société multiséculaire. Il en va de même pour l’égalité des religions, nous ne pouvons pas faire comme si le christianisme n’était pas là depuis plusieurs siècles et le mettre ainsi au même niveau que les religions nouvellement importées. J’essaie d’être tout simplement pragmatique, en tenant compte de l’Histoire.
Ceux qui se tournent actuellement vers la radicalité du programme politico-religieux du Coran n’ont aucun désir de s’intégrer et représentent un danger pour la société. L’échec de l’intégration le plus épatant est de voir des descendants d’immigrés de troisième génération prendre exactement le chemin inverse de l’intégration. Je pense que ces derniers trouveraient des contrées plus adaptées pour eux. Ce n’est de toute façon pas à nous de courber l’échine et de nous user moralement et financièrement pour une intégration onirique.
Il est de bon ton d’encourager les migrations, ce sont bien souvent les plus égoïstes qui l’ouvrent au sujet de l’accueil des migrants. Je pense que s’il y avait un référendum, le peuple s’exprimerait comme vient de le faire la Hongrie : peut-être cela n’atteindrait pas leurs 95 % contre l’accueil de nouveaux migrants, or il apparaîtrait le sentiment d’injustice partagé dans la population qui voit ses cotisations et ses impôts flamber.
Notre peuple n’a pas les richesses des tenants de l’économie mondiale, il ne peut plus partager à son détriment, voire au risque de sa disparition. C’est mathématique. De toute façon, la seule solution est dans le changement de notre politique internationale et là-dessus, je sais que notre souveraineté y contribuera avec les autres nations en voie d’émancipation.
Breizh-info.com : Que pensez-vous de Christian Troadec et de son initiative afin de se présenter à l’élection présidentielle ?
Bertrand Deléon : Vous savez, M. Troadec a mis en avant dans sa liste aux Régionales des encartés ou ex-encartés PS, EELV, et PC. Certes, j’entends bien ses prises de position sur une décentralisation dans un cadre français mais tout cela est utopique. La France n’est pas réformable car ce serait s’attaquer à son essence même. Par ailleurs, M. Troadec a toujours appelé à voter pour les partis français au même titre qu’il avait appelé à voter François Hollande pour les présidentielles. Je ne vois pas comment cette stratégie pourra apporter le moindre gain dans l’avenir.
Breizh-info.com : De nombreuses communes bretonnes vont accueillir (ou accueillent déjà) des « migrants », sans que la population soit consultée. Quelle est votre position à ce sujet ?
Bertrand Deléon : Quand il n’y a pas de boulot pour deux, il n’y en aura pas pour quatre. L’intégration coûte aussi chère et épuise la société. Soyons logiques, changeons notre politique internationale, arrêtons l’ingérence pour nos intérêts et occupons-nous de nos affaires, il n’y a pas d’autres solutions. Arrêtons aussi d’être pris en otage par l’infinie guère froide entre blocs Est-Ouest et la mauvaise foi de deux empires qui s’affrontent en mettant toute la terre à feu et à sang pour une rivalité devenue simpliste.
Breizh-info.com : Quels ouvrages politiques vous ont particulièrement marqués ces derniers mois ?
Bertrand Deléon : Je lis tous les dogmes politiques et religieux existants pour me faire une idée claire des conflits géopolitiques et de la condition humaine. Mais aucun ne m’a marqué plus qu’un autre, les dogmes sont barbants.
Un ouvrage de géographie sort du lot dans mes lectures récentes, il soulève la question bien politique de la spéculation immobilière et de la destruction du littoral : « Le littoral agressé » d’Yves Le Bahy. Je le conseille, les analyses y sont rigoureuses.
Propos recueillis par Yann Vallerie
Photo : DR
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7 réponses à “Législatives 2017 à Vannes. Bertrand Deléon : « Il n’y a pas en Bretagne de capacité d’intégrer économiquement et culturellement les immigrés. ».”
Il est réconfortant de voir pour une fois un militant breton qui ne soit pas ligoté par le politiquement correct. Je pense que les échecs systématiques du mouvement breton depuis un demi-siècle sont d’abord dus à une contradiction interne : ils prétendent défendre l’identité bretonne tout en la niant au nom des droits de l’homme. Un pas en avant, un pas en arrière, résultat zéro, et tel est bien leur bilan électoral.
Je vois dans le programme de Bertrand Deléon, un programme à la fois libéral et national breton ; la grande liberté et la fin de l’assistanat du libéralisme étant tempérées, dans ce cas, par ce que la décence et le bien commun impliquent. Il me convient parfaitement.
Concernant l’immigration, celle-ci n’est pas un mal en soi mais ne doit pas profiter qu’à un seul parti. Comme dans tout échange, elle doit se faire dans une optique gagnant-gagnant. Or, si nous voyons bien en quoi les Africains et Arabes sont gagnants avec une politique d’aide et la gratuité de nombreux services, nous voyons mal ce que nous apportent ces derniers : il n’y a pas de boulot pour eux, il détériore la qualité de vie de notre pays, il accélère la déculturation de notre peuple…
Brav Deleon!
S’il va se faire taper sur les doigts il doit aussi savoir que d’autre le soutienne et ils sont de plus en plus nombreux.
Ne parlons même pas d’intégration puisque jusqu’à présent, en France comme en Allemagne, elles ont toutes échouées lamentablement.
De plus c’est une imposition forcée et non intégré de personnes allah fois dans le malheur mais parmi lesquelles sont planqués les futurs terroristes !
http://www.dreuz.info/2016/10/06/si-les-terroristes-sont-musulmans-priere-de-ne-pas-le-reveler-demande-la-commission-europeenne-contre-le-racisme-et-lintolerance/?utm_source=feedburner&utm_medium=email&utm_campaign=Feed%3A+drzz%2FPxvu+%28Dreuz%29
Il se prend des raclées électorales et pourtant il est le seul a sortir quelque chose de cohérent et en accord avec les théories économiques prouvées dans le monde entier. Son discours est celui d’un chef d’état au Luxembourg, Danemark, Hongrie ou Taiwan.
Je ne vois que 2 autres pays centralisés comme la France mais avec aucune charge du même ordre (Russie et Turquie). La France restera centralisée parce que les élus ne voudront pas perdre leur boulot.
Dans un truc pareil, la Bretagne et surtout la moitié ouest perdront leurs emplois privés. Le problème des migrants va se régler tout seul en Bretagne, ils n’auront jamais de boulot et ils partiront en Ile de France. Les retraités payés par l’état, auront intérêt à venir dans un coin pas cher, c’est la seule activité pérenne.
La logique française est une aimantation de toute activité en Ile de France, les provinces et Dom Tom au RSA subventionnés par milliards, jusqu’à ce que ça pête. La logique anglo saxone crée des paradis fiscaux et ne verse pas un sous dans leurs iles et bases militaires. Même les russes font la même chose avec la Crimée.
Je dois dire avoir été pour le moins très surpris en voyant ton nom, Bertrand, évoquant sur ce média de tels sujets. Tu me reconnaîtras peut-être et me pardonneras de rendre publiques mes remarques. Je me suis dit que ce n’était pas possible, ce n’était pas toi. Je sais que tu es souvent victime depuis longtemps des attaques les plus vicieuses.
Puis, j’ai lu, et je dois dire que je t’ai retrouvé : point de libéralisme droitier caricatural, point de rejet mais des paroles crues, à ta façon, pleines de bon sens… Avec toujours au centre la condition humaine, sociale. La façon d’aborder les sujets qui dérangent est à ton image : une attaque à la hache pour laisser découvrir un monde plus finement ouvragé. Tes valeurs ne correspondent à aucun parti, à aucun stéréotype politique et je souhaite sincèrement que le plus grand nombre lira ta prose. Que personne ne s’arrête au titre et aux idées préconçues, je sais que tu n’es pas de ce monde d’intolérances, je sais que tu acceptes chacun sans arrière pensée, avec le sourire ou pas, mais tout le monde est logé à la même enseigne. Je connais ton intérêt pour les peuples et les cultures du monde et sachant tout ça, je te lis avec encore plus d’intérêt sur ce site où tu débarques de manière inattendue. Franchement, que chacun se penche sur tes paroles et les solutions que tu proposes. Amicalement.
Félicitation Bertrand,
C’est un discours posé, réfléchi, humaniste et pragmatique qui reflète bien les valeurs bretonnes.
C’est le seul discourt construit et réfléchi que l’on peut entendre dans l’Emsav, car l’UDB a depuis toujours fait le choix de travestir les valeurs bretonnes au profit du socialisme idéologique, Adsav n’a jamais su construire un discours posé et le PB a peur de son hombre et d’ailleurs on ne l’entend plus depuis que son micro a été coupé.
La Bretagne, la vraie, est libérale au sens économique du terme, solidaire au sens social du terme, ouverte sur le monde au sens du respect des autres identités comme de la sienne et libre au sens démocratique du terme. Il est temps que les valeurs plus que millénaire de la Bretagne trouve à nouveau une voix!
Il te faut maintenant ne pas rester seul, constituer une équipe autour de toi qui soit connue et reconnue, des gens cultivés qui n’ont pas peur de s’exprimer d’aller au devant des médias… pour qu’enfin un SNP breton voit le jour!