06/10/2016 – 05H45 Vannes (Breizh-info.com) – Le mercredi 5 octobre, les directeurs d’établissements scolaires privés du Morbihan étaient invités à participer à une conférence de Zaïr Kedadouche sur « la construction d’une identité citoyenne ». Une conférence qui s’est déroulée dans l’enceinte du lycée Jean Guéhénno, à Vannes.
L’invitation de M. Zaïr Kedadouche, inspecteur général de l’Education nationale, n’aura pas manqué de susciter quelques commentaires eu égard de la récente condamnation pour diffamation de l’invité. Zaïr Kedadouche avait en effet démissionné de son poste d’ambassadeur de France en Andorre, en mars 2014, se disant victime d’un « racisme abject » et avait diffamé l’inspecteur général du ministère des Affaires étrangères Xavier Driencourt, ce qui avait valu une plainte de ce dernier.
Zaïr Kedadouche, a ainsi été condamné début 2016 à 500 euros d’amende avec sursis pour diffamation. Il avait accusé Xavier Driencourt de n’avoir rien fait contre des actes racistes le concernant qui auraient émané du n°2 de l’ambassade d’Andorre, à l’époque. Le tribunal correctionnel de Paris l’avait par ailleurs condamné à verser 3.000 euros de dommages et intérêts au plaignant et la même somme au titre des frais de justice. Dure construction d’une identité citoyenne donc…
Le profil de Zaïr Kedadouche est assez surprenant :
Ancien football professionnel, Zaïr Kedadouche, est né en 1957 . Son père était membre du FLN algérien .En 1983, Zaïr Kedadouche co-organise « la Marche des Beurs puis est élu conseiller municipal PS d’Aubervilliers en 1985. Professeur de technologie-gestion en 1990 il devient conseiller régional d’ile de France de 1992 à 1998 (sous les couleurs du mouvement de Brice Lalonde) ; il a par ailleurs échoué au concours de l’ENA en 1993.
En 1995, il devient conseiller technique au cabinet d’Eric Raoult, ministre délégué à l’Intégration et à la Ville dans le gouvernement d’Alain Juppé. De 2001 à 2007, il est adjoint à la jeunesse et à l’intégration à la mairie du 17e arrondissement détenue par Françoise de Panafieu. Un grand écart politique en quelques années donc …
Puis il a été successivement chargé de mission à l’inspection générale des Affaires sociales, membre du Haut conseil à l’intégration, conseiller technique de Jacques Chirac, consul de France à Liège, ambassadeur de France à Andorre et donc désormais, inspecteur général de l’Education nationale, naviguant successivement entre les différentes personnalités politiques lui proposant des nominations ça et là.
Zaïd Kedadouche est par ailleurs créateur de l’AMHI (Association pour le Musée d’histoire de l’immigration) qui a donné aujourd’hui la Cité nationale de l’histoire de l’immigration. Son procès en diffamation, dans lequel il a accusé le ministère des Affaires étrangères d’avoir couvert un racisme contre sa personne, semble être le point d’orgue du questionnement fondamental de sa carrière, sur son identité.
D’où, sans doute, le besoin de reconnaissance que lui offre l’Éducation nationale en le rémunérant – malgré sa condamnation en diffamation – pour « éduquer » les directeurs d’établissements scolaires à la « construction d’une identité citoyenne », terme que n’auraient pas renié certains commissaires de l’Union soviétique …
Voir sa lettre de dénonciation « du racisme au quotidien » adressée au Président de la République, en 2014.
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