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IVG – avortement. Laurence Rossignol veut créer un délit d’entrave numérique

29/09/2016 – 08H00 Paris (Breizh-info.com) – Laurence Rossignol, ministre des Droits des femmes, souhaite créer un « délit d’entrave numérique » sous forme d’amendement au projet de loi égalité et citoyenneté, afin de pouvoir notamment sanctionner « les actions qui visent à empêcher l’accès à l’information sur l’IVG et les établissements qui le pratiquent ». Ce délit existe déjà depuis 1993 mais la ministre souhaite l’étendre à l’Internet, pour faire taire des sites Internet largement plus consultés que le site d’État sur la question de l’avortement.

Afterbaiz, Testpositif, Parlerdemonivg, Sosbébé, Ivg.net ne sont pourtant pas des sites internet agressifs appelant à saccager les hôpitaux qui pratiquent l’IVG. Non, ils s’agit souvent de recueils de témoignages (douloureux) sur l’avortement, de conseils pour les femmes qui souhaiteraient malgré tout garder leur bébé, etc.

Mais Laurence Rossignol – qui ne cache pas sa sympathie pour des groupuscules très militants comme « Osez le féminisme »  – semble ne pas accepter qu’on remette en cause la déréglementation totale de l’avortement :  «Je veux protéger les femmes des manipulations de ces sites, de ces propagateurs de fausses informations, qui s’engouffrent dans la vulnérabilité de certaines et cherchent à les dissuader», explique-t-elle à Libération. Le texte sera examiné par le Sénat début octobre.

«Cet amendement ne crée pas une nouvelle incrimination, mais a pour vocation d’étendre celle qui existe déjà, pour s’adapter aux nouvelles méthodes des anti-IVG et aux nouvelles technologies», précise Laurence Rossignol.

Désormais donc, le fait de «transmettre ou de diffuser des informations faussées, de nature à induire intentionnellement les femmes en erreur dans un but dissuasif» pourrait bien également relever du délit d’entrave, et donc, être passible de deux ans de prison et 30 000 euros d’amende. Et même si Laurence Rossignol explique que l’objectif n’est pas de traduire devant les tribunaux, elle n’est pas dans la peau des juges. Tout comme la ministre du Droit des femmes explique comprendre les anti-IVG tout en voulant qu’ils ne manipulent pas les gens et qu’ils s’affichent clairement sur leur site Internet – ce qu’ils font pourtant.

Le texte – que beaucoup qualifient de nouveau délit d’opinion – devrait également s’appliquer aux réseaux sociaux. «Le texte vise la communication publique en ligne, donc ils n’en sont pas exclus», répond Laurence Rossignol, qui poursuit : «L’objectif n’est pas de poursuivre les uns ou les autres devant les tribunaux. Je crois beaucoup au caractère dissuasif de ce genre de mesures. Mon but avec un amendement comme celui-là, c’est aussi de faire parler de ces sites, de mettre les femmes en garde».

Osez le féminisme se félicite de cette annonce  : « Nous saluons la démarche de Laurence Rossignol concernant le délit d’entrave numérique à l’IVG, qui vise à punir les sites entravant le droit  des femmes via la manipulation et la désinformation sur l’avortement. Mais il ne suffit pas de faire reculer les conservateurs pour que les libertés progressent : il est aujourd’hui capital que l’Etat se donne les moyens de mener une véritable politique d’éducation à l’égalité et à la sexualité dès le plus jeune âge, afin que l’égalité entre les femmes et les hommes ainsi que la liberté de choix puissent devenir une réalité.».

Du côté des défenseurs de la famille, comme de la liberté d’expression, c’est la consternation. « C’est une nouvelle attaque portée contre les familles et les femmes. Ces sites sont beaucoup plus fréquentés parce que justement, les gens se posent des questions et n’ont pas envie de boire aveuglément la propagande qui pousse à avorter comme on va acheter une banane au magasin » nous confie Elise, une militante « pro-vie ».

« Pourquoi ne pas appliquer ce délit d’entrave numérique à ceux qui s’opposent aux migrants , puis à ceux qui s’opposent aux OGM ou aux pesticides, puis à ceux qui s’opposent à tel ou tel argument politique gouvernemental ? » s’interroge un Internaute.

Une chose est certaine : derrière cet amendement se cache une fois de plus une tentative de cadenasser Internet, dernier espace de liberté totale aujourd’hui en service. A contrario, en Pologne, le 23 septembre 2016, les députés ont adopté une loi radicalement opposée – et qui suscite de nombreuses inquiétudes également – pour l’interdiction totale de l’avortement, par 267 voix sur 432.

Photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2016 dépêches libres de copie et diffusion sous réserve de mention de la source d’origine

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6 réponses à “IVG – avortement. Laurence Rossignol veut créer un délit d’entrave numérique”

  1. Pschitt dit :

    Cette loi prétend défendre le droit à l’IVG en interdisant de critiquer celle-ci : c’est une loi contre la liberté d’expression, un point c’est tout. Les explications alambiquées de la ministre pour défendre sa loi montrent bien que politiquement correct et esprit libre sont antagonistes.

  2. Cadoudal dit :

    Délit d’entrave à l’assassinat ? De quel droit une mère peut tuer son enfant avec la complicité de médecins et d’infirmières? De quel droit impose-t-on cette culture de mort à un peuple, c’est digne des communistes et des nazis, comme le rappelle fort bien un médecin polonais. De quel droit supprime-t-on plus de 200 000 vies par an en France « pays des droits de l’homme » ? De quel droit les suppôts de Satan qui nous gouvernent remboursent-ils leur forfait sur le dos des citoyens ? De quel droit un État se prévaut pour supprimer ses futurs citoyens ?

    • Le Vigilant98 dit :

      Juste une correction à votre message : ce n’est pas la mère qui tue son enfant avec la complicité de médecins et d’infirmières mais bien les médecins et infirmières qui le tuent avec la complicité de la mère. J’ajouterais que cette dernière le fait très souvent, pour ne pas dire dans la majorité des cas, à son corps défendant (c’est le cas de le dire) : elle subit toutes sortes de pressions de la part de son conjoint, de sa famille, du corps médical ou bien même de sa conscience faussée par l’opinion qui lui assène que garder cet enfant est criminel vis à vis de lui puisqu’elle n’en a pas les moyens, puisqu’il est malade, ou que sais-je encore.
      La première victime d’un avortement est bien évidemment l’enfant, qu’on assassine, mais la deuxième est sa mère. Et j’ai une compassion infinie pour toutes ces ex-futures mères qu’on a trompées ou forcées.

  3. Caroline dit :

    Le simple fait d’exprimer une opinion différente et moins manichéenne provoque des réactions douloureuses chez les partisans du « camp du Bien  » comme j’ai pu le voir sur les quelques fils traitant de ce sujet .
    Les voix discordantes doivent s’éteindre un point c’est tout et malheureusement il n’y a pas que les embryons n’ayant pas la chance de faire l’objet d’un « projet parental » qui sont concernés .

  4. Marie Martin dit :

    Pour tuer une nation, en effet, il faut faire de la publicité pour l’IVG !
    C’est honteux, et après ils nous racontent que la France est fertile.
    Oui, grâce au « Grand Remplacement ».

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